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Marconnet : « Je peux comprendre l’isolement de Trinh-Duc »

Par Jérémy Fadat
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    Marconnet : « Je peux comprendre l’isolement de Trinh-Duc »
Publié le Mis à jour
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Avant la Coupe du monde, Sylvain Marconnet, ancien pilier du XV de France, avait aussi été évincé du groupe de l’équipe de France au dernier moment et ainsi fait ses adieux à la scène internationale. Un choc terrible, qui lui permet aujourd’hui de porter une analyse lucide sur la situation des cinq joueurs bannis par Philippe Saint-André au moment de retrouver leurs clubs respectifs.

En 2011, vous aviez connu la même situation que Chiocci, Vahaamahina, Goujon, Trinh-Duc et Lamerat. Comment vit-on le retour en club dans ce genre de circonstances ?

Franchement, la situation est tellement particulière quand on est exclu de l’équipe de France que chacun le vit de manière très personnelle. Pour ma part, à mon retour à Biarritz avant la Coupe du monde 2011 quand j’avais quitté le groupe, j’avais tout simplement l’intention d’arrêter ma carrière. Je ne voulais même pas effectuer la saison avec le club. Le choc était si rude que j’avais pris cette décision… Mais Serge Blanco était assez intelligent pour avoir senti le coup. Et il était venu lui-même me chercher à l’aéroport. Il m’avait dit : « C’est chouette que tu sois là Sylvain, et tu viens jouer avec nous à Toulon samedi. On a besoin de toi. » Moi, j’avais vraiment décidé de ranger les crampons mais il m’a rattrapé. Et je n’ai finalement aucun regret puisque nous avions remporté le Challenge européen en fin de saison.

Imaginez-vous l’état d’esprit dans lequel se trouvent les cinq bannis aujourd’hui ?

Il y en a quatre qui sont plutôt jeunes et cette expérience va peut-être les motiver encore plus pour faire une grande saison en club. En revanche, pour François Trinh-Duc, qui est d’une génération différente, le coup doit être vraiment très dur. Mais, encore une fois, la réaction et la souffrance sont tellement personnelles que chacun, suivant son âge ou sa maturité, l’accueille différemment. La frustration est forcément immense mais il ne faut pas faire de généralités sur la façon de digérer le choc.

Dans le cas de Trinh-Duc, il semble qu’il ait eu besoin de tout couper et de s’isoler entre dimanche matin et mardi, quand il a repris l’entraînement avec Montpellier…

Oui, mais je le conçois. C’est si dur à encaisser un tel choc. Moi, j’avais prévenu ma famille assez vite et, après, j’avais prévu de ne pas m’exprimer. Mais un peu plus tard, j’avais senti le besoin de faire mes adieux internationaux aux médias et de donner des explications. Maintenant, je peux pleinement comprendre l’isolement de François. La déception est horrible à vivre pour lui… Je crois aussi qu’il réagit ainsi car il ne veut pas avoir de mauvais mots publiquement. Dans ce genre de cas, il est certainement bénéfique de rester dans son coin et de prendre le temps de se régénérer.

Et peut-on retrouver rapidement son meilleur niveau sportif ?

Honnêtement, le coup sur la tête est terrible. Moi, on m’avait demandé d’enchaîner de suite, ce que j’ai fait. Je suis rentré à Biarritz le lundi et je rejouais dès le samedi. Physiquement, tout allait très bien. Mais mentalement, ce n’était pas le cas. Il m’a fallu du temps pour redevenir performant. Et franchement, je ne suis même pas sûr de l’être redevenu.

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