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Rodez sur tous les fronts

Par midi olympique
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Le terrain n'est pas le seul lieu où les équipes de rugby bataillent. En proie à de graves problèmes financiers, le club de Rodez, qui a confortablement vaincu Limoges en huitièmes de finale aller du Jean-Prat, a décidé de ne pas rendre les armes.

La vie financière du Stade Ruthénois n’a rien d’un long fleuve tranquille. Ainsi, après avoir effectué un contrôle sur les années 2008 à 2010 l’Urssaf inflige 331 911€ de pénalités au club. Le président de l’époque, Philippe Laüt, refuse de payer et entame un combat juridique avec l’organisme d’état. Ce dossier viendra quelques années plus tard parasiter la vie du club mais on en n’est pas encore là. En 2012, sous le poids des dettes du passé, le nouveau président du club, Norbert Fabre, est convoqué au TGI de Rodez où un plan de sauvegarde judiciaire est mis en place. La sauvegarde levée, le club aura vu sa dette échelonnée et son avenir s’éclaircir. De plus, le dossier Urssaf connaît un épisode heureux avec une décision en première instance donnant victoire au club ruthénois pour un fait de procédure. L’Urssaf fait appel. Le président Fabre, après trois années de présence à la tête du club, transmet le flambeau à Jean-Paul Barriac. Il va, à son tour, prendre une douche froide. Cette fois, c’est la DNACG qui s’invite dans les débats. Au début de l’année 2016, le club apprend qu’il est rétrogradé administrativement au terme de la saison en Fédérale 2. « Cette décision a été prise comme une claque salvatrice. Elle nous a mis devant l’obligation de réagir. Une réaction capable de remettre enfin le club sur de bons rails il fallait vraiment le faire ». Une campagne de dons est organisée qui rapporte 230 000€ en deux semaines. La ville de Rodez promet 50 000 €. Le trou de la saison 2014-2015 est de 130 000 €, il est bouché. Pour la saison 2015-2016, le club dépose 150 000 € sur un compte bloqué et se présente confiant devant la commission d’appel de la DNACG il y a quelques jours. Les choses ne se passent pas comme prévues. Là, le dossier Urssaf est pointé du doigt. « Donnez-nous la prochaine décision de la cour d’appel de Montpellier », annonce la DNACG. Le coup de grâce tombe il y a trois semaines. L’Urssaf gagne et Rodez se retrouve à devoir les 331 911€ du départ. La DNACG se saisit de cette sanction  et sa commission  d’appel confirme la sanction administrative de relégation de Rodez en Fédérale 2.

 

« Victimes d’une injustice »

« Nous sommes victimes d’une injustice. C’est au moment où nous sommes dans les règles, que nous présentons des finances équilibrées que l’on est sanctionné », rétorque le président ruthénois, Jean-Paul Barriac. « Le jugement de la cour d’appel de Montpellier indique que la dette Urssaf est à intégrer dans le plan de sauvegarde du club en date du 14 décembre 2012. La DNACG ne tient pas compte de cette décision pour ne retenir que le montant global. Or, il va y avoir étalement de la dette Urssaf sur huit ans à raison de 40 000 € par an comme le prévoit le plan de sauvegarde du TGI. Enfin, le premier versement aura lieu en décembre 2016. Ces éléments n’entrent pas dans la réflexion de la DNACG. Nous allons donc saisir le CNOSF et nous battre ». En arrière-plan de ce combat, il faut voir une autre réalité. Le club de Rodez « ne peut pas vivre en Fédérale 2 car nous n’aurons plus assez de rentrées financières autant du côté du public (2000 spectateurs de moyenne par match) que du côté des partenaires financiers. Si, nous devons être en Fédérale 2, on mettra la clé sous la porte quitte à repartir en championnat régional ». Il y a longtemps que cette idée fait force à Rodez. Mais au-delà de ce problème ruthénois, il faut aussi regarder le paysage du rugby aveyronnais. Rodez en est sa locomotive. Derrière, Millau est qualifié pour les phases finales de Fédérale 2 ; Decazeville ne s’est pas qualifié et le LSA monté il y a un an en Fédérale 2 redescend en Fédérale 3. « Si, nous disparaissons, le rugby de notre département n’en tirera aucun avantage. On se bat pour cela, on lutte pour une certaine idée de notre sport. Quand vous recevez 230 000 € de dons en quinze jours de personnes vous êtes détenteurs de lourdes responsabilités. Pour cette raison, nous irons jusqu’au bout de notre engagement ».

 

 

Stéphane Hurel

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