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Nyanga : «Un match capital»

Par Marc Duzan
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    Nyanga : «Un match capital»
Publié le Mis à jour
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Yannick Nyanga a passé dix ans au Stade toulousain. Samedi après-midi, à 14 h 45, sonnera pour lui l’heure des retrouvailles…

Ce vendredi, Dan Carter arrive au Racing 92. Comment appréhendez-vous cette arrivée ?

On va essayer d’être à la hauteur du joueur qu’il est. Histoire qu’il n’ait pas trop honte d’arriver dans notre équipe. Il est double champion du monde avec les All Blacks… Il y aura forcément un « gap » (un écart, N.D.L.R.) mais il ne faudra pas qu’il y ait une trop grande différence, qu’on lui donne envie de jouer avec nous. Ce qu’il nous apportera ? Lui seul et Dieu seul le savent. Mais j’espère que ce sera de bonnes choses !

Franck Azéma a récemment déclaré que ses internationaux français avaient été marqués par l’échec en Coupe du monde. Est-ce votre cas ?

Je suis passé à autre chose, avec un nouveau défi. Ça a été plus facile, je dirais. C’est triste ce qui nous est arrivé. Mais le challenge que j’ai relevé est excitant. J’ai eu la chance de ne pas revenir dans un quotidien que je connaissais. La routine est mortelle, dit-on, cela n’a pas été mon cas. Je redécouvre, j’apprends, c’est plus facile dans ces conditions-là.

Changer de club vous a-t-il stimulé ?

Oui, complètement. Après, je suis tributaire de ce qu’il se passe sur le terrain. On va voir comment cela va se passer.

Est-ce difficile de rejouer à Colombes après les attentats qui ont frappé Paris ?

Je vous avoue qu’on a essayé de faire abstraction du contexte parce que c’est un gros match qui nous attend. On n’a pas trop parlé du contexte, on s’est concentré sur l’équipe que l’on va affronter. Je suis le mieux placé pour savoir que ça va être très dur. Des événements spéciaux - dans le mauvais sens du terme - se sont passés, on en est tous désolés mais le meilleur moyen de rendre hommage aux gens c’est de continuer à vivre, de nous rendre compte que chaque jour qui passe est un cadeau.

Vous aviez évoqué, avant votre arrivée, l’envie de découvrir la vie parisienne…

Franchement, ce n’était pas ma priorité. J’aurai le temps plus tard. Ces événements sont tragiques mais ils ne doivent pas nous empêcher de vivre. Je suis croyant, je crois au destin. Il y a plein de façons de mourir. Ce qui est arrivé est terrible mais il ne faut pas que cela nous freine et nous empêche de vivre ensemble. Je ne sais pas trop quels mots employer, c’est spécial… Je parle en mon nom. Cela dépend du caractère de chacun. Bien sûr je ne vais pas aller passer mes vacances en Syrie… Mais, par contre, j’essaie de vivre comme je l’ai toujours fait.

Vous l’évoquiez, ce match aura une saveur toute particulière pour vous, l’ancien Toulousain…

C’est spécial. Cela ne fait pas longtemps que je suis ici, c’est un match qui arrive vite. Ça va faire bizarre, je vais essayer de ne pas les regarder avant le match et rester concentré sur ce que l’on a à faire. C’est un match capital pour nous.

Bien sûr que le Stade toulousain est un club à part, qui aura une place particulière dans mon cœur, j’y ai passé dix ans mais là, je suis au Racing et j’ai envie d’écrire l’histoire de ce club.

Yannick Nyanga

Avez-vous des contacts avec eux cette semaine ?

Non, pas cette semaine. J’en ai régulièrement d’habitude mais cette semaine, j’ai évité pour rester concentré sur ce qu’on a à faire. Ça va être très difficile. Je connais la capacité qu’a cette équipe pour se mettre dans des dimensions spéciales quand ils le décident. Après les deux matchs qu’ils ont vécus (défaite contre les Saracens et succès poussif contre Oyonnax en Champions Cup), ils seront déterminés. À nous de montrer qu’on peut rivaliser.

Le Racing 92 a signé un beau succès contre les Scarlets en Champions Cupe alors que Toulouse a été plus à la peine…

Cela n’engage à rien. Je me souviens que, l’an dernier, avec le Stade toulousain, nous étions le premier club européen après quatre journées (et autant de succès), en ayant gagné à Bath et à Glasgow. Et, au final, on n’était pas sorti des poules. C’est pourquoi je dis qu’il faut attendre la fin pour faire le bilan.

De l’extérieur, avez-vous l’impression que l’équipe a beaucoup changé avec l’arrivée d’Ugo Mola ?

J’essaie de ne pas trop comparer. Je suis désormais au Racing 92 et j’avance dans le projet que l’on s’est fixé. Bien sûr que le Stade toulousain est un club à part, qui aura une place particulière dans mon cœur, j’y ai passé dix ans mais là, je suis au Racing et j’ai envie d’écrire l’histoire de ce club. Pour cela, il faut être concentré là-dessus.

Comment s’est passée votre intégration au Racing ?

Très bien. Mais maintenant je suis pour dire que la meilleure intégration, elle se fait sur le terrain. Ça passera par des bons résultats, sur le long terme. Il faut que je sois bon, individuellement, et que je me mette au service du collectif. Si j’arrive à faire cela - et pas l’inverse - , les choses se feront toutes seules. Ça ne sert à rien d’être bien en dehors, d’être gentil, s’il n’y a pas de rendu sur le terrain.

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