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« Il faudra faire attention aux trous de souris »

Par midi olympique
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Benoît Paillaugue - Jonathan Pélissié : les deux demis de mêlée, qui ont joué ensemble durant deux saisons au MHR, se retrouveront pour la première fois sur un terrain dimanche.

Ce Montpellier - Toulon constitue le choc de la 25e journée de Top 14. À quel point ce match est-il important ?

Benoît Paillaugue : Il est capital dans la course à la deuxième place. On sait l’importance d’une qualification directe, qui évite passer par un quart de finale toujours très piégeux, même si on le joue à domicile. Ça, c’est pour le plan comptable. Au niveau sportif, c’est important de se jauger face à une équipe comme Toulon juste avant les phases finales. Même s’il a été éliminé en quart de Coupe d’Europe cette année, le RCT reste l’équipe qui a remporté cette compétition trois fois d’affilée.

Jonathan Pélissié Il est très important sur le plan comptable. Nous sommes tous deux en course pour la deuxième place et il ne restera qu’un match après. Sportivement, c’est une belle occasion de se mesurer. Je sens bien l’équipe. Elle a l’habitude et l’expérience pour bien aborder ce genre de défis sans trop se mettre de pression. Toute l’année, vous luttez pour arriver à ces échéances. Il y a de l’excitation qui monte mais il ne faut pas se laisser submerger trop tôt. A un poste comme le mien où il y a des responsabilités, il faut savoir garder la tête froide : ça peut aller vite, de mauvais choix peuvent entraîner de graves conséquences…

Que changerait une qualification directe ?

B. P. Cela nous permettrait aussi d’avoir un week-end de repos. Et cela ferait du bien parce que, dans le cas contraire, nous enchaînerions dix-neuf matchs consécutifs. Un peu de repos serait plus que bienvenu, surtout avant des phases finales. Les organismes commencent à tirer alors ce serait très bénéfique pour nous.

J. P. Le groupe a tellement été fragilisé par les blessures en série que ça nous ferait beaucoup de bien d’avoir cette semaine de coupure. Ce serait un vrai plus : elle permettrait de régénérer l’équipe et de travailler sereinement les matchs éliminatoires.

Quel regard portez-vous sur le club adverse ?

B. P. On les regarde avec des grands yeux. Toulon, c’est une super équipe, tout simplement. Elle a l’habitude de gagner des titres, contrairement à nous. Elle ne compte quasiment que des internationaux avec des joueurs de qualité à la fois devant et derrière, elle est très puissante et en même temps très technique. Quand tu regardes leur effectif, ça fait flipper… Même si leur suprématie a été un peu remise en cause cette saison, les Toulonnais sont toujours là quand les phases finales arrivent. C’est un adversaire qui donne envie de se surpasser.

J. P. C’est une équipe qui a connu beaucoup de changements l’été dernier avec une forte influence sud-africaine et force est de reconnaître que la mayonnaise a bien pris. C’est devenu une équipe redoutable et impressionnante, tout le monde en a conscience. Les Montpelliérains ont amplement mérité leur Coupe d’Europe et sont de redoutables concurrents : ils sont solides, bien organisés en défense, très forts sur les bases. C’est un gros défi pour notre pack mais pas que… Il ne faut surtout pas les prendre de haut.

Quel joueur vous impressionne le plus dans le camp adverse ?

B. P. Josua Tuisova. On l’avait déjà à l’œil l’an dernier mais il explose véritablement cette saison. Il gagne tous ses duels, il avance en permanence et il est capable de faire des trucs incroyables ballon en main. C’est un joueur surpuissant, qui a des énormes qualités physiques, et qui porte le danger en permanence. Et comme il est jeune, il a une marge de progression énorme.

J. P. Ils ont beaucoup de joueurs impressionnants, dans des registres différents. Je pense aux frères du Plessis, à Nagusa, à O’Connor. Il y a aussi Benoît qui réalise une très bonne saison. Ils ont des éléments très costauds et d’autres explosifs, il y a du danger et du talent dans toutes les lignes.

Qui est le favori de ce match selon vous ?

B. P. Je dirais les Toulonnais (sourire). Tout le monde va dire le contraire mais par rapport à leur expérience et par rapport à leur palmarès, ils sont favoris selon moi. Peut-être que nous sommes devant sur la dynamique du moment mais force est de constater que nous avons le même point qu’eux au classement pour le moment…

J. P. : Montpellier part favori. Le MHR est en position favorable car il reçoit et est sur une bonne dynamique. A nous d’essayer de déjouer cette situation.

Comment abordez-vous les retrouvailles avec votre ancien coéquipier ?

B. P. Très simplement. ça me fait plaisir de jouer contre Jonathan parce qu’il n’avait pas participé au match aller et que nous ne nous sommes jamais affrontés depuis son départ. Je m’entendais très bien avec lui quand il portait le maillot de Montpellier, même si nous étions en concurrence. Il n’y a jamais eu de couacs entre lui et moi, mais au contraire beaucoup de respect. Des belles parties de rigolade aussi. Je sais qu’il va vouloir gagner ses duels alors ça va être un match intéressant.

J. P. On ne s’était pas affronté à l’aller, ça va être sympa de pouvoir se croiser. Je ne sais pas si nous aurons le temps de rigoler ou de parler avant et pendant le match mais je sais que, qu’elle que sera l’issue, nous boirons un coup ensemble à la fin. Nous avions une bonne relation même si nous étions en concurrence. Benoît est un gentil mec avec qui j’ai bien rigolé et bien travaillé.

Dans quel secteur est-il le plus dangereux ?

B. P. Quand il a le ballon en main. On sait qu’il a des jambes de feu et une très bonne vitesse. Il faut le surveiller comme le lait sur le feu et ne pas lui laisser trop d’espaces. Pour l’avoir côtoyé à l’entraînement, je sais qu’il peut faire la différence sur un crochet ou une prise d’intervalle.

J. P. Benoît est assez imprévisible. C’est ce qui le rend dangereux. Il faudra faire attention aux trous de souris car il sait s’y faufiler comme personne. Il apporte du gaz à l’équipe. C’est un demi de mêlée assez atypique. Il a commencé ouvreur comme moi avant de basculer. Tout le monde disait qu’il aurait du mal à s’imposer du fait de son physique mais il y est parvenu. II beaucoup de caractère et tient bien son pack. Il réalise une année complète.

On parle de vous deux pour l’équipe de France. Pensez-vous qu’il faudra marquer des points particulièrement dimanche ?

B. P. Je pense d’abord à faire un bon match parce que l’enjeu est très fort pour mon équipe. Je ne pense plus trop au XV de France à l’heure actuelle. Je me concentre sur la belle fin de saison qui nous attend avec Montpellier. Nous avons gagné un titre et je voudrais en gagner d’autres.

J. P. Le poste est très bien fourni, il y a beaucoup de concurrence pour la sélection. Benoît est, au même titre que beaucoup d’autres, un prétendant, effectivement.

Si vous deviez adresser un petit mot à votre adversaire, lequel serait-il ?

B. P. Je lui souhaiterais de faire une très bonne fin de saison, à part dimanche (sourire). Je sais que jouer contre son ancien club est toujours particulier alors je lui souhaite de prendre un maximum de plaisir surtout.

J. P. Je préfère attendre dimanche. Nous aurons peut-être l’occasion de se faire passer quelques messages pendant le match.

Avez-vous un souvenir particulier ?

B. P. Je me souviendrai toujours de son bizutage quand il est arrivé au MHR. C’était en stage de pré-saison. Avec Lucas Dupont et Anthony Floch, ils avaient fait une sorte de vidéo qui s’appelait « Bref, j’ai signé à Montpellier ». C’était très drôle et j’en garde un super souvenir.

J. P. Ce petit sketch me revient aussi à l’esprit. Cela ne m’étonne pas que Benoît s’en souvienne, ça avait été un vrai bon moment de rigolade.

Propos recueillis par Vincent Bissonnet et Emilie Dudon

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