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Sacha Valleau: «Tous les matins je pense aux jeux Olympiques»

Par midi olympique
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    Sacha Valleau: «Tous les matins je pense aux jeux Olympiques»
Publié le Mis à jour
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Grand espoir du rugby à XV au Stade toulousain, il a saisi l’été dernier, la chance de pouvoir gonfler son expérience en signant un contrat professionnel avec l’équipe de France de rugby à VII. À seulement 19 ans, Sacha Valleau se livre sur son parcours atypique et sur son rêve de JO, qui se rapproche à vitesse grand V.

Dites-nous en plus sur vous, comment êtes-vous passé du rugby à XV au rugby à VII ?

J’ai commencé le rugby vers l’âge de 10 ans, mon sport de prédilection a donc toujours été le rugby à XV. Ma première expérience à VII s’est faite en entrant au Pôle Espoir à Toulouse, on pratiquait le VII en présaison afin d’avoir un bon cardio. A l’époque, à vrai dire, je n’aimais pas vraiment ça. Mais il s’est avéré que ma première sélection en équipe de France (U18) fut à VII, pour un tournoi à Dubaï. J’ai ensuite continué de jouer à XV, jusqu’à l’année dernière lorsque j’étais au centre de formation du Stade toulousain. Je me suis alors retrouvé face à un choix entre une perspective d’évolution au sein de clubs de Top 14 qui m’ont proposé des contrats Espoir (Castres, Clermont, Stade toulousain) ou bien un contrat professionnel dans l’équipe de France à VII. Ce choix n’a pas été évident. Je me suis tourné vers le rugby à VII car j’avais juste avant fait deux tournois à Hong-Kong et au Japon, et j’ai connu le très haut niveau. À XV je n’avais pas la certitude d’évoluer en Top 14 ou en Pro D2. De plus, les JO qui arrivent ont énormément pesé dans la balance. Je pense qu’il y avait un wagon à prendre, j’aurai regretté plus tard de ne pas avoir tenté l’aventure à fond. J’ai signé deux ans seulement, ce qui n’exclut pas une transition vers le XV à nouveau. Je suis là pour gagner le plus d’expérience possible et je ne ferme aucune porte. J’ai pris cette opportunité comme un atout supplémentaire, pour avoir plus d’endurance et des capacités physiques qui me permettront, je l’espère, de me démarquer des autres.

Comment parvenez-vous à vous faire une place dans un groupe plus âgé, plus expérimenté ?

Ce n’est pas évident. Certains ont une trentaine d’années, moi j’en ai 19. Il y a une grosse différence et nous n’avons pas forcément les mêmes centres d’intérêt. Cependant, il y a une très bonne entente dans le groupe. En novembre nous avons fait un stage au Pays basque qui nous a permis de créer des liens assez forts, ce qui est important car nous allons vivre une année cruciale ensemble. De mon côté, j’essaye d’apporter par ma jeunesse, une touche de fraîcheur, ma fougue et ma bonne humeur tous les jours. Je suis heureux d’être là et de faire ce métier. Tous les matins en me levant je pense aux JO avec une folle envie d’y aller. Les anciens, eux, m’apportent leur expérience du terrain et leur analyse. Le groupe vit en bonne harmonie, nous les jeunes sommes bien intégrés.

Quels enseignements tirez-vous des précédents tournois à Dubaï et au Cap ?

Même si le classement final à Dubaï n’était pas celui qu’on attendait (9e), nous avons quand même produit du très beau jeu. Nous ne sommes pas passés en Cup de très peu, c’est dommage. Nous nous sommes rassurés par rapport au travail physique, car nous étions en forme, nous avions eu une grosse préparation en amont. Au-delà du résultat final, nous étions persuadés que l’on aurait pu faire mieux. Au Cap c’était notre objectif : ramener quelque chose. Nous finissons 3e, cela nous a confortés dans notre potentiel. Nous voulons battre tous les gros cette saison. Nous sommes déjà parvenus à faire tomber l’équipe de Fidji qui est le leader. C’est positif. A nous d’être plus constants.

Qu’est-ce que ça fait de préparer les Jeux Olympiques quand on a 19 ans ?

C’est un bonheur. Je ne pensais pas prétendre à une telle compétition si jeune, et si tôt dans ma carrière. Les JO pour moi c’est un objectif majeur. Si j’ai signé à VII c’est en grande partie pour cela. Ma place pour Rio est loin d’être gagnée, je suis jeune et nous voulons toucher une médaille et pas faire office de figurants. Les coachs formeront donc le meilleur groupe. Tous les matins, je ne pense qu’aux Jeux olympiques, j’ai envie d’y être et de vivre ça. Je ne veux pas qu’on se dise que je suis jeune et que je pourrai faire les prochains. Je me suis engagé dans cette aventure et j’y suis à fond. À moi de prouver que je mérite ma place en redoublant d’efforts aux entraînements et en étant sérieux.

Comment se passe la préparation des Tournoi de Wellington et de Sydney ?

Bien dans l’ensemble, nous sommes assez satisfaits des résultats précédents. Surtout de ceux du Cap. La bonne humeur est là, les sourires aussi. Cela apporte une bonne dynamique dans le travail et nous avons tous envie de faire de bonnes choses sur ces deux prochains événements. Nous sommes conscients qu’il faudra être vigilants à Wellington car si nous ne répondons pas présents cela aura des répercussions à Sydney. Les séances de préparation sont donc dures et longues mais c’est ce qu’il faut pour avoir des résultats.

Quelles sont les chances de ton équipe pour ces événements et à long terme, pour les Jeux Olympiques ?

Nous connaissons désormais notre poule pour Wellington. Elle est très relevée avec les Samoans, l’Angleterre et les États-Unis. Ce sont des équipes majeures du circuit mondial. Nous allons pouvoir nous « frotter » à des grands, nous n’aurons pas le droit à l’erreur. J’espère que nous montrerons que nous sommes constants en confirmant les dernières performances. Nous avons déjà battu les Samoans au Cap, les États-Unis à Dubaï. Nous battrons je l’espère les Anglais. Ce sont nos pires rivaux depuis toujours, et gagner nous apportera plus de confiance pour le reste de la saison. Concernant les Jeux Olympiques, ce n’est pas facile de s’avancer si tôt, il reste du temps. Mais comme dit Terry (Bouhraoua, N.D.L.R) notre capitaine, les équipes qui auront la chance de gagner une médaille seront celles qui ont été régulières toute l’année. Nous ne sommes pas les favoris mais nous pouvons ramener quelque chose. Il faut continuer à s’impliquer encore et toujours comme depuis le début de la saison. Dans le vestiaire il est écrit une phrase : « Les Jeux Olympiques ce n’est pas tous les quatre ans, c’est tous les jours pendant quatre ans. ». Propos recueillis par Fanny Canals

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