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Canada : 1991, la révélation

Par Jérôme Prévot
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    Canada : 1991, la révélation
Publié le Mis à jour
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Durant la deuxième Coupe du monde, le Canada fit sensation en jouant les quarts de finale. Ils avaient une équipe adaptée au rugby d’alors.

En 1987, il y avait eu les Fidji. En 1991, il y eut les Canadiens. Les hommes à la feuille d’érable réussissent l’exploit de se qualifier pour les quarts de finale de la Coupe du monde, certes les Sud-Africains n’étaient pas encore là, ce qui libérait une place pour une équipe surprise, mais quand même, cette sélection surgi de nulle part fit sensation en gagnant ses deux premiers matchs contre les Fidji (13-3 à Bayonne) et la Roumanie (19-11 à Toulouse) : deux adversaires qu’on jugeait meilleurs qu’eux à vue de nez. Pour le dernier match, à Agen, ils furent loin d’être ridicules face à la France de Serge Blanco à Agen.

On ne savait quasiment rien de cette équipe et de ce rugby qui depuis le XIXe siècle vivait quasiment en autarcie autour d’une poignée de clubs totalement amateurs et de quelques universités. Ces Canadiens avaient très peu de contacts avec les autres nations, ils jouaient dans une totale indifférence médiatique et pourtant, ils parvenaient à donner la réplique, même aux meilleurs. C’était l’époque de l’ancien rugby, on pouvait exister sans pratiquer un jeu très sophistiqué mais en se basant sur un pack très lourd et sur un grand jeu au pied. Le jeu était moins exigeant en termes d’endurance, et quelques règles avantageaient les équipes qui pratiquaient un rugby restrictif.

L’hyper colosse Hadley

C’était un peu le cas de ces Canadiens-là qui présentaient des gabarits assez impressionnants comme ce deuxième ligne Norm Hadley qui pesait 123 kilos, un hyper colosse pour l’époque. Les autres avants étaient aussi très massifs, comme le pilier Eddie Evans ou le talonneur Svoboda. Les Canadiens ne s’échappaient pas quand ça chauffait, les Français l’apprirent à leurs dépens à Agen avec quelques mini-explications musclées. Mais les Canadiens n’étaient pas des bourrins pour autant, ils maîtrisaient quelques combinaisons avec un centre nommé Christian Stewart d’origine sud-africaine et qui jouerait plus tard carrément pour les Springboks. Dans ce rugby sans conservation de balle, ils avaient les qualités et le sérieux pour jouer quelques bons coups. Rees impressionnant de justesse faisait bien avancer l’équipe (il jouerait plus tard aux Wasps). Le jeune troisième ligne Al Charron montrait des qualités qui en feraient aussi un bon professionnel des championnats anglais et français. On parlerait même de lui comme le joueur le plus sous-estimé au monde. En quart de finale, à Lille dans un match commenté par Jean-Michel Larqué, ces Canadiens tinrent la dragée haute aux All Blacks en personne. 29-13 sans jamais être emportés. On pensait qu’on avait trouvé une nouvelle équipe compétitive. Ce n’était pas faux mais ça n’a pas duré longtemps, hélas.

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