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La cible Plisson

Par Simon Valzer
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Publié le Mis à jour
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Clairement visé par les gallois il y a deux ans à cardiff, l’ouvreur parisien jules plisson avait accusé le coup face à l’acharnement des puissants trois-quarts de warren gatland… Retrouvez la suite du dossier sur Cardiff dans le Midi Olympique de Lundi.

Souvenez-vous. C’était le 21 février 2014. Ce jour-là, Jules Plisson fêtait sa troisième titularisation en équipe de France, quelques semaines après avoir été nommé ouvreur numéro 1 du XV de France par le sélectionneur Philippe Saint-André. Le jeune ouvreur de 22 ans était euphorique, porté par deux victoires de rang face à l’Angleterre (26-24) et l’Italie (30-10). Mais l’euphorie française fut de courte durée. Balayés 27-6, les Bleus de Saint-André ont été victimes du plan de jeu imaginé par Warren Gatland, le boss des Diables Rouges. Celui-ci tenait en trois points : user (et abuser) du fond d’alignement, lancer le jeu en déviation et… attaquer la zone de Jules Plisson. D’ailleurs, la première erreur des Bleus (et notamment celle de Yoann Maestri et Yannick Nyanga, les deux responsables de l’alignement français) fut de délaisser Sam Warburton placé en fond de touche. Le flanker avait donc tout le loisir de dévier le ballon vers le demi de mêlée Rhys Webb, lequel servait dans la seconde la locomotive Roberts, dont les 110 kg étaient lancés à pleine vitesse en direction de Jules Plisson. Le résultat fut, comme vous pouvez l’imaginer, destructeur. Et immédiat.

Seulement cinq minutes après le coup d’envoi, George North s’écroulait derrière la ligne. Et cette réalisation trouvait son origine dans une charge de Roberts sur Plisson, le tout après une prise déviée en fond de touche. Le scénario se répéta une heure plus tard, à la 63e minute : prise de Warburton en fond d’alignement, percussion et franchissement du centre gallois sur l’ouvreur parisien, et essai de Warburton replacé dans la dépression, le long de la bordure. Ce jour-là, les Gallois n’ont marqué que deux essais. Seulement, ils les ont marqués strictement de la même façon. Preuve que le plan de Warren Gatland avait du bon. Le technicien néo-zélandais le ressortira-t-il cette année ? C’est probable. D’autant que la paire Roberts-North pourrait être reformée en cours de partie, si la cuisse de Jonathan Davies (dispensé par son club du déplacement à Castres) venait à lâcher : North glisserait alors au centre, et rejoindrait alors Roberts, comme en ce triste 21 février 2014.

Qu’est ce qui changé ?

Pour autant, rien n’assure que l’ouvreur parisien et, plus largement, les Bleus, reçoivent une correction similaire. Tout d’abord parce que Jules Plisson s’est aguerri en défense. Depuis le début du Tournoi, il est le trois-quarts tricolore qui compte le plus de plaquages (10). Deux ans se sont écoulés, aussi. Entre-temps, l’ouvreur a emmagasiné du temps de jeu, de la confiance et un titre de champion de France. Ça compte.

Enfin, il faut aussi rappeler que le naufrage des Bleus à Cardiff en 2014 est aussi le fait du groupe France dans sa globalité. En effet, ni les joueurs ni le staff n’ont su s’adapter, en cours de partie, à la stratégie diabolique de Warren Gatland. À aucun moment les Bleus n’ont décidé de renforcer la zone de l’ouvreur en y plaçant par exemple l’ailier côté fermé comme c’est pourtant si souvent le cas, ou en demandant au flanker de se porter le plus rapidement possible sur la zone du 10. La seule réponse du staff fut de procéder, après le deuxième essai, au remplacement de Plisson par Rémi Tales. Un simple changement d’homme qui ne vaut nullement le réajustement tactique nécessaire pour ne pas subir la puissance des trois-quarts gallois au centre du terrain. Cette fois, les Bleus de Guy Novès sont prévenus…

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