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Sans défense

Par Nicolas Zanardi
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Publié le Mis à jour
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Malmenés sur les mauls, franchis cinq fois, les Bleus ont affiché trop de largesses défensives pour l’emporter autrement qu’à l’arraché. Inquiétant ?

Si « PSA » a laissé un héritage lors de son mandat, c’est bien l’incapacité du XV de France à se montrer performant aussi bien en défense qu’en attaque durant un même match. D’où ce paradoxe : alors qu’ils désiraient marquer une rupture avec l’ère précédente, les Bleus ont finalement commencé le Tournoi dans la continuité du précédent. La différence fondamentale résidant finalement dans le niveau de l’opposition, car il n’est pas faire offense à cette équipe italienne que de la penser incapable d’inscrire 55 points aux Bleus, comme les Anglais l’an dernier… Parfois séduisant en attaque (sur les bases d’une animation offensive pas si éloignée de celle utilisée en mars dernier à Twickenham), le XV de France a en effet encaissé trop de points faciles, comme le prouvent les cinq franchissements italiens. Et le pire, c’est que ces derniers ne se sont pas du tout montrés réalistes à l’image de leur ailier Sarto ou du centre Campagnaro, trop court pour aplatir juste avant la mi-temps…

La Défense des portés à revoir

Des circonstances atténuantes ? Elles existent, bien sûr, à commencer par le court temps de préparation, par ailleurs essentiellement dévolu à poser les fondements du nouveau système offensif. Le problème, c’est que cette excuse ne suffit pas à tout expliquer. Six des huit membres du pack étaient d’ailleurs titulaires lors de la dernière Coupe du monde, ce qui pouvait laisser présager quelques automatismes. C’était en tout cas le postulat de l’entraîneur des avants, Yannick Bru, qui avait, à ce titre, décidé de titulariser Chouly pour remplir la fonction de capitaine de touche. À ce titre, la défense des ballons portés (sur laquelle les Bleus ont quasi systématiquement choisi de monter au contre) s’est avérée totalement inquiétante, qui plus est avant de rencontrer l’Irlande. Heureusement que leurs prises de risques furent finalement récompensées par le ballon volé par Maestri à la 57e (probablement le tournant du match, lire ci-contre) car sinon, le bilan aurait très bien pu s’avérer plus lourd encore…

Au près, Dusautoir a manqué

Quant à la défense dans sa globalité ? Là encore, le manque d’automatismes entre Fickou et Danty (à qui Campagnaro a causé des misères), ainsi qu’entre Plisson et sa troisième ligne (où Canna s’est engouffré à plusieurs reprises) ou dans un troisième rideau expérimental constituent autant d’arguments recevables. Mais ce que l’on pardonne moins aux Bleus, c’est une certaine passivité dans la circulation autour des rucks et des montées bien trop lentes. L’essai italien inscrit en début de seconde période se trouve à ce titre révélateur, puisque les Transalpins ont réussi à remonter pas moins de soixante-dix mètres après un renvoi. Une action qui mit en lumière plusieurs erreurs (dont une naïveté de Camara sur une croisée), au point de voir Canna conclure l’action dans un boulevard au ras d’un ruck ! Clairement, dans ce secteur, l’absence de Dusautoir s’est fait ressentir, son successeur, Wenceslas Lauret manquant pas mois de quatre plaquages quand Maestri s’est montré en deçà de son habituel rendement (trois échecs). À tel point que c’est le talonneur Guilhem Guirado qui pointe premier au décompte final. Des chiffres qui soulignent bien l’ampleur du problème… C’est, en effet, en enchaînant les temps de jeu au près que les Irlandais avaient imposé leur rugby en quart de finale du Mondial et il n’y a aucune raison de penser que ceux-ci procèdent différemment ce week-end. Mission impossible ? Certainement pas. D’ailleurs, notre petit doigt nous susurre que face au XV du Trèfle, la défense des Bleus sera prête. Au détriment de son attaque ? C’est là que se mesureront, pour tout dire, les progrès réels réalisés par rapport à l’ère Saint-André…

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