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Rugby à VII : sérieux, mais pas trop

Par midi olympique
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    Rugby à VII : sérieux, mais pas trop
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Les championnats de France de rugby à VII se déroulent ce week-end à Albi (en direct sur L'Equipe 21). Au delà de l'enjeu pour toutes les équipes présentes, le but est aussi de se faire plaisir.

C'est vrai que répartir le tournoi sur cinq terrains et inviter 90 équipes, ça fait du monde et des choses à voir. Il se passe toujours quelque chose. Quand sur le terrain principal, une équipe enquille les essais, sur la pelouse d'à côté, on marque une pause, le temps que les deux nouvelles formations se mettent en place. Dans les en-but, on s'échauffe, on se fait des passes, pendant que dans les tribunes, on suit plus ou moins attentivement tous les matchs. Mais ce qui frappe surtout c'est le contraste entre plusieurs situations. Durant une fraction de secondes, on pourrait se croire avec des professionnels du rugby à sept, organisés, sérieux, ne négligeant aucun détail. Et quelques secondes plus tard, on se retrouve en Division d'Honneur, dans une ambiance des plus familiale ou personne ne se prend au sérieux.

 

Strap, arbitres et valises

 

Dans les en-buts, on ne chôme pas. Pompes, abdos, flexions, jeux de passes. Un échauffement des plus pros avec un entraîneur qui donne de la voix et ne ménage pas ses encouragements. Comme une impression que pour ce club, les championnats de France prennent une tournure très sérieuse où le résultat revêt une grosse importance. A côté, un de leurs coéquipiers se fait straper la cuisse par un membre du staff médical comme dans un vestiaire à quelques minutes du coup d'envoi. Un strap, des encouragements, et ça repart. Le garçon est prêt au combat. Prêt aussi à suivre et respecter les décisions d'un corps arbitral des plus professionnel. Maillot vert, short noir, assisté par deux arbitres de touches et deux collègues dans les en-buts, l'arbitre central ne néglige aucun détail. Et n'hésite pas à sortir les cartons. Ça ne rigole pas. Pas de place pour le moindre mauvais geste ou le moindre antijeu. Et tout le monde s'exécute, sans broncher. Au bord des terrains annexes, des valises. Grandes, sûrement lourdes, que leurs propriétaires doivent faire rouler afin de les déplacer. Des portes-bagages qui ressemblent à ceux des pros, descendant du bus avant un match de Top 14. On ne néglige rien non plus sur les équipements. On représente son club, surtout lorsqu'on est venu de loin, parfois de l'autre bout de l'Hexagone. Jouer dans le stade municipal d'Albi, où évolue le club en Pro D2, représente pour certains joueurs une fierté. Surtout lorsque la tribune est pleine et réagit au moindre geste, en connaisseur.

 

Bière, en-but et gazon

 

Professionnels ces rugbymen à sept ? Par vraiment. Seulement des passionnés qui prennent ces championnats de France à cœur. Et on le voit bien par certains aspects que le monde amateur, la base du rugby n'est jamais loin. A peine sorti d'un match parfois accroché physiquement, on voit certains membres d'une équipe réclamer leur paquet de cigarettes pour s'en griller une. Ou se poser au bord du terrain avec un petite mousse en main. Après l'effort, le réconfort. Les merguez qui cuisent au barbecue, toujours les mêmes musiques qui passent en boucle, c'est comme une ambiance de tournoi dans ces championnats de France. Rappelez-vous votre jeunesse, les premiers jours fériés de mai, où votre club ou celui d'à côté organisait le tournoi annuel. L'ambiance familial des tournois, les équipes qui patientent au bord de la touche en attendant que le match précédant le leur se termine. Cette odeur de frites, les gamins avec leur barquette qu'il soit midi, 14h ou 16h. Et ces terrains, souvent mal tondus où l'on se dit que heureusement, aujourd'hui, on ne pratique pas le football. Où l'en-but sert de lieu d’échauffement à trois équipes à la fois. Tellement piétiné à la fin de la journée que pour marquer un essai on se jette dans de la terre. L'herbe ayant disparu sous l'effet des crampons.

 

Un mélange de comportements de pros en somme mais aussi de réflexes d'amateurs. Un résumé du rugby qui se cherche, entre passer au tout professionnel ou rester ancré dans ses valeurs qui lui sont chères.

 

Par Kévin Saccani, envoyé spécial à Albi

 

 

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