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Le Watt Bike, la farce pas si drôle

Par Léo Faure
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    Le Watt Bike, la farce pas si drôle
Publié le Mis à jour
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Star de l’été, ce « vélo à résistance aérienne » a symbolisé les espoirs des Bleus en juillet et août. Ainsi que leurs manques en septembre et octobre.

Il n’aurait jamais dû être la star de l’été. Pour rêver de cette équipe de France, il aurait fallu qu’on nous parle de ballon, de séances de mise en place collectives et d’ateliers de technique individuelle du joueur. Las. Après quatre années d’indigence crasse de son équipe sur les pelouses du monde, Philippe Saint-André et son staff ont pourtant décidé d’axer la communication de leur été de préparation autour… du Watt Bike. Dans une interview fictive de la monture, il y a deux mois, nous ironisions. « Je lisais la presse, je voyais qu’il me mettait toujours en avant. J’étais devenu la star, un peu comme des épisodes de Martine : « Le Watt Bike à Marcoussis. Le Wattbike à Tignes. Le Wattbike en altitude. Le Wattbike à Londres et à Cardiff ». De retour à Marcoussis après le stage de Falgos, je suis allé le voir. Je lui ai dit : « Philippe, il faut que tu arrêtes. Tu es dans une logique de déni. Tu ne vas pas solutionner tous tes problèmes en te reposant uniquement sur mes pédales… » Comprenez-bien : j’ai des domaines de compétences. Mais je ne connais rien au rugby ! ». Une manière d’en rire, pas si éloignée de la réalité. Et qui masque difficilement la frustration d’avoir vu le rugby français s’enliser dans un ultime échec de ce mandat.

Derrière le Watt Bike, l’échec philosophique

Le problème du Watt Bike et de la communication qui l’a entouré est double. D’abord, il est symbolique du retard du XV de France dans énormément de domaines. Présenté comme une révolution du genre, ce vélo à résistance aérienne est en fait utilisé dans les clubs depuis plusieurs années. « On rigole, quand on voit le tapage qui est fait autour de cet instrument. D’abord, il ne vous apprend pas à jouer au rugby. Ensuite, c’est un outil intégré depuis longtemps dans la préparation physique de tous les clubs » commentait en septembre Sébastien Bourdin, préparateur physique de l’ASM Clermont Auvergne. « Il ne faut pas se leurrer, ce n’est qu’un petit outil. Ce n’est pas non plus la panacée. Nous faisons un sport de course, pas du cyclisme ! Le Wattbike est intéressant parce qu’il permet de travailler pas mal de domaines en termes de puissance. Les joueurs le craignent mais l’aiment bien aussi, parce qu’il leur rend pas mal de puissance sur le terrain » complétait le préparateur de l’Union Bordeaux-Bègles Ludovic Loustau, en suivant. Ensuite, cette folie du Watt Bike traduit l’échec philosophique de PSA et sa bande. Persuadés que c’est sur la dimension physique que ce Mondial allait se jouer, ils ont largement insisté sur la préparation, relayant en second plan le rugby à proprement parler. La vérité de cette Coupe du monde, plaisante, ambitieuse et qui a fait la part belle aux équipes rugbystiquement positives, leur a donné tort. Une fois de plus. Une fois de trop.

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