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Plus dure est la chute

Par Didier Navarre
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Publié le Mis à jour
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Comment ce club phare du mouvement treiziste peut-il occuper la dernière place du championnat ? L’abandon de la formation, le départ de joueurs cadres ont sérieusement affaibli la structure. Comprenons les raisons de cette crise.

Il y a vingt ans, l’US Villeneuve (son nom à l’époque) boit du petit – lait. Un nouveau bureau est à la tête du club avec à une coprésidence : Étienne Courtine (ancien joueur emblématique du club) et Guy Troupel, un commerçant villeneuvois qui a pignon sur rue. Le duo présidentiel souhaite redorer le blason de l’USV. En ce début de saison 1995, les dirigeants ont un objectif bien affirmé, celui de décrocher le titre de champion de France que toute une ville attend depuis 1980.

Pour ce faire, le comité directeur a déniché un entraîneur anglais : David Ellis (Membre du staff technique de l’équipe de France à la Coupe du monde 2011). Le technicien anglais va faire des miracles (Pendant son contrat de trois saisons de 1996 à 1998, il a disputé trois finales). En mai 1996, il mène les Villeneuvois au titre de champion de France.

À Narbonne, les Lot-et-Garonnais sont sacrés champions de France aux dépens de Saint-Estève sur le score de 27 à 26.

Dix mille spectateurs ont ainsi assisté au cinquième titre de champion de France de l’USV. Cette saison 1996 annonce un avenir radieux. En effet de 1996 à 2003, Villeneuve est une véritable locomotive de l’élite. En sept ans, elle s’adjuge cinq titres de champion de France (1996, 1999, 2001, 2002, 2003), quatre Coupes de France (1999, 2000, 2002 et 2003) ainsi qu’une participation aux quarts de finale de la Coupe d’Angleterre (défaite 32-0 face à Warrington).

Pendant cette période faste, le club a offert de belles pépites à la maison treiziste tels que Gregory Tutard, Fabien Devecchi, David Despin, Julien Rinaldi, Laurent Frayssinous, Laurent Carrasco, Jamal Fakir, etc.

Au cours de cette saison 2003, le club alors au sommet de sa gloire a été affecté par une décision de la fédération anglaise. À l’époque, les dirigeants villeneuvois souhaitent intégrer la Super – League anglaise tout comme le voisin toulousain et la toute nouvelle fusion catalane de Saint-Estève-XIII catalan. Finalement, ça sera cette dernière qui sera choisie par la fédération anglaise sous le nom des Dragons catalans.

« Le club, la ville et la région ont été très déçus de ne pas avoir été retenus pour participer à la Super league anglaise, explique Eric Bosquet, spécialiste de l’histoire du sport en Aquitaine. L’année après, trois joueurs cadres : Julien Rinaldi, Laurent Frayssinous, Jamal Fakir signent chez les Catalans qui leur offrent la possibilité de jouer en Super League. Cette année-là, l’USV perd aussi l’arrière David Banquet qui signe à XV à Castres. Le club est privé d’une colonne vertébrale. Les départs de ces excellents joueurs ont été un tournant dans l’histoire du club. »

2004- 2015 l’austérité

À partir de 2004, le club rentre dans une période de vaches maigres. Pour se maintenir en milieu de tableau, il puise pendant quelques années dans son réservoir jeune très actif à l’époque. Lors de ces dernières années, les comités directeurs qui se sont succédé se sont avérés trop impatients, car désireux de retrouver leur lustre d’antan. Plutôt que de cultiver leur jardin et faire confiance à leurs jeunes qui dans les années 70 et 80 ont trusté les titres de champion de France dans leur catégorie respective, ils ont opté pour une politique sportive bien différente.

« Dans les années 2008-2012, la formation a été abandonnée, alors que pendant des années, ce fut une des forces du club. Les dirigeants ont opté pour un recrutement de joueurs étrangers qui s’est avéré coûteux. On ne l’évoque pas suffisamment, mais la crise de 2008 a eu aussi un impact sur les clubs et plus précisément sur ceux des disciplines minoritaires », ajoute Éric Bosquet.

À ce jour, le Villeneuve-Rugby-League paye un tribut à une mauvaise gestion sportive et économique. Il est en souffrance, mais conserve son instinct de survie. Pour l’heure, les dirigeants sont conscients que pendant quelques années, ils vont manger du pain noir tout en espérant de retrouver un jour la lumière.

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