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France VII à la dérive

Par midi olympique
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    France VII à la dérive
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L’entraîneur de l’équipe de France de VII (Frédéric Pomarel) a bien voulu nous donner ses impressions sur l’actuel état de forme de son équipe et de ce qu’il manque au VII francais pour se joindre à l’élite mondiale.

La journée a été particulièrement difficile pour vos joueurs (3 défaites dont un cinglant 49 à 5 contre les Fidji)…

Oui on a vécu une journée difficile mais on s’y attendait un peu. On a introduit beaucoup de jeunes joueurs, on a changé des choses. Certains de nos cadres sont blessés, d’autres ont été mis au repos. Enfin certains sont avec le XV de France. Donc on savait que ce serait difficile. Mais on est agacé parce qu’on a fait des sur des choses que l’on avait travaillés. C’est embêtant de reproduire ce même genre de fautes… Comme si on n’avait pas avancé. C’est la que le bât blesse… en ce moment on ne progresse pas. Les joueurs ne se servent pas des conclusions d’un match pour les appliquer aux matches suivants. Mais tout ça n’est pas surprenant car le VII n’est pas facile, ça ne s’improvise pas.

Que manque-t-il à l’équipe de France pour être au niveau des quatre ou cinq ténors du VII ?

Avec notre équipe type, comme au Cap, on a montré qu’on pouvait être à leur niveau. Mais au niveau régularité, on n’est pas encore suffisamment expérimenté. Les autres équipes sont très stables dans leurs effectifs. Surtout, elles n’introduisent qu’un à deux joueurs maximum et encore, le plus souvent, ce sont des joueurs qui ont déjà une expérience du rugby à VII. Nous sommes constamment obligés de recomposer une partie du groupe. Dès qu’on enlève un ou deux maillons on manque d’habitude de jeu, or le VII est un sport d’habitude… Et puis il faut se souvenir d’où part la France. Nous avions du retard et pourtant nous avons fait de gros progrès depuis près de cinq ans. Mais les dernières marches à gravir sont très hautes. Tout se joue sur des petits détails. C’est cette maturité qui nous fait encore défaut et nous empêche d’avoir de meilleurs résultats. Moi je sais où on en est. On a un objectif bien précis, ce sont les Jeux Olympiques. C’est un tournoi unique où tout peut arriver. Cette période que l’on vit actuellement va contribuer à finir de construire notre groupe. Si on gomme les petites erreurs, on pourra rivaliser avec les meilleurs sur un ou deux tournois. Sur la série, c’est plus compliqué, et on n’est pas encore prêts pour ça.

Que vous apportent vraiment les joueurs du Top 14 ?

Ils ont de très grandes qualités et on l’a senti lors du championnat d’Europe. Là c’est plus compliqué. La marche est beaucoup plus grande. Ces joueurs doivent aussi s’intégrer au collectif, ce qui n’est pas évident. Ce sont de très bons joueurs qui apportent des qualités que nous n’avons pas dans notre équipe mais, aujourd’hui, le haut niveau à VII a tellement progressé, et évolué, que c’est bien plus complexe que l’on pensait pour ces joueurs. Ils ont l’habitude de certains efforts à quinze et travaillent pour ça, pour répondre aux exigences du Top 14. Mais les exigences du VII sont différentes. Au niveau technique, les gestes ne sont pas les mêmes qu’à XV, vous n’avez pas besoin de faire de passes longues. L’arrivée dans les regroupements est plus physique alors qu’à VII il faut une entrée propre avec des appuis stables. Donc ils ont en vraies difficultés pour assimiler ces différentes. En plus de cela, les joueurs qui arrivent sont aussi surchargés en championnat. Ils ont des petites blessures ci et là et ils tiennent comme ils peuvent car le championnat l’exige. À VII le moindre petit pète est fatal du fait de la répétition de l’effort. Alors, en les faisant venir, est-ce qu’on peut rapidement les mettre au niveau ? Ils ont des qualités intrinsèques extraordinaires que même mes meilleurs joueurs n’ont pas, mais, sincèrement, c’est dur pour eux.

Envisagez-vous les Jeux Olympiques sans joueurs du Top 14 ?

Ce n’est pas évident. Les autres équipes montrent que ce n’est pas évident d’intégrer des quinzistes. Même des garçons du calibre de Sonny Bill Williams ont des difficultés d’adaptation. Donc, ce n’est pas en une semaine qu’on va les intégrer. Aujourd’hui, je suis un peu pessimiste par rapport à ce que je vois mais on ne va pas lâcher car il nous manque un ou deux éléments essentiels pour être compétitifs et il faut les trouver. Il n’y a que dans le Top 14 que je peux chercher. Et on n’a pas besoin de dix joueurs mais juste d’un ou deux. Les jeunes peuvent aussi créer la surprise comme Arthur Retière qui apprend très vite et qui s’intègre bien. C’est un gamin qu’on suit depuis longtemps.

Que représente la sélection de Virimi Vakatawa avec les XV de France ?

C’est une bonne chose même si ça nous handicape aujourd’hui, mais on le connaît. C’est très bien pour lui car c’est un très bon joueur. C’est très bon pour toute l’équipe à VII car c’est la récompense de notre travail et, enfin, c’est excellent pour tout notre programme et les jeunes qui peuvent ambitionner de grandes choses en passant par la filière du rugby à VII au lieu d’aller cirer les bancs du Top 14. Vakatawa est un exemple et c’est que du bonheur pour nous.

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