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Péméja, guide en sursis

Par midi olympique
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    Péméja, guide en sursis
Publié le Mis à jour
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A priori non conservé la saison prochaine, le technicien continue de guider son équipe avec passion et acharnement. Retour sur une soirée riche en émotion.

Xavier Péméja n’en démord pas. « L’USM a le potentiel pour jouer la phase finale sous peu. » Dès cette saison ? Ce serait peut-être un peu prématuré. Mais ce qui est certain, c’est que les Montalbanais n’ont jamais été aussi proches de leur objectif initial, à savoir faire mieux que leur huitième place acquise la saison dernière, ce qui était alors le meilleur résultat jamais obtenu par un promu de Fédérale 1 lors de sa première saison de Pro D2. Après leur match contre Perpignan ce jeudi, ils pointaient à la huitième place, avec 56 points, huit unités derrière leur victime catalane. C’est un fait avéré : Xavier Péméja et Montauban, c’est une affaire qui fonctionne. Appelé à la rescousse du club tarn-et-garonnais lorsque celui-ci a fondu les plombs pour glisser jusqu’en Fédérale 3, en 2010, le technicien s’est investi dans sa mission avec la foi du passionné. À temps plein. À plein cœur. Cinq saisons plus tard, les résultats sont là. S’il n’est pas (encore ?) revenu en Top 14, l’USM est à nouveau un club professionnel et se présente comme une valeur sûre du championnat de Pro D2. Même pas une équipe promise au fond de tableau, comme peuvent parfois l’être les formations récemment arrivées au deuxième niveau professionnel. « Je l’ai expliqué au joueur il y a déjà longtemps : c’est cette saison qu’il fallait faire l’effort pour se maintenir. La deuxième saison est toujours la plus difficile. L’an prochain, cette équipe aurait pu penser aux demi-finales. J’y crois très fort », clame le technicien. L’artisan de ce renouveau, lui, ne sera peut-être plus là pour continuer l’édifice qu’il a patiemment débuté depuis cinq saisons. Un désaccord profond, une réunion qui dérape et un contrat a priori non renouvelé conduisent à la rupture.

Comme à son habitude, jeudi soir, c’est depuis les tribunes que Xavier Péméja a guidé les siens vers la victoire contre Perpignan. Relié par système audio à Pierre-Philippe Lafond, son entraîneur des avants installé dans la zone technique en bord de pelouse, Xavier Péméja dicte ses consignes avec la maîtrise et l’instinct d’un technicien aguerri par le temps. À la 65e minute, Richard Haddon s’écroule dans l’en-but perpignanais. 28 à 11 pour l’USM. Péméja jubile. Il sait que c’est gagné. Le retour fantastique des Perpignanais en fin de match (deux essais inscrits en deux minutes, bonus défensif arraché) n’enlèvera rien à la joie de l’entraîneur. Après Bayonne la semaine passée, celui à qui l’on reprochait de ne pas être « capable de battre les gros » vient d’en accrocher deux à son tableau de chasse.

Penser à l’avenir…

23 heures. Un rapide passage par son vestiaire pour saluer et féliciter ses hommes et se soumettre au rituel de la presse, match télévisé oblige. Un petit quart d’heure puis l’homme part décompresser dans le ventre de Sapiac. Quelques spectateurs l’invectivent. Beaucoup le félicitent. Certains lui reprochent le relâchement en fin de match. La rançon du succès. Au bout d’un dédale de couloirs, il débouche une bonne bouteille et offre un verre à ses collaborateurs et amis. Il y a là Romain Lauga, son ex capitaine, ou Max Lafargue, ex-président de l’association du club, qui vient de démissionner, irrité par la gestion de la section professionnelle du club et, indirectement, par la gestion du cas Péméja. Ce petit « break », au calme est l’occasion pour Xavier Péméja de refaire le match sans pression : « J’ai été séduit par notre défense. Nous avons été capables de tenir sur des séquences défensives très longues, chose que nous n’avions pas fait contre Bourgoin. L’équipe est en réel progrès, le niveau du contenu augmente match après match, je suis persuadé que ce groupe peut réaliser de très grandes choses. »

C’est soir de victoire à Sapiac. Les alentours de la célèbre cuvette bruissent de vie. Vincent, supporters de l’USM depuis toujours, s’émeut du sort réservé au manager de son équipe : « Le monde professionnel est impitoyable. C’est terrible ce qui arrive à cet homme que je ne connais pas mais qui me semble très attachant et compétent. Je me souviens des années difficiles. Comme nous les supporters, il était déjà là. Il a rebâti. Aujourd’hui nous avons un groupe armé pour jouer le haut de tableau ou peu s’en faut. Tout cela est en grande partie grâce à lui. » Parce qu’en l’état actuel des choses, il faut bien imaginer la vie sans l’USM, Xavier Péméja est allé rencontrer les dirigeants d’Albi pour prendre en charge le SCA. La rumeur l’envoie à Massy cette semaine pour une autre rencontre. « J’ai passé un entretien d’embauche à Albi. Je ne sais pas ce qu’il va donner. Mais j’aurais aimé rester à Montauban pour continuer cette belle aventure. »

Par David Bourniquel

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