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Les Barbarians sont encore debout

Par Jérôme Prévot
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Publié le Mis à jour
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Cette équipe si difficile à définir a gardé sa place dans le calendrier international même si elle n’ a plus la même fonction qu’autre fois.

Aujourd’hui, les Barbarians affrontent l’Argentine à Twickenham pour fêter leur 125eme anniversaire. Le rendez-vous ne remuera pas les foules mais on constate avec nostalgie et esprit de conservatisme qu’il aurait été dommage que cette tradition rende l’âme.. Comment qualifier d’ailleurs cette équipe pas tout à fait comme les autres ? La tâche est ardue pour quelqu’un qui ne connaît pas l’histoire du rugby. Les Barbarians sont une sorte de club sans terrain, sans siège, sans joueurs fixes. À la base, il s’agissait d’une sorte de sélection de joueurs de bons niveau anglais qui faisait une tournée de fin de saison dans le Nord de l’Angleterre, pusi au Pays de Galles. Les premiers matches furent joués en 1890 et puis de fil en aiguille, cette équipe au maillot blanc et noir, trouva une place dans le calendrier du rugby international, à une époque où celui-ci n’était pas compressé par les compétitions professionnelles. Puis les Barbarians ont rassemblé des joueurs de diverses nationalités et depuis 1948, par tradition, ils essaient d’affronter les équipes de l’Hémisphère Sud en Tournée en Grande-Bretagne. Ils ont inauguré cette tradition en 1948 contre l’Australie. c’est à ce titre qu’ils se sont imposés dans la mémoire des amoureux e ce jeu avec un sommet homérique : le match de 1973 contre les All Blacks : considéré comme l’un des plus beaux matches de l’ère amateur. À Cardiff, des Barbarians à forte connotation galloise triomphèrent ce jour-là des Néo-Zélandais 23-11 après un festival offensif et une production hallucinante de Gareth Edwards. Dès l’origine, les Barbarians étaient censés pratiquer un rugby fait de fraîcheur et de spontanéité par opposition aux matches frileux que proposaient trop souvent les équipes britanniques.

Ce match des Barbarians faisait figure de feu d’artifice final des longues tournées des « sudistes ». Mais à ce moment-là, les matches officiels étaient toujours amicaux et vice-versa. En fait, ces Barbarians ressemblaient à une sélection européenne, un peu comme des Lions qui auraient joué à domicile, sans qu’il soit fixe. Ceux de 1973 ressemblaient un peu à ça avec la guirlande de grands joueurs gallois (Phil Bennett, JPR Williams, John Dawes….),mais aussi Fergus Slattery, le flanker irlandais, mais aussi le pilier écossais Sandy Carmichael, l’ailier anglais John Duckham. En 1978, nous n’étions pas peu fiers de voir ces Barbarians faire une place à une troisième ligne entièrement française : Rives, Bastiat, Skréla. Le dernier « vrai » rendez-vous des Baa-Baas eu sans doute lieu en 1984 et une défaite 37-30 contre les Wallabies d’Alan Jones tous frais Chelemards.

Ensuite, c’est vrai, l’équipe a perdu un peu de son prestige, les tests internationaux se sont multipliés, les championnats nationaux se sont renforcés, la Coupe d’Europe est apparue. Les grands noms se sont faits moins disponibles. Mais pourtant cette équipe basée sur l’esprit d’improvisation n’a pas encore disparu, elle s’offre toujours un rendez-vous au mois de mai contre l’Angleterre et une autre nation. Elles s’en servent comme laboratoire d’avant tournée estivale comme pour remplacer les matches de province qui ont disparu des programmes estivaux. En novembre, elle donne encore de temps en temps la réplique à des équipes en tournée comme elle le fit avec les Fidji en 2013. Avec le temps, les joueurs sudistes exilés en Europe sont devenus des habitués (ils ont en général terminé leur carrière internationale) et les Barbarians deviennent un bâton de maréchal pour les entraîneurs d’expérience, aux compétences adoubées par la très grande famille du rugby. Bernard Laporte le fut au printemps dernier. c’est aussi prestigieux qu’un poste de Secrétaire d’État.

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