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« Nous avons été punis toute l’année »

Par midi olympique
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Rétrogradé d’Honneur à la Troisième-Quatrième Série, après le refus de la fusion avec Paray-le-Monial, Digoin est privé de finale malgré sa première place. Le président, Didier Terrier, conteste cette sanction.

Vous terminez premiers en Troisième Série, en Bourgogne. Pourquoi ne disputez-vous pas la finale demain ?

Le comité s’appuie sur le point de règlement qui dit que tout club qui demande à descendre ou refuse de monter n’a pas le droit de participer aux phases finales, régionales ou nationales. Or, nous n’avons pas demandé en descendre ! Nous étions en Honneur la saison dernière. Et il y a eu des pourparlers de fusion entre notre club et Paray-le-Monial. Ils ont exposé un projet léonin, ils voulaient tout s’accaparer. Une fusion nécessite la dissolution des deux clubs et la création d’une nouvelle entité. Dans ce cas, c’était une absorption. Charolais XV gardait son numéro d’affiliation, leurs couleurs, leurs structures. Nous avons dénoncé le caractère léonin de la fusion que nous avons refusé dans ces termes. Une première assemblée générale du club a acté au plus vite dans la précipitation la fusion. Nous avons dénoncé cette assemblée générale, réunie sans liste d’émargement. Nous avons organisé une deuxième assemblée générale pour dénoncer la première. Entre les deux réunions, la fusion a été actée et le comité de Bourgogne a autorisé trente mutations de Digoin à Paray-le-Monial et de faire accéder Paray-le-Monial, septième de Promotion Honneur, en Honneur. Dans le règlement, le comité de Bourgogne s’octroie le droit « d’inviter » les clubs dans ses championnats… Nous n’avions plus assez de joueurs pour évoluer en Honneur où il est nécessaire d’avoir une équipe réserve. Fin août, nous avons reçu un courrier du comité pour nous dire que nous n’étions pas engagés en championnat. Nous avons fait appel au CNOSF.

Après la deuxième assemblée générale, vous n’aviez plus d’équipe engagée en championnat ?

Comme cela marche sur invitation, le président du comité de Bourgogne ne nous invitait plus en championnat. Nous n’existions plus. Dans un premier temps, nous avons fait une demande de réintégration en championnat. C’est la raison de notre recours envers le CNSOF. Lors de la médiation, le CNOSF a renvoyé le Comité de Bourgogne dans ses vingt-deux, pour prendre un terme rugbystique, en faisant remarquer qu’il faisait de l’ingérence dans le club par son refus de reconnaître le comité directeur de Digoin. Il nous a été ensuite demandé d’avoir un effectif complet pour pouvoir jouer. En contrepartie, le comité de Bourgogne devait nous engager en championnat. Nous n’avions plus d’effectif suffisant pour pouvoir jouer en Honneur, où il faut une équipe réserve, nous ne pouvions plus évoluer à ce niveau, ni en Promotion Honneur ou Première Série, pour les mêmes raisons. Nous n’avions plus un effectif suffisant vu les mutations enregistrées. On peut même parler de pillage puisque le règlement FFR l’interdit formellement.

Malgré tout, la saison s’est bien passée, avec seulement deux défaites et une première place en Troisième Série ?

Oui elle s’est bien passée. Mais ils ont changé le règlement en cours de saison. Au terme de la poule de brassage, les points décrochés lors de cette phase reste acquis pour la deuxième phase. Nous avions alors six points d’avance. Mais les compteurs ont alors été remis à zéro… Cela n’a pas eu d’importance, nous avons ensuite à nouveau terminer premier à la fin de la deuxième phase. Le troisième, Cosne-sur-Loire, club que nous aimons bien au demeurant, qui va disputer la finale à notre place, a terminé à sept points derrière nous. Et nous les avons largement battus dimanche dernier (48-7). Tant mieux pour eux s’ils gagnent la finale.

Envisagez-vous de faire un nouveau recours auprès du CNOSF ?

C’est un peu court, les finales sont dans trois jours (NDLR : les propos ont été recueillis mercredi). Nous avons reçu le courrier nous signifiant notre non-qualification pour les finales de Bourgogne vendredi dernier, le 22 avril. Quatre jours pour réagir, c’est juste. Pour les championnats de France, qui débutent plus tard, nous allons essayer, pour récompenser la belle saison de nos joueurs, qui ont mérité de disputer des phases finales.

Avez-vous déjà lancé la procédure ?

Nous attendons un courrier du comité de Bourgogne. Nous lui avons demandé de justifier la demande de descente. Il affirme que nous l’avons demandé. Nous voulons une preuve. Nous n’avons pas de réponse. Le comité de Bourgogne reste muet. Au final, il s’appuie sur le fait que nous avons demandé à descendre alors que ce n’est pas le cas. Comme nous avons refusé la fusion avec Paray-le-Monial, nous avons été punis toute l’année.

Tout le monde ne l’a pas refusé. Certains sont bien partis ?

Au début, le projet de fusion établi par deux coprésidents de Digoin était relativement bien fait. Mais je me suis interposé. J’ai créé un comité de défense parce que je trouvais que certains points n’étaient pas clairs. Je voulais sauver le rugby à Digoin. Or, ce n’était pas le cas dans le projet de fusion. Il y aurait juste eu un petit médaillon vert pour rappeler qu’il y avait un peu de Digoin sur le maillot. Il était question de garder le nom XV Charolais. On nous promettait de jouer un match sur deux à Digoin avant de jouer à Paray-le-Monial au bout d’un an. Tout était fait pour absorber Digoin.

Quel était votre objectif ? Garder du rugby à Digoin ?

Le club a été créé en 1912. Il a une histoire assez élogieuse. Nous avons joué plus de cinquante ans en Troisième division. Nous avons eu la chance de monter trois ou quatre saisons en Deuxième division et une en Première division, groupe B. Nous avons été deux fois finalistes du championnat de France. Il n’y a pas une famille à Digoin où un membre n’a pas joué au rugby ! Ici, le rugby est une religion. Propos recueillis par S. F.

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