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Mike Brown : «Gio Aplon peut nous punir»

Par Nicolas Zanardi
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    Mike Brown : «Gio Aplon peut nous punir»
Publié le Mis à jour
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Sous le feu des critiques des médias anglais qui lui préféreraient son rival des saracens Alex goode pour la tournée d’été, le dernier rempart du XV de la Rose se confie sur la demi-finale face au FCG, mais aussi sur la prise de pouvoir du rugby anglais au niveau européen.

Votre équipe vient de perdre un match décisif face aux Saracens en championnat. Croyez-vous encore en une éventuelle qualification en demi-finales de votre championnat, ou la Challenge Cup constitue-t-elle désormais votre unique objectif ?

Malheureusement, ce sera très difficile pour notre équipe de se mêler à la lutte pour les demi-finales. Nous sommes aujourd’hui à neuf points du quatrième, et il ne reste que deux journées à disputer… Difficile de se faire des illusions. Toutefois, cette déconvenue a été assez rapide à digérer, parce que nous savions pertinemment qu’il serait très dur pour nous de nous imposer face aux Saracens à Wembley, devant 80 000 personnes. Si nous ne nous qualifions pas cette saison, c’est parce que nous n’avons pas fait le nécessaire plus tôt. Nous avons manqué de constance dans notre saison, il y a eu trop de hauts et de bas. Désormais, il ne nous reste plus qu’à assurer l’essentiel en terminant dans le top 6 pour accéder à la Champions Cup l’an prochain. Et à nous offrir un joli mois de mai en tentant de remporter la Challenge Cup.

Après ce match face aux Saracens, vous avez été la cible de la presse anglaise, qui pousse pour la sélection de votre vis-à-vis Alex Goode, élu homme du match le week-end dernier… Cette situation vous agace-t-elle ?

Non… Les journalistes sont payés pour faire leur boulot, qui consiste souvent à critiquer les joueurs en place pour faire un peu de buzz (rires). En ce qui me concerne, je suis payé pour un autre job, qui consiste à jouer le mieux possible pour les Harlequins, et si possible pour l’équipe d’Angleterre. La concurrence fait partie du jeu, je l’accepte. Mais à ce titre, le seul avis qui compte pour moi est celui d’Eddie Jones. Je pense avoir sa confiance depuis le dernier Tournoi, c’est tout ce qui m’importe.

Revenons aux Harlequins… Votre formation compte de nombreux internationaux. La Coupe du monde a-t-elle pu influer sur son rendement cette saison ?

Potentiellement, il est certain que cela a pu jouer, tout comme les nombreuses blessures que nous avons pu connaître dans la saison. Mais honnêtement, nous n’avons pas envie de nous cacher derrière cela. Notre inconstance doit davantage à un certain manque de concentration qui nous a empêchés de remporter certains matchs à notre portée qu’aux absences des internationaux.

Grenoble a quant à lui probablement dit adieu aux barrages de Top 14 en chutant contre Castres la semaine dernière, et se trouve plus ou moins dans la même situation que vous aujourd’hui…

On peut dire que nos trajectoires sont à peu près similaires, c’est exact. Comme nous, ils ont perdu gros la semaine dernière et comme nous, ils souhaiteront accéder à la finale du Challenge, qui se déroulera d’ailleurs tout près de chez eux, à Lyon.

Aviez-vous déjà entendu parler du FCG avant cette semaine ?

Bien sûr ! (rires) Nous ne découvrons pas cette équipe de Grenoble : le Top 14 est régulièrement diffusé en Angleterre et à titre personnel, j’ai vu plusieurs de ses rencontres, notamment sa défaite contre le Racing avec le coup de filou de Dan Carter. Sans cela, le FCG l’aurait sûrement emporté, et cela en dit assez sur le niveau de cette équipe. C’est une formation qui aime donner du mouvement au ballon, et nous ressemble beaucoup dans son organisation offensive.

Quels joueurs redoutez-vous particulièrement chez votre adversaire ?

En tant qu’arrière, je connais évidemment Gio Aplon, un fantastique joueur. C’est dommage pour lui que les Springboks ne lui aient pas donné plus souvent sa chance. Et dommage pour nous qu’il joue à Grenoble ! (rires) On sait très bien lorsqu’on évolue face à un joueur comme lui qu’il ne faut surtout pas lui donner de ballons de contre-attaque. Notre jeu au pied va devoir être très précis, car si nous laissons des ballons dans le terrain sans imposer de pression à la retombée, il peut nous punir à n’importe quel moment. D’ailleurs, globalement, il s’agira pour nous de laisser le moins possible de ballons de récupération aux Grenoblois qui pratiquent un très beau rugby offensif, avec des joueurs susceptibles de faire preuve de flair. Nous savons qu’ils sont un peu diminués devant, ce qui est plutôt une bonne nouvelle, d’autant que nous allons bénéficier de certains retours (Marler, A. Jones et Horwill, N.D.L.R.). Mais il ne faudra pas se laisser endormir par cela !

On dit du FCG qu’il ressemble davantage à une équipe de Ligue celte que de Top 14… Partagez-vous cet avis ?

C’est assez vrai, et Conor O’Shea a beaucoup insisté sur ce point cette semaine. J’ignore si cela vient du fait que les entraîneurs des deux équipes sont Irlandais, mais comme je vous l’ai dit, notre organisation offensive est assez similaire, avec des blocs d’avants qui trient bien les ballons, et une certaine capacité à attaquer rapidement les couloirs extérieurs. Cela s’annonce une partie très agréable à jouer aussi bien qu’à regarder, un match très ouvert.

Grenoble dispute sa première demi-finale européenne tandis que les Harlequins sont des habitués des grands rendez-vous. Imaginez-vous une seconde la défaite possible, sur votre propre terrain ?

Bien sûr que c’est possible ! Lorsqu’on n’effectue pas le nécessaire en termes d’engagement mental et physique, on n’est jamais à l’abri d’une grosse déconvenue. En outre, nous savons d’expérience qu’un match face à une équipe de Top 14 n’est jamais gagné d’avance, en particulier ceux à élimination directe. Ce championnat est très réservé et réserve beaucoup de matchs au couteau, que les équipes françaises savent culturellement bien négocier. Grenoble n’aura rien à perdre, alors ce match s’annonce très dur…

Les Anglais viennent de réussir le grand chelem, trois clubs de Premiership se retrouvent en demies de Champions Cup, et votre équipe fait figure de favori du Challenge. L’Angleterre semble clairement avoir retrouvé son leadership sur le rugby européen… Comment l’expliquez-vous ?

Nous avons réussi à bien rebondir après l’échec de la Coupe du monde. La déception a été énorme mais nous n’avons pas beaucoup douté, car chacun savait que les bases de notre rugby étaient bonnes. Il nous manquait juste un peu d’expérience et de confiance pour le prouver… Au niveau international, l’arrivée d’Eddie Jones nous a beaucoup apporté en termes de confiance et au niveau des clubs, le travail de fond entrepris depuis quelques saisons dans les Académies commence à payer. Ce qui se passe est très positif pour le rugby anglais, même s’il nous reste encore une étape à franchir avec les clubs : gagner à nouveau des compétitions. Nous espérons bien y contribuer…

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