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« Ce groupe ne parle pas assez »

Par Jérôme Prévot
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Publié le Mis à jour
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Matthew Clarkin - troisième ligne centre de Bordeaux-Bègles - Joueur emblématique du club, le numéro 8 néo-zélandais revient sur la période délicate que vivent les girondins.

34 ans, six ans de présence à l’UBB, capitaine de la montée en 2011, Matthew Clarkin demeure le joueur emblématique du club. Il s’est exprimé sur la période difficile que traverse l’équipe et sur les raisons qui l’ont poussé à s’exprimer même s’il a moins joué cette saison (quatre titularisations en Top 14, deux en Coupe d’Europe)

 

Quel bilan tirez-vous des deux jours passés entre joueurs à Saint-Sébastien ?  

 

En fait, nous avions prévu ça depuis longtemps. Il a été financé par la caisse des amendes des joueurs. Mais disons que ce petit séjour est arrivé à un bon moment. Cela nous a permis de nous dire des choses en dehors de l’encadrement et de tout ce qui se passe autour. Avant de partir, nous nous étions déjà posés les bonnes questions. J’ai vécu ça comme un bon moment, une façon de se régénérer, mais il n’y a que les résultats qui valideront ça.

Au sur lendemain de la défaite à la Rochelle, il y a eu une grande discussion entre les joueurs et le staff, vous vou sy êtes exprimé personnellement, non ? 

Nous avions commencé à part puis nous avons fini par discuter tous ensemble. Oui, j’ai pris la parole pour signaler des choses qui concernaient tout le monde, les avants et les trois-quarts et qui devaient être dites dans un cadre collectif. Il fallait parler de la liaison des avants et des trois-quarts. Je n’ai pas beaucoup de crédibilité pour parler des lignes arrière mais je constate que notre conquête est bonne statistiquement mais derrière, nous ne déployons pas le même jeu qu’avant. J’ai parlé de cette question en effet.

A la Rochelle vous étiez 24e homme, et on vous avait vu parler au groupe à l’échauffement...

Oui, par habitude sans doute. J’étais tellement excité de retrouver le groupe… Je n’avais pas prévu de parler mais les mots sont venus naturellement. Mais quand on ne joue plus depuis trois mois, on a moins de crédibilité, mais j’ai voulu m’exprimer vite fait. Si j’ai un truc à reprocher à ce groupe, c’est qu’il ne parle pas assez. La communication n’est pas son point fort. Il faut aussi savoir prendre ses responsabilités. Moi je parle depuis des années, et au début, je me sentais un peu seul. Normalement dans un groupe de quarante, il y a un groupe de gars qui se dégagent naturellement. Mais c’est vrai, à l’UBB en ce moment, nous avons de très bons joueurs, des leaders par l’exemple sur le terrain. Mais je pense qu’en termes de prise de parole dans la vie quotidienne pour poser des questions pour le bien du groupe, on peut faire mieux.

Avez-vous été le seul à parler ? 

Je ne suis pas le seul leader évidemment, il y a Louis-Benoît Madaule, mon vice-capitaine, il y a aussi Jandré Marais qui a été aussi capitaine et qui a fait un super boulot mais ce n’est pas un gars qui s’exprime naturellement avec facilité. Dans un groupe, il faut un groupe de leaders, jamais un seul gars qui veut faire tout et qui part à la guerre tout seul, car ça finit toujours mal si j’en crois ce qu’on m’a raconté au sujet des autres clubs.

Quels ont été les sujets de discussion ? 

Il fallait clarifier certaines choses, en faisant un travail de simplification. L’idée, c’était de ne pas avoir des joueurs qui pensent à cinquante mille choses en même temps mais qui savent quel travail ils doivent faire précisément à tel moment. Bien comprendre qui doit donner le tempo du jeu, celui qui doit prendre en charge le ballon quand il faut élargir, quand il faut le garder devant. Nous n’avons pas changé grand-chose au final mais quand sur le terrain, nous n’avons pas les idées assez claires en tête, on se pose trop de questions et on se perd. On ne vit plus le moment présent.

Vous allez arrêter votre carrière après sept ans de présence à l’UBB dont vous avez été longtemps le capitaine emblématique... Votre action, était-ce une façon de rendre à ce club ce qu’il vous a apporté ? 

J’ai vécu une année difficile sur le plan personnel, c’est sûr j’ai mal vécu mes blessures, j’ai mal vécu les matchs, suivi depuis les tribunes, ceux qu’on a gagné et pire, ceux qu’on a perdus. Mais en prenant la parole, je ne pensais pas à moi, je l’ai fait pour le bien du groupe, pour que la fin de la saison soit réussie après le bon boulot que nous avions fait auparavant.

Vous êtes hors-jeu !

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