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Denis Philipon « sereins et combatifs »

Par midi olympique
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    Denis Philipon « sereins et combatifs »
Publié le Mis à jour
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Le président de Provence Rugby revient sur le début de saison compliqué de son équipe mais aussi et surtout sur tous les motifs d’espoir et les ambitions qui l’animent.

Propos recueillis par Pierre-Olivier Chirol

Comment avez-vous vécu la défaite à domicile face à Lyon ?

On leur pose quand même pas mal de problème en début de match mais après on fait une énorme bêtise… Au lieu de prendre les points on se précipite, on ouvre petit côté, passe sautée, interception et essai de l’autre côté du terrain. Ça fait tout de suite sept points d’écart. On est tous sportif, quand vous jouez contre meilleur que vous et qu’en plus vous donnez le bâton pour vous faire battre on sait ce qui se passe. Après le match est terminé, nous, on baisse d’intensité et eux font le plein de confiance. Ça fait partie de notre apprentissage, de la maturité de l’équipe. Il ne faut pas tout analyser autour de cette cruelle défaite à la maison face à meilleur que nous.

Quel bilan faites-vous du début de saison ?

Même avec une victoire contre Lyon on serait en deçà de nos espérances. On laisse des points à Dax, à Narbonne, à Tarbes. On n’est pas loin de faire quelque chose à Albi, on doit gagner on ne gagne pas. Il y a la déception face à Lyon, on a cassé deux beaux records. Pour un eux un record historique de points marqué et nous forcément on a encaissé. On va se servir de ça pour travailler plus, devenir encore plus rigoureux qu’on ne l’est parce qu’on est encore loin du compte. Bref faire notre apprentissage du monde professionnel qui est aujourd’hui ultra-compétitif.

Comment vit le groupe ?

Tu ne peux pas dire qu’on a un groupe super-soudé après Biarritz et plus du tout après la déculottée face à Lyon… Il faut être un peu plus consistant que ça, on a un groupe vraiment costaud, avec des mecs qui s’entendent bien, un staff super bien en place. Il n’y a pas de tensions, sinon je m’en occuperais personnellement. C’est forcément plus facile dans la victoire que dans la défaite, mais ce n’est parce que tu passes à côté face à deux fois plus riche que toi qu’il faut tout remettre en question. On va travailler plus fort, on ne lâchera pas de toute façon.

Comment voyez-vous la suite de la saison ?

L’hiver va être déterminant. On récupère nos blessés, on aura un groupe consistant. J’ai plein de raisons de penser qu’il nous reste encore énormément d’atouts à abattre avant de pouvoir se situer définitivement. L’hiver est très long, j’ai la conviction que notre saison ne fait que commencer.

On ne sent pas d’affolement dans vos propos ?

Je suis d’un serein très combatif et très actif. Ça veut dire qu’on ne dort pas, on est en mouvement. On se remet en cause tous les jours, sans s’affoler. Globalement le club est en train de très bien avancer. Les signaux sont positifs dans tous les domaines. On a des résultats sportifs en dessous de nos espérances mais un club ce n’est pas seulement le sportif c’est un tout : des infrastructures, des partenaires, un budget, un engouement, des spectateurs. C’est tout ça un club. L’ensemble de l’équation avance très bien, maintenant à nous de montrer que tout ça ce n’est pas pour rien et qu’on est capable d’aller chercher les points pour se maintenir. Pas d’affolement, j’en ai vu d’autres. La ligne directrice est extrêmement claire, on ne peut s’en prendre qu’à nous. Il ne nous manque pas grand chose, quelques réglages, on y travaille et j’ai la certitude que ça va venir. Je suis guidé par ça.

Où en est le projet du club ?

Le stade avance très bien, on a passé les grandes étapes ces deux dernières années avec l’arrivée d’une tribune, d’un réceptif et d’une salle de musculation. Il y a eu le changement de pelouse cette année et on a eu la validation d’un agrandissement de stade avec une nouvelle tribune nord et une nouvelle tribune sud. Nous aurons un stade fermé de 10 000 places qui nous permettra de passer certaines étapes. En plus des infrastructures on a un engouement extraordinaire avec une nouvelle marque qui fédère toute une région : la Provence. Cela nous permet de franchir des étapes financières conséquentes.

Le maintien est-il vital pour le projet du club ?

On n’a rien d’autre en tête que ça. Il y a un seul et unique objectif, c’est celui-là. On ne s’est pas défoncé autant ces dernières années pour ne pas y arriver. Aujourd’hui on a et les infrastructures, les budgets et les joueurs pour ça. Pour moi il n’y a aucune autre alternative mais je garde confiance, on en a vu d’autres. Il y a tout pour se maintenir, on est soutenus par toute une région, tous nos partenaires, on doit y arriver. C’est notre responsabilité, notre métier et notre obsession d’y arriver.

Peut-on imaginer la délocalisation de certaines rencontres dans d’autres stades de Provence comme à Avignon par exemple ?

On peut tout imaginer à partir du moment ou nos fondamentaux seront consolidés. Trouvons les réglages nécessaires pour que la partie sportive soit plus sur les rails qu’elle ne l’est en ce moment. La réponse est oui, on peut tout envisager, c’est dans les plans de développement mais on va d’abord se concentrer sur la priorité : le sportif. On est bien en place au niveau de l’engouement, des partenaires, des infrastructures c’est le cas également au niveau de la marque et du positionnement du club il reste à finaliser l’enjeu sportif et ensuite on pourra effectivement asseoir notre rayonnement plus largement mais ce n’est pas encore l’heure.

Comment se passe l’intégration de votre nouvelle recrue, l’ailier argentin Lucas Caneda ?

Il est arrivé vendredi dernier pour voir le match face à Lyon, ça l’a mis dans le grand bain ! Il débarque de son Argentine natale, dans un moment dense mais c’est bien aussi. On a besoin de tous les renforts. Il n’intègre pas une équipe qui marche sur les autres toutes les semaines, il va pouvoir prendre sa place avec d’autant plus d’aisance. Le garçon fait très bonne impression. C’est un ailier agile, très bon défensivement comme il le dit lui-même. Plutôt un petit gabarit avec des appuis et cet esprit guerrier propre aux Argentins. Il travaille depuis lundi matin, il nous apporte sa bonne humeur en plus alors ça se passe forcément très bien ! J’ai zéro doute par rapport à son intégration parce que le club est très sain. Le groupe n’attend que lui.

Vous préparez-vous à un déplacement difficile du côté d’Aurillac pour la prochaine journée ?

On va chez le coleader, chez une équipe qui force mon admiration. Ce n’est ni la plus riche, ni la plus exposée mais sûrement celle qui travaille le mieux de ces cinq dernières années en ProD2. Aurillac représente l’image du rugby que je me fais : un président stable, une équipe ultra concernée et des gens qui travaillent bien. Ils font un début de saison exceptionnel et c’est un modèle pour nous, je n’ai pas honte de le dire. On va essayer de faire quelque chose là-bas, bon ce ne sera pas facile parce qu’à Aurillac fin novembre on sait ce qui nous attend ! (rires) On va y aller avec nos armes pour rendre la copie la plus propre possible et se montrer qu’on a déjà progressé sur les 15 derniers jours.

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