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Pierre-Yves Revol : « ce serait une déception »

Par Simon Valzer
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    Pierre-Yves Revol : « ce serait une déception »
Publié le Mis à jour
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A la veille d’un derby capital, l’homme fort du CO prend la parole pour évoquer une éventuelle non qualification, mais aussi dénoncer les méthodes de son club voisin et rival... Le match est lancé.

Quel bilan provisoire dressez-vous de la saison du CO ?

Je dois dire qu’il est encore un peu prématuré pour dresser un bilan provisoire. Tout au mieux, on peut faire un rapport d’étape. Je crois que l’objectif du coach et du club était d’essayer d’entrer dans les six. Pour l’heure, on ne sait pas encore s’il sera atteint ou non. En tout cas, même s’il paraît encore délicat à atteindre, il est encore susceptible de l’être…

Considéreriez-vous une non-qualification comme un échec ?

Ce serait avant tout une déception. Maintenant, nous savons très bien que c’est une affaire qui peut se jouer à quelques détails… Si nous pouvons rester le plus longtemps possible dans la course, nous accepterons plus facilement l’échec. Il y a encore neuf équipes susceptibles de se qualifier, le championnat est très serré. Notre objectif est donc de rester dans la course le plus tard possible. Et si nous ne l’atteignons pas, ce sera davantage une déception qu’un échec.

Le fait que le CO soit en course pour la qualification malgré de grands remaniements opérés à l’intersaison serait-il déjà une source de satisfaction ?

Après notre saison chaotique et le trou d’air que nous avons eu l’année dernière, il est évident que nous redémarrons un cycle de façon plus positive. Donc effectivement, être en lice pour la qualification constitue déjà une première satisfaction.

Craigniez-vous, en début d’exercice, un parcours plus chaotique compte tenu de l’arrivée d’un nouveau staff et presque une vingtaine de joueurs en fin de contrat ?

Pas vraiment, car je savais qu’avec Christophe Urios on ne partait pas dans l’inconnu, tout comme avec les joueurs en présence et ceux que nous recrutions. J’imaginais donc difficilement que le scénario de l’année dernière se reproduise. D’ailleurs, ce scénario s’expliquait par des facteurs très objectifs, à savoir la décompression après un titre et une finale, la sélection de plusieurs joueurs, un manque de récupération des joueurs sélectionnés… Nous avons payé nos succès précédents et nous n’étions pas aussi étoffés que d’autres clubs pour tenir le rythme. Cette année, je savais que nous entrions sur une préparation de saison plus sereine et plus prématurée que les deux précédentes, donc le risque de revivre le même scénario m’apparaissait faible.

En tant que président, comment gère-t-on une vingtaine de fins de contrat en début d’exercice ?

Il était normal que le coach qui arrivait de l’extérieur veuille se donner le temps de prendre des décisions sur le profil de son effectif futur. Nous nous sommes donc adaptés à cela, et je crois que cela s’est passé assez bien, dans la transparence avec les joueurs, ce qui est le plus important. Joueurs, encadrement et dirigeants ont tous été suffisamment professionnels pour gérer cela de façon paisible. Chacun a eu besoin d’un certain temps pour se positionner par rapport à son futur, mais cela s’est fait de façon progressive. Aujourd’hui, les choses sont bien décantées.

Est-ce que la rivalité est toujours aussi forte entre Castres et Toulouse ?

Ce sont deux clubs très différents. D’un côté, vous avez le club d’une grande capitale régionale, avec son palmarès, ses moyens budgétaires et matériels, notamment deux stades, l’un de 25 000 places, l’autre de 35 000 places, et puis de l’autre côté vous avez un club de sous-préfecture, certes adossé à une grande entreprise, mais qui reste un club d’arrondissement. Il est équipé d’un stade modeste, dispose d’un budget modeste et il essaye, avec sa politique, d’évoluer au plus haut niveau. Cependant, nous n’évoluons pas vraiment dans le même univers. Il est vrai qu’au cours des dernières saisons, le CO a plus facilement trouvé la route du Stade de France que celle du Stade toulousain, mais je ne pense pas que ces résultats changent le postulat selon lequel Toulouse soit plus facilement prédisposé à remporter des titres. à nous d’essayer de faire mentir cette logique, même si nous ne sommes assurément pas les favoris du match de samedi.

En coulisses, les deux clubs sont également concurrents. Richie Gray et Piula Fa’asalele seront Toulousains l’année prochaine, et les dirigeants stadistes s’intéressent de près à Antoine Dupont…

Ce sont deux très bons joueurs qui partent à Toulouse, maintenant notre club doit rester dans une forme de cohérence avec notre logique qui veut que l’on privilégie le collectif. En l’occurrence, le Stade toulousain a su se montrer convaincant avec ces deux joueurs, et nous n’avons pas grand-chose à dire à cela… sauf que le club de Toulouse, qui a tendance à beaucoup communiquer sur le handicap que confèrent les doublons, recrute à Castres deux internationaux confirmés qui ne seront logiquement pas disponibles pendant les périodes internationales, voire plus car Richie Gray est membre des Lions britanniques qui partiront en tournée l’année prochaine. Je ne suis donc pas sûr, vu de l’extérieur, que ces choix soient en cohérence avec le discours des dirigeants toulousains. Ces derniers sont les premiers à critiquer les doublons, mais ils sont aussi les premiers à recruter des joueurs qui seront impactés par ces doublons. C’est leur affaire, mais cela paraît paradoxal.

Quid du cas d’Antoine Dupont ?

Sur ce point, je suis moins tolérant avec le Stade toulousain car ce club prospecte de façon active un joueur qui est encore sous contrat avec le CO. Je ne suis pas sûr que ce comportement soit tout à fait en adéquation avec l’image que veut se donner le Stade toulousain, ainsi que les valeurs et les vertus qu’il veut véhiculer. Ce ne sont pas des méthodes à mettre au crédit d’un club qui se veut exemplaire en termes d’image et je trouve que c’est un peu dommage pour lui.

Quelques semaines après celle d’Alex Tulou, vous avez officialisé la prolongation de Rory Kockott un an avant que son contrat n’arrive à son terme. Est-ce une façon de sécuriser ces joueurs courtisés ?

Nous devons veiller à préserver nos équilibres, et cela passe par une certaine cohérence : nous devons recruter des jeunes, des très bons joueurs de Pro D2, relancer d’autres joueurs, mais aussi fidéliser quelques joueurs clés qui peuvent avoir un impact décisif sur l’équipe. Le facteur de la réussite est un cumul de ces dispositions et la prolongation de Rory rentre dans ce dernier cas de figure.

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