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La revanche de la Rose

Par Simon Valzer
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Publié le Mis à jour
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Euphoriques au coup de sifflet final, les Anglais sont revenus de loin en réalisant un Grand Chelem seulement cinq mois après leur naufrage au Mondial. Une victoire qu’ils ont savouré au cours d’une folle nuit parisienne...

La délivrance. Voilà le terme qui qualifierait le mieux la réaction des Anglais au coup de sifflet final donné par M. Owens au Stade de France, où l’on vit le demi de mêlée Ben Youngs et l’arrière Mike Brown sauter en l’air comme des cabris fous une fois que leur coéquipier Owen Farrell envoya le dernier ballon de la partie en touche. Cette explosion de joie était attendue, tant les Anglais reviennent de loin. Il y a cinq mois, ils faisaient tomber le plus funeste des records en manquant de se qualifier pour le Mondial qu’ils organisaient sur leur sol. Une telle chose n’était jamais arrivée. Alors imaginez-vous l’ampleur du cataclysme quand cela arrive au pays qui a lui-même inventé ce jeu…

À n’en point douter, le chemin de la rédemption fut long et douloureux. Les gueules cassées des Anglais en témoignaient après le match. Le flanker James Haskell, dont le visage était copieusement tuméfié peinait à se déplacer, même lentement : le cou complètement bloqué, le genou douloureux, il boitait comme un vieillard. Billy Vunipola se présenta à la presse avec un œil sérieusement amoché : « Ce n’est rien, c’est juste un coup », souriait ce dernier, « je retrouverais une vue parfaite dans quelques jours… » Le capitaine Dylan Hartley ne se présenta même pas devant la presse, puisqu’il fut rapidement pris en charge par le staff médical anglais après un terrible K.O. en seconde période. Bref, les Anglais sont allés chercher cette victoire, et personne ne pourra la leur enlever, tout comme ce treizième Grand Chelem : « Ce n’est jamais facile de venir gagner en France », notait le sélectionneur Eddie Jones après le match, « tout d’abord parce que les Bleus n’avaient rien à perdre, et ensuite parce qu’en première mi-temps, nous étions davantage concentrés sur le résultat du match que sur notre rugby. »

Nuit d’ivresse

La puissance anglaise et la fougue de Danny Care auront finalement eu raison de la fierté française. À la fin du match, les Anglais exultaient, et mesuraient le chemin parcouru depuis le fiasco du Mondial : « Il y a cinq mois, je n’aurais jamais imaginé réaliser un Grand Chelem », soufflait, un brin rêveur, Billy Vunipola. « J’essaye toujours de ne pas me projeter trop loin, mais quand je repense à l’état dans lequel nous étions au lendemain de l’élimination, je me dis que nous avons parcouru beaucoup de chemin en très peu de temps pour en arriver là ce soir. Avec le recul, je pense aussi que rien n’arrive par hasard. Cette élimination fut un mal pour un bien. Ce soir, on va s’éclater et profiter de ce bon moment ! »

Et croyez-nous, les Anglais ont fêté ce treizième Grand Chelem de l’histoire du rugby anglais dignement. C’est d’ailleurs ce qu’a souhaité leur sélectionneur Eddie Jones qui, depuis sa prise de fonctions, a marqué sa différence avec son prédécesseur en veillant à ce que ses joueurs passent du temps ensemble en dehors du terrain, que ce soit au pub ou ailleurs : « Une pinte n’a jamais tué personne ! » riait Billy Vunipola. Après un rapide repas au Stade de France, les joueurs du XV de la Rose ont envahi la Capitale, et plus spécialement la boîte de nuit VIP Room, située dans la rue de Rivoli. Là, comme par enchantement, les blessures et les coups dont souffraient les Anglais se volatilisèrent, le temps d’une nuit qui devrait rester dans les mémoires…

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