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La face cachée

Par midi olympique
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Servette Rugby Club Genève - Derrière l’avancée du club genevois, invaincu depuis sa création, existe un projet basé sur la formation des jeunes.

Des titres de champion de France, Didier Cavoret en avait enchaîné trois quand il évoluait au sein de la troisième ligne du FCS Rumilly. En Troisième Division (1983), Deuxième Division (1986) et Première Division groupe B (1988), ils avaient alors marqué l’inexorable progression du club haut-savoyard. Une trentaine d’années plus tard et une trentaine de kilomètres plus loin, l’histoire pourrait se répéter. L’ancien capitaine rumillien est devenu l’entraîneur du Servette Rugby Club Genève, lancé en 2014 dans le championnat français de Quatrième Série et qui a déjà rapporté un bouclier de l’autre côté de la frontière, celui de champion de France de Troisième Série, conquis au printemps dernier. Ce prochain samedi, le Servette disputera la finale du championnat de Deuxième Série du Lyonnais, avant de s’embarquer à nouveau dans l’aventure du championnat de France.

La finalité n’est toutefois pas d’empiler les Boucliers, comme le souligne Marc Bouchet, le président du club genevois : « Se forger un palmarès est une chose, mais ce que nous voulons avant tout c’est inscrire notre trajectoire dans l’avancée et dans la pérennité. » Le Servette Rugby Club Genève n’est pas une nouvelle comète venue, comme d’autres ont pu le faire par le passé, traverser la nébuleuse rugbystique. De l’autre côté de la frontière, il y a un projet fondé sur le niveau de pratique de l’équipe première mais aussi, voire surtout, sur la formation des jeunes.

Faire découvrir le rugby aux jeunes

« C’est le projet que nous a présenté Alain Studer. Pendant des années, il a dû s’éloigner de Genève pour pouvoir mener sa carrière de rugbyman. Il y a ici un potentiel et nous voulons lui offrir la possibilité de se révéler, sans prendre la place de quiconque, mais en faisant découvrir le rugby aux jeunes et en leur proposant de vrais objectifs. » Quand Alain Studer, l’ancien troisième ligne de Bourgoin, aujourd’hui directeur sportif du Servette, a évoqué ce projet avec Didier Cavoret, celui qui avait été son entraîneur à Bellegarde a vite adhéré : « C’est une formidable aventure. Nous avons quelque chose à construire ensemble, un énorme travail de fond à réaliser. Les joueurs qui ont adhéré, ne sont pas là pour prendre une indemnité. Il n’y en a tout simplement pas. L’argent dont dispose le club va à la formation, aux structures. Notre rôle est de hisser au plus vite et au meilleur niveau l’équipe première. Nous sommes partis de Quatrième Série la saison passée, nous pouvons avoir l’ambition d’atteindre la Fédérale 3 dans les trois ans. D’ici là, les jeunes issus de notre formation commenceront à alimenter l’effectif de l’équipe première. » Le propos n’a rien d’un discours de façade. Dans les faits, il s’accompagne de réalités tangibles : la création d’équipe moins de 14, moins de 16 et moins de 18 ans, elles aussi déjà engagées dans les compétitions françaises, la prospection pour mettre en place, dès la prochaine saison, une école de rugby, des projets de création d’un centre de formation, d’un sport-études, d’une équipe Belascain…

Un stade de 30 000 places

L’engagement genevois est sincère. Marc Bouchet en témoigne : « Nous avons demandé à intégrer le championnat français, en nous tournant vers le comité du Lyonnais, pour proposer à nos joueurs plus de matchs, plus de concurrence. À terme, ces choix doivent nous permettre d’élever le niveau de joueurs suisses formés dans notre club et profiter de manière élargie au rugby suisse. »

Mais quand on débarque dans le championnat de Quatrième Série avec un budget qui ferait rêver certains clubs de Fédérale 2, quand les joueurs habillés aux couleurs du club se déplacent dans un bus lui aussi estampillé « Servette », quand on reçoit dans un stade de 30 000 places un adversaire dont les installations se limitent à un préfabriqué pour abriter ses vestiaires, il est parfois difficile de faire passer le message et de casser l’image du nanti. D’autant plus délicat que les résultats renvoient, eux aussi, à la perception d’une domination certaine : 41 victoires de suite depuis la création du club, un goal-average positif de 1 058 points au terme de la phase régulière du championnat du lyonnais de Deuxième Série… Pourtant en deux saisons, les préjugés ont commencé à tomber. « Les clubs que nous rencontrons ont compris quelles sont réellement nos ambitions », atteste Didier Cavoret. Le Servette trace son double sillon, celui de la progression pour l’équipe première et surtout celui de la formation, gage d’une volonté affirmée de construire dans la durée et dans la solidité.

Jean Pierre Dunand

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