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Les enseignements d’une débâcle

Par Simon Valzer
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    Les enseignements d’une débâcle
Publié le Mis à jour
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Vaincus par l’Irlande, les Bleus ont failli, il y a trois semaines, devant leur public à Massy. Au-delà du résultat comptable, c’est la manière qui a agacé le camp français, qui a pris des dispositions en vue du déplacement en Angleterre.

Perdre 12-16 à la maison contre l’Irlande n’a rien de scandaleux. Ceux qui n’ont pas vu le match diront même que les Français n’ont pas perdu de beaucoup, et que les Irlandais sont tout de même traditionnellement bons au jeu de rugby. Mais non. Cette fois, ces deux arguments ne tiennent pas. Tout d’abord parce que les Irlandais, de l’aveu même du staff français, auraient pu remporter une victoire « à trente points » à Massy s’ils s’étaient montrés un tant soit peu réalistes, dixit Benjamin Boyet, l’entraîneur des trois-quarts tricolores. La seconde, c’est que les Irlandais n’étaient pas si forts que cela. Mieux, on peut dire que les Français ont largement contribué à leur succès dans l’Hexagone : « Nous réalisons 20-25 premières bonnes minutes, mais nous ne marquons pas d’essai. Ensuite, nous perdons notre ouvreur. Ce fut le premier grain de sable qui enraya la machine. » Et ce qui devait arriver, arriva. A l’heure de jeu, le deuxième ligne Ruddock s’effondra dans l’en-but, et assoma les Bleus. Son buteur Deasy termina le travail à la 76ème en passant une ultime pénalité.

Des leaders de jeu attendus

Mais comment diable les Bleus n’ont pas réussi à renverser la tendance ? Les explications sont multiples et douloureuses : la première, c’est que les leaders de jeu ont failli : « au moment où notre jeu s’est délité, les leaders n’ont pas rempli leur rôle, et insufflé une dynamique pour remettre le reste du groupe sur les rails », analysait Benjamin Boyet. Le premier à reconnaître ce manquement n’était autre que l’incontournable demi de mêlée tyrossais et capitaine Paul Dubert, qui déclarait à Midi Olympique : « Avec tous les efforts que fait la Fédération pour organiser ces matches, on ne peut pas jouer comme nous l’avons fait. On ne vient pas une semaine en stage pour faire ça. On doit mériter cette dotation qui veut dire quelque chose. »

L’autre explication, c’est qu’un grand nombre de Bleus était encore... des bleus. En effet, pas moins d’une douzaine de joueurs disputaient là leur première rencontre internationale amateur, et bon nombre d’entre eux se sont clairement fourvoyés sur le niveau du match : « Certains s’attendaient à disputer un match de Fédérale 1 », estime Boyet, « or, un match international demande toujours plus d’investissement. Entre les jeunes qui ont été surpris du niveau et les cadres qui n’ont pas rempli leur rôle, c’est l’ensemble de l’équipe qui a sous-joué.»

La révolte ?

Alors, que faire maintenant ? France Fédérale n’aura pas beaucoup de temps pour réparer cet échec... mais si l’on s’en réfère au staff, un vent de révolte souffle déjà dans les esprits tricolores : « Dès la fin du match, l’ensemble du groupe a pris conscience de cet échec. Nous avons discuté, et avons tout de suite senti qu’ils ne voulaient pas rester là-dessus, qu’ils étaient déjà impatients à l’idée de rejouer pour se racheter », assure l’ancien ouvreur du XV de France. Au moins, les néophytes savent à présent ce qui les attendent en Angleterre : « Dans un sens, on peut dire qu’ils sont dépucelés », plaisante Boyet, « maintenant, l’Angleterre est historiquement une équipe amateur très performante. Ce match s’annonce délicat. Mais quoi qu’il arrive, nous attendons une réaction du groupe. »

Le staff a également pris ses dispositions, en procédant à trois changements dans le pack, histoire de le densifier avec les convocations de beaux gabarits tels que le pilier périgourdain Arnaud Etchegaray (1,93m ; 115 kg), du deuxième ligne vannetais Etienne Delangle (1,96m ; 113 kg), et du troisième ligne centre oloronnais Jean-Michel Tauzin (1,90m ; 100 kg) : « Certains joueurs ont peiné dans la dimension physique, ces joueurs devraient apporter leur puissance », estime Boyet. Les Bleus de France Fédérale se retrouveront lundi prochain à Marcoussis, pour deux jours d’entraînement qui s’annoncent studieux. Ensuite, ils s’envoleront mercredi pour l’Angleterre pour disputer leur deuxième et dernier match de leur saison. Une ultime occasion de montrer qu’il valent bien mieux que ce qu’ils ont montré à Massy.

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