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Quand les jaunes ont regardé les noirs dans le blanc des yeux

Par Jérôme Prévot
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    Quand les jaunes ont regardé les noirs dans le blanc des yeux
Publié le Mis à jour
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Par deux fois, les Wallabies ont pris le dessus sur les All Blacks. Ces périodes ont duré deux ou trois ans et ce fut un psychodrame en Nouvelle-Zélande.

À deux reprises au moins, les All Blacks ont dû l’admettre. Les Wallabies les ont regardés dans le blanc des yeux. La Nouvelle-Zélande a même vécu le psychodrame national de se sentir, dans ce domaine aussi, comme la banlieue de l’Ile Continent. Deux fois, à dix ans d’intervalle, ce fut plus qu’une illusion. En 1990, les All Blacks restaient sur une série de 23 matchs sans défaite dans la foulée de leur premier titre mondial (remarquons que le seul match nul de cette période fut concédé face aux Wallabies). Et puis, il y eut ce match d’août 1990 à Wellington devant 38 000 personnes, le dernier d’une série de trois tests, une tournée à l’ancienne des Wallabies. Les Australiens de Bob Dwyer mettent soudain fin à trois ans d’hégémonie : une victoire 21-9 grâce à un essai du jeune talonneur Phil Kearns. Nick Farr-Jones commandait l’équipe. David Campese était à l’arrière, Michael Lynagh à l’ouverture. L’ossature du titre mondial de 1991 était en train de trouver ses repères. Ce fut le début du deuxième âge d’or des Wallabies (après celui du Grand Chelem 1984). Pendant deux ans, les hommes à la fougère allaient subir le joug de leurs voisins si inventifs et si efficaces. D’août 1990 à juillet 1992, l’Australie s’imposa cinq fois sur six dont le fameux 16-6 de la demi-finale mondiale dublinoise (le festival de Campese). Leur seule défaite : un misérable 6-3 à Auckland juste avant le Mondial, une sorte de match de préparation qui ne disait pas son nom. Les All Blacks levèrent les bras ce jour-là, prisonniers d’un enthousiasme inappropriés qui fit sourire tristement. On crut les maîtres du monde dépossédés de leur pouvoir implacable et dépassés par la maîtrise offensive de leurs anciens élèves.

Redresser la barre

L’autre période d’usurpation des Wallabies se déroula à la charnière des deux millénaires entre juillet 1998 et septembre 2001. Sept victoires en neuf matchs pour une équipe au jeu réglé comme du papier à musique par Rod McQueen, schémas offensifs basés sur la conservation et la multiplication des temps de jeu pour faire craquer la défense adverse à l’usure. Avec le saupoudrage de quelques talents hors pair comme Larkham, Gregan, Roff, un démolisseur comme Herbert au centre et une personnalité aussi charismatique que John Eales dans le pack, le cocktail était vraiment puissant et assommant pour le voisin de palier. L’acmé de cette période eut lieu en 2000 quand l’Australie s’impose 24-23 à Wellington encore, pour les adieux de John Eales sur un essai in extremis de Tutai Kefu. Les Wallabies gagnèrent deux Tri-Nations de suite (2000 et 2001) et on crut vraiment que les All Blacks allaient végéter. Mais la génération Rokococo allait redresser la barre. Quoi que… En 2003, les Wallabies boutèrent les All Blacks du Mondial sur une interception de Stirling Mortlock. Dernier feu d’une période à front renversé.

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