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Benoît Paillaugue : « J’ai l’impression de toujours devoir refaire mes preuves »

Par midi olympique
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    Benoît Paillaugue : « J’ai l’impression de toujours devoir refaire mes preuves »
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Montpellier triomphe de Béziers en deux temps hier à la Méditerranée (31 à 5). Après un premier acte manqué, où son équipe “bis” s’est montrée fébrile et faible techniquement, le MHR a réagi après la pause. Ses titulaires, emmenés par un Paillaugue inspiré (à l’image de Fall, O’Connor et Trinh-Duc) et auteur d’un doublé, ont fait craquer leurs hôtes en s’appuyant sur un rythme de jeu effréné. Leur force affichée du début de saison selon le numéro neuf.

Quel bilan faites-vous du succès décroché en deux temps face à Béziers ?

Nous avons connu une première mi-temps compliquée, où on a tout de même essayé de faire de belles choses. Mais on a péché dans la finition en commettant trop de fautes de mains près de la ligne d’en-but. En seconde période, l’équipe a essayé de se faire plaisir en mettant beaucoup de rythme, car les coachs nous avaient demandé de travailler notre condition physique. On devait jouer beaucoup de ballons en connaissant le minimum de temps morts et nous avons réussi à le faire. Il y a eu de beaux mouvements, mais peu d’enseignements à retenir. C’était un match de reprise… L’essentiel était de donner du temps de jeu à tout le monde, car cela faisait un mois qu’on n’avait pas goûté au rugby pur.

Lors du deuxième acte, remporté 31 à 0 par les titulaires du début de saison, est-ce la vitesse de jeu qui a fait la différence ?

Tout à fait. C’est ce qui fait notre force depuis le début du championnat. On essaye de mettre un maximum de rythme et sur cette deuxième période, on s’est bien trouvé offensivement en marquant cinq essais. Même si parfois c’était un peu du « hourra » rugby, car on devait utiliser chaque munition très rapidement. On n’a pas utilisé le jeu au pied et nous avons dû construire un seul maul après touche. Le but était de trouver le bon tempo pour se projeter vite sur la reprise du Top14.

L’autre satisfaction vient aussi de votre performance dans les rucks, où vous avez été très incisifs à l’image de Willemse ?

C’est la base de notre jeu. Nous devons être très propres avec nos avants sur les déblayages offensifs et les sorties de balles. Car on sait que nous sommes très puissants devant et que derrière, on a des qualités de vitesse à tous les postes. Il est donc primordial de sortir très rapidement les ballons pour bonifier notre travail de sape physique initial.

Votre regard sur la prestation défensive de votre équipe ?

Comme je l’avais dit en début d’année, on s’est basé en priorité sur la défense car nous avions un groupe constitué de nombreux nouveaux joueurs. On commence donc à être bien en place dans ce secteur. Pour l’instant, tout se passe bien pour nous et notre défense n’est donc pas trop mise en avant. Mais lorsqu’on sera plus dans la difficulté, et cela arrivera, cette force nous permettra de nous rassurer collectivement. Aujourd’hui, l’objectif est de gagner encore plus en précision dans nos lignes d’attaque.

S’il faut ressortir une zone d’ombre de ce match dans son ensemble, ce serait la mêlée encore une fois…

C’est un peu notre faiblesse du début de saison. Nous avons aussi pas mal d’absents aux postes de piliers (Mas, Nariashvili, les frères Du Plessis)… Les mecs qui sont là s’accrochent et tiennent tout de même bien la route. Pour preuve, nous avons réussi à décrocher trois victoires en quatre matchs en championnat. Il faut donc aussi saluer leur travail.

Personnellement, vous avez inscrit hier un doublé. Une satisfaction ?

Non, c’est anecdotique. Je préférerais marquer mon premier essai en Top14 cette saison dans un match important. Ça fait toujours plaisir de marquer, même si je n’ai pas grand-chose à faire. Je n’ai plus qu’à courir sur le deuxième essai et sur le premier, je profite simplement d’un ruck bien maîtrisé pour m’échapper.

Comment appréhendez-vous la reprise du Top14 à Grenoble, suivie des réceptions de Clermont et Toulouse, puis d’un déplacement à Toulon ?

Nos quatre premiers matchs sont de très bon augure, mais il ne faut pas s’enflammer. On doit se rappeler d’où on vient et de la galère qu’on a connue l’an passé. Il n’y a aucune prétention de notre part de crier haut et fort que nous sommes des prétendants au titre, même si on peut avoir des ambitions internes. Nous allons démarrer la série la plus difficile de notre championnat, qui nous permettra de savoir réellement où on se situe par rapport aux grosses équipes. Si elle s’avérait positive ? Mon discours ne changerait pas. Cela ne pourrait venir que des coachs…

On parle toujours de vous comme d’un outsider à la mêlée du MHR, encore plus cette année avec l’arrivée d’un international australien (White). Et pourtant, vous êtes maintenant le titulaire depuis de nombreuses saisons… Avez-vous envie de changer définitivement ce statut ?

C’est un moteur pour moi. Cette défiance à mon égard me pousse à me dépasser, je marche à ça. Mais cela devient aussi parfois lassant, car j’ai l’impression de devoir refaire perpétuellement mes preuves. Je le redis, c’est usant ! Cela fait sept ans que je suis au MHR et à chaque fois qu’un nouveau arrive, on me remet numéro 2, même si je sors d’une très grosse saison. Depuis que je suis tout petit je ne fais pas l’unanimité ! C’est comme ça… Parfois c’est barbant, mais c’est aussi mon moteur pour avancer. Je suis toujours là et j’espère être encore là longtemps. Je travaille et je me suis forgé un caractère grâce à ça. Tant que je sais ce que moi je veux, tout va bien !

Serez-vous devant votre télé dimanche pour supporter la France face à l’Irlande.

Bien entendu ! Je serai leur premier supporter. Mon pronostic ? Un match serré. Et une victoire d’un point, ce serait déjà très bien.

Propos recueillis par Julien Louis

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