Abonnés

Et à la fin c’est Clermont qui perd...

Par Nicolas Zanardi
  • Et à la fin c’est Clermont qui perd...
    Et à la fin c’est Clermont qui perd...
Publié le Mis à jour
Partager :

C’est aux confins d’un scénario cruel, parsemé de quatre arbitrages vidéo défavorables, que l’ASMCA a encore gâché ses rêves de Brennus. Un échec qui ne doit peut-être pas qu’à la fatalité.

Le destin a parfois de ces drôles de clins d’œil. Celui de jouer au Roazhon Park, sur la pelouse du Stade rennais, aurait ainsi pu mettre la puce à l’oreille des Clermontois… Les Auvergnats partageant avec leurs hôtes la triste habitude d’être abonnés aux désillusions finales sur la pelouse du Stade de France (Rennes y a perdu deux finales de Coupes de France contre Guingamp en 2009 et 2014)… Difficile alors, pour les superstitieux, d’imaginer autre chose qu’une issue cruelle sur le pré de leurs cousins maudits. Encore qu’en matière d’imagination, il fallait être très raffiné dans la cruauté pour concevoir épilogue plus abominable que celui rencontré par les Jaunards vendredi soir. De quoi, fatalement, aiguiser une déception. Et de gonfler un légitime sentiment d’injustice, au vu de trois arbitrages vidéo défavorables, de l’essai refusé à Fofana à ceux accordés à Goosen puis Imhoff. Sans parler, évidemment, du carton jaune infligé à Kolelishvili qui fit basculer la partie, alors que Clermont menait de six points à autant de minutes de la fin des prolongations… « Je crois que c’est surtout l’impact qui était fort, soufflait après coup le capitaine Damien Chouly. Je pense que Victor utilise bien les bras, mais juste qu’il arrive un peu haut et se jette au moment où Luc Ducalcon se baisse. Ce sont des décisions de l’arbitre… »

Un patchwork fatalement frustrant puisque, si l’on veut bien se pencher sur le scénario du match c’est Clermont qui fut obligé de courir après le score toute la partie, alors que l’essai de Fofana aurait pu lui permettre de faire la course en tête. « Surtout que, pour moi, il n’y a pas en-avant, déplorait Alexandre Lapandry, auteur de la passe sanctionnée. Ce sont des choses que l’on travaille toute la semaine, je fais juste en sorte de délivrer à Wesley le ballon à ma hauteur, avec le mouvement des mains vers l’arrière. Je respecte les décisions de l’arbitre, mais à un moment, si on siffle d’un côté, pourquoi pas de l’autre ? Pourquoi pas cette dernière passe entre Kruger et Imhoff ? Tout cela renforce un sentiment d’injustice… »

« Trop facile de dire que c’est de la poisse »

Pas juste ? C’est certain, oui. Pas juste que le leader incontesté de la phase régulière ne soit pas le champion. Pas juste qu’il ne dispute pas au moins la finale que d’aucuns lui promettait. Sauf que le sport de haut niveau se gausse comme d’une guigne de la justice… « Après une issue pareille, on ne dit rien parce qu’il n’y a rien à dire, glissait Chouly. Malheureusement, on ne peut qu’encaisser. Dans le vestiaire, Franck Azéma a parlé mais encore une fois, il n’y avait pas beaucoup de mots pour expliquer. Il n’y a rien à expliquer. Et réconforter, cela ne sert à rien. Personne n’a envie d’être réconforté. On pourrait se réfugier derrière la fatalité mais ce serait trop facile, comme ça le serait de dire que c’est de la poisse. On a manqué d’application à certains moments, et cela a tourné en faveur du Racing. Ce qui nous frustre, parce que ce match nous tendait les bras. »

La réalité est peut-être là, finalement. Toute nue. Toute crue. Au-delà des éventuelles erreurs d’arbitrages, au-delà du carton de Kolelishvili, il semble malgré tout que les Auvergnats aient laissé échapper le match tous seuls, comme moins sereins une fois l’avantage au score acquis et le match devenu imperdable. Symbole absolu de l’ASMCA des dix dernières années, Brock James a joué sa partition éternelle, auteur d’une entrée fracassante et du drop que tout le monde pensait victorieux, pour au final ne pas trouver une pénaltouche, puis commettre l’erreur de cadet de sortir le ballon juste derrière la ligne plutôt que de l’expédier au sommet des tribunes. De quoi offrir autant de ballons de relance au Racing, sans oublier ce malheureux dernier ballon sorti du ruck par Radosvjlevic, alors que Fofana venait de faire l’effort d’intercepter la touche jouée par Imhoff, et que cette munition ne demandait qu’à rester au chaud. Et à la fin, comme toujours, c’est Clermont qui perd…

Vous êtes hors-jeu !

Cet article est réservé aux abonnés.

Profitez de notre offre pour lire la suite.

Abonnement SANS ENGAGEMENT à partir de

0,99€ le premier mois

Je m'abonne
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?