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C’était 2015 — Narbonne : Le Qatari crie, et la caravane passe…

Par Simon Valzer
  • C’était 2015 — Narbonne : Le Qatari crie, et la caravane passe…
    C’était 2015 — Narbonne : Le Qatari crie, et la caravane passe…
Publié le Mis à jour
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Le RCNM a vécu une fin d’année particulièrement agitée en coulisses avec la vraie fausse arrivée de Jihad Manai, représentant du fonds d’investissement qatari QIF qui voulait racheter le club… Mais l’investisseur a fini par abandonner, laissant derrière lui bon nombre d’interrogations…

Le Racing Club Narbonne Méditerranée est sûrement la formation de Pro D2 la plus ouverte sur le monde ? Non pas par son recrutement ou ses joueurs étrangers, car même si ces derniers sont nombreux les jeunes joueurs formés au club représentent une part importante de l’effectif de l’équipe fanion. Non, c’est plutôt parce que depuis plusieurs années, le RCNM intéresse des investisseurs venus de tous horizons, plus improbables les uns que les autres. Il y a cinq ans, c’est la société FG Management, dirigée par David Gibson et présidée par l’entraîneur des Wallabies champions du monde 1991 Bob Dwyer qui est entré dans le capital du club audois. Quelques années plus tard, c’est Rocky Elsom, membre de cette société et ancien capitaine des Wallabies qui a racheté les parts de FGM pour en devenir l’actionnaire majoritaire à 95 %. Mais ce n’est pas tout. Il y a deux mois, les supporters narbonnais ont appris la venue d’un nouveau visiteur, qatari cette fois : Jihad Manai, représentant du fonds d’investissement qatari QIF, introduit dans le milieu narbonnais par Gilbert Ysern, ancien président du RCNM et actuel directeur de Roland-Garros, à Paris. La nouvelle a fait l’effet d’une bombe, déclenchant dans la foulée les fantasmes les plus fous : investissement massif, projet de stade, développement du club, retour dans l’élite… les rêves les plus fous des supporters seraient exaucés. Même à la mairie de Narbonne, les dirigeants s’emballent. C’est même l’édile de la cité audoise, Didier Mouly qui annonce la bonne nouvelle à la presse locale.

Le mariage impossible

À ce moment-là, la recette de cette improbable union est simple. Si QIF veut entrer dans le capital du club, il doit acheter les parts d’Elsom, actionnaire majoritaire. Seulement, rien n’oblige l’Australien à le faire. À ce moment, on imagine qu’une offre mirobolante pourrait néanmoins le faire changer d’avis… mais quand on lui pose la question, le président Narbonne reste catégorique : il n’a pas reçu d’offre sérieuse de la part du Qatari. Le 5 décembre, Manai annonce pourtant que l’accord a été trouvé : « Nous entrons dans le capital et nous souhaitons que Rocky Elsom reste au moins deux ans au RCNM avec nous. Le but, c’est d’unir nos forces », assure l’homme d’affaires. Seulement, une semaine après, c’est la douche froide. Le même Manai fait machine arrière, et annonce qu’il n’y plus de deal, reprochant à Elsom de ne pas avoir donné suite à ses propositions dans les temps. Malgré tout, et selon une information dévoilée par Midi Olympique, Jihad Manai retourne à Narbonne le mardi suivant pour rencontrer des dirigeants locaux. Une conférence de presse devait même être organisée… Sauf qu’elle n’eut jamais lieu. De son côté, Elsom s’agace, car selon lui Jihad Manai reste énigmatique. Il le dira même quelques jours plus tard dans un communiqué diffusé sur le site internet du club : « Depuis le début de mes discussions avec Jihad Manai, j’ai souligné la nécessité pour n’importe quel acheteur potentiel de fournir les garanties nécessaires qui donnent au club la protection contre une situation comme celle de Tarbes ou comme celle du club de foot de Malaga. Jihad Manai a systématiquement dit qu’il ne le ferait pas et que c’était son droit d’agir ainsi. Divers consultants engagés par nos soins ont eu beaucoup de mal à vérifier le lien entre Jihad Manai et le Qatar Investment Fund ou toute autre entreprise majeure qatari. » L’épisode narbonnais n’est pas sans rappeler une autre parenthèse triste du rugby français, avec la vraie fausse arrivée du supposé Job Ariste à la tête du capital du Stade français, lequel avait plongé le club de la capitale dans une crise sans précédent. Mais cette fois, Elsom a dit stop avant que l’incendie ne prenne trop d’ampleur, comme en témoigne la fin de son communiqué : « Il n’y aura pas de deal avec Jihad Manai et le club se portera mieux en laissant cette histoire derrière lui. » « End of story », comme on dit en Australie.

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