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Kampf, une vie de passion

Par Jacques Verdier
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    Kampf, une vie de passion
Publié le Mis à jour
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Le bienfaiteur du rugby français Serge Kampf vient de s'éteindre à l'âge de 81 ans. Retour sur une vie de passion.

L'homme était un seigneur. A la force du poignet, à la force du caractère, il créa la société Sogeti en 1967 et fit de Capgemini quelques années plus tard, l'un des leaders mondiaux des services informatiques. Une entreprise de 140000 personnes, excusez du peu, présente dans 44 pays. Mais plus que l'admirable professionnalisme de ce grand capitaine d'industrie, c'est sa générosité que l'on souhaite ici mettre en exergue, elle-même liée,imbriquée, à sa grande passion pour le rugby.Ce sont ces qualités  qui le poussèrent à aider, à parrainer des clubs aussi différents que Biarritz, Grenoble (sa ville d'origine à laquelle il manifesta sa vie durant une indéfectible fidélité) mais aussi Bourgoin,Auch, Lourdes. On ne compte plus par ailleurs le nombre de joueurs en difficulté ou cherchant une aide quelconque pour lancer une entreprise, ouvrir un commerce, qu'il aura aidés, portés sans rien demander en retour et avec ce goût du secret qui fut sa marque.

Serge Blanco, Jean Pierre Rives, Denis Charvet furent en quelque sorte ses fils spirituels comme on le dit d'un père, mais il aida des dizaines et des dizaines d'autres rugbymen, offrant, on s'en souvient sans doute,des montres de prix à tous les joueurs français ayant participé à la première Coupe du Monde de 1987, puis se substituant à la FFR en crise en 1991 pour rendre aux joueurs leur dû.

Homme de caractère - ses yeux d'un bleu très pur en auront effrayé plus d'un - homme de conviction, il ne vivait plus depuis quelques mois, se sachant malade, que dans la perspective de sauver les Barbarians français, auxquels il vouait une passion sans bornes. C'est que ce mécène était avanttoutun homme de cœur qui me disait récemment : "L'argent n'a jamais été mon moteur. Le bonheur, ce n'est pas d'avoir de l'argent mais c'est d'imaginer les autres heureux. Alors si j'ai pu un tant soit peu les aider..."

A cette fin il avait notamment invité plus de 400 personnes, 400 amis, dont de nombreux rugbymen, à Rio, il y a un peu plus d'un an pour ses 80 ans. Cette invitation de rêve était sa façon si personnelle de saluer la compagnie. On ne l'oubliera pas. Serge Kampf aura marqué l'histoire du rugby comme personne, faisant des Barbarians un contre pouvoir et distillant tout du long un avis aussi éclairé que juste.

Midi olympique lui rendra hommage dans ses prochaines éditions.

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