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Demis de mêlée : comment jouer les bordures

Par Nicolas Zanardi
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    Demis de mêlée : comment jouer les bordures
Publié le Mis à jour
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Points névralgiques des défenses modernes, les bordures de ruck s’avèrent toujours plus intéressantes à négocier. à condition pour le demi de mêlée d’animer sa zone avec alternance et efficacité.

Voilà, les demi-finales européennes sont passées, et avec elles le rêve de voir le rugby du Vieux Continent se hisser au niveau de la dernière Coupe du monde au niveau des intentions de jeu dans des matchs à enjeu… Ce qui nous a frappés, alors ? Oh, rien de moins que cette aussi colossale que traditionnelle débauche d’énergie dans un jeu à une passe où, à l’issue de chaque rencontre, le plus costaud sur la ligne d’avantage s’est avéré vainqueur.

Question de puissance ? Bien sûr, mais pas seulement. En effet, face à des défenses toujours mieux organisées pour blinder ces bordures et aller chercher l’attaque au-delà de la ligne d’avantage, la victoire est allée aux joueurs qui se sont montrés les plus habiles à animer le jeu autour des phases de ruck. L’exemple du Racing est ici excellent, puisque les Franciliens ont inscrit leur essai en concentrant le jeu dans cette zone, un premier break de Rokocoko ayant été finalement bonifié par Maxime Machenaud. En outre, de manière plus globale, on peut constater que quasiment tous les demis de mêlée présents lors des finales présentent des profils d’animateurs autour des bordures. Hasard ? Sûrement pas. « Hormis Wigglesworth qui est un éjecteur mais peut se reposer avec les Saracens sur des porteurs de balle hors normes comme les frères Vunipola ou Schalk Brits, tous les autres aiment animer leur zone, nous soufflait la semaine dernière l’ancien demi de mêlée du XV de la Rose Austin Healey. Le jeu de leur équipe est construit autour d’eux, comme Machenaud au Racing, Care avec les Harlequins ou Paillaugue à Montpellier. Ces joueurs sont les premiers à surveiller car ils peuvent mettre très vite leur équipe dans l’avancée. » La recette ? Elle est détaillée ci-dessous par Danny Care : une course en arc-de-cercle, deux soutiens, un jeu en lecture adapté aux anticipations de la défense. Et advienne que pourra…

Organisation en semi-lancements

Alors certes, cette tendance à porter le ballon peut parfois agacer les puristes. Reste que celle-ci s’avère d’une grande efficacité… Le but ultime ? Il consiste évidemment à concentrer la défense sur les bordures, pour ménager des espaces aux trois-quarts sur les extérieurs. Mais pour ce faire, c’est toute une organisation qui doit se mettre au service du demi de mêlée (parfois par le biais de semi-lancements de jeu impliquant un trois-quarts). « Il y a beaucoup de circulation aux abords des rucks, qui impliquent des joueurs devant le ballon, des défenseurs, l’arbitre, a coutume de répéter l’ancien entraîneur de la défense du XV de France David Ellis. Cela crée les zones de fracture les plus dures à combler, qui obligent les avants à se montrer toujours vigilants, surtout après une avancée nette de l’attaque. »

Un cas de figure dans lequel la défense a souvent tendance à alimenter dans le même sens, ouvrant des espaces aux demis de mêlée à contresens du jeu. Ce qui est notamment advenu lors du dernier France-Angleterre, où les demis de mêlée Care et Youngs ont tour à tour précipité la défaite des Bleus. Et il y a fort à parier que les finales de Coupe d’Europe se joueront de la même manière…

Deux soutiens, trois options

Point sensible du rugby moderne, la défense autour des zones de ruck n’est jamais la même d’une équipe à l’autre, chaque formation adaptant sa circulation défensive en fonction du profil d’avants dont elle dispose… Ainsi, une équipe « massive » aura plutôt tendance à placer systématiquement un joueur dans l’axe du ruck, quand une formation plus mobile pourra prendre le risque de délaisser l’axe pour garnir davantage son premier rideau, et monter de manière plus agressive. Mais quoi qu’il en soit, partant du principe que le demi de mêlée doit toujours attaquer l’intervalle situer entre le garde et le deuxième défenseur, un point névralgique structurel demeure entre le garde et le ruck (surveillé soit par le joueur dans l’axe du regroupement dans le cas d’une défense à trois, soit celui situé de l’autre côté du ruck dans le cas d’une défense à deux). Voilà pourquoi, lorsque le demi de mêlée démarre, celui-ci doit dans l’idéal s’assurer de bénéficier de deux courses de soutien, l’une à son extérieur, l’autre à son intérieur. Cela afin de disposer de trois options, susceptibles d’exploiter autant de « couloirs » : entre le ruck et le garde par une passe à l’intérieur, à l’extérieur du deuxième défenseur par une passe à hauteur, ou entre les deux défenseurs en conservant le ballon…

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