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Beattie: «Madagascar compte plus de licenciés que l’Écosse»

Par Marc Duzan
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    Beattie: «Madagascar compte plus de licenciés que l’Écosse»
Publié le Mis à jour
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John Beattie, le père du troisième ligne de Castres, fit partie de la grande équipe d’Écosse dans les années 80. Il explique les raisons de la lente érosion du rugby des Highlands.

Dans les années 80, le rugby écossais faisait partie des meilleurs au monde. Comment expliquer cette lente dégringolade ?

À cette époque, comme vous le savez, le rugby était encore amateur. Notre système de formation -très implanté dans le milieu scolaire - était novateur, efficace. En termes de préparation physique et de technique individuelle, les joueurs écossais avaient alors de l’avance par rapport à leurs grands rivaux. L’arrivée du professionnalisme a remis les choses à plat. Tout le monde est mieux préparé que les rugbymen écossais, aujourd’hui.

Quoi d’autre ?

Le nombre de licenciés est tombé sous la barre des vingt mille. Rendez-vous compte : plus de gens jouent au rugby à Madagascar qu’en Écosse. Les statistiques de World Rugby en attestent ! Par ailleurs, plus le temps passe et plus le football devient omnipotent en Écosse. Non seulement, nos clubs de foot sont toujours aussi populaires, mais l’aura des gros clubs anglais tels Chelsea, Arsenal ou Manchester commencent à gagner le pays. C’est dur de rivaliser.

Comment expliquer que la province de Glasgow ait pourtant remporté la Ligue Celte, l’an passé ?

La réussite de Glasgow tient en grande partie en l’intelligence d’un homme : Gregor Townsend. Il a créé un jeu dynamique et efficace pour servir les intérêts de sa franchise. Mieux, il a su donner au Warriors un état d’esprit qui n’existait pas dans la compétition. Au cadre rigoriste anglo-saxon, il a greffé la chaleur latine, celle qu’il avait découverte à Brive ou Castres.

À combien estimez-vous le réservoir de joueurs dans lequel Vern Cotter, le sélectionneur national, peut puiser ?

Le décompte est très simple : nous recensons deux équipes professionnelles dans tout le pays. Trente-cinq et trente-cinq font soixante-dix. Cotter peut s’appuyer, au mieux, sur soixante-dix joueurs pour composer sa sélection.

Trouvez-vous normal que le staff écossais ait appelé autant de joueurs néo-zélandais afin de renforcer l’équipe nationale ?

Les Français ont bien appelé des Sud-Africains alors qu’ils s’appuient sur cinq cent mille licenciés, pourquoi pas nous ? Cotter est animé par un seul désir : gagner. Il est prêt à tout pour cela et le peuple écossais le soutient à 100 %.

Quel est votre avis sur l’ancien coach de l’ASMCA ?

Il est intelligent. Cotter a compris que le talent était là. Avec Richie Gray, Stuart Hogg, Sean Maitland ou Tim Visser, l’Écosse regorge d’individualités, de joueurs de premier plan. Le problème, c’est que nous n’avions jusque-là aucune structure de jeu, aucun cadre. Il nous donnera tout ça.

Pensez-vous que l’Écosse gagnera à Paris ?

Non. Et je vais vous dire pourquoi. Aujourd’hui, tout le monde sait comment jouent les Français, les Anglais ou les Néo-Zélandais. Le mystère s’est dissipé. Personne, en revanche, ne sait comment joue l’Écosse. Cotter va masquer son jeu jusqu’à ce que ne débute le Mondial.

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