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O’Connor : « Un immense goût d’inachevé »

Par Emilie Dudon
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    O’Connor : « Un immense goût d’inachevé »
Publié le Mis à jour
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Marvin O’Connor - Ailier de Montpellier - Alors qu’il s’apprête à rejoindre l’équipe de France à 7 pour la préparation aux Jeux olympiques de Rio, le joueur dresse le bilan de la saison du MHR après l’élimination en demi-finale face à Toulon samedi dernier.

Avec le recul, avez-vous été surpris de l’écart entre le MHR et le RCT lors de la demi-finale ?

On a été dominé par Toulon, c’est clair. Mais on savait que ça allait être très dur, ça l’est forcément quand tu arrives en demi-finale de championnat. Les Toulonnais ont bénéficié de semaines de vacances que nous n’avons pas eues et ça s’est senti sur la demi-finale.

Est-ce l’enchaînement des matchs qui a fait la différence ?

Je ne sais pas dans quel autre championnat une équipe peut enchaîner dix-huit matchs consécutifs… ça fait plus de quatre mois sans un seul week-end de repos ! Qu’on le veuille ou non, ça se paye à un moment. On pourra toujours dire que le Racing s’est qualifié mais peut-être que leurs coachs avaient plus fait tourner l’effectif. Ce n’était pas notre cas. J’en discutais avec Jacques du Plessis, qui m’expliquait qu’il jouait depuis un an et demi avec la Currie Cup, etc. Il n’a pas coupé depuis tout ce temps, vous imaginez ? C’est inhumain.

Quel regard portez-vous sur la saison globalement ?

Nous avons réalisé une très bonne saison. Seulement deux clubs auront remporté un titre en France cette année et nous en faisons partie, même s’il s’agissait de la petite Coupe d’Europe. Forcément, la saison est réussie du coup. Mais c’est vrai que notre objectif principal était le Top 14 alors il nous reste un immense goût d’inachevé.

Avez-vous été surpris de la réussite si rapide du club compte tenu de tous les changements effectués ces derniers mois ?

Non. Compte tenu de notre effectif, nous étions obligés de bien figurer. Il y a des joueurs internationaux à tous les postes ! Si tu ne fais pas une belle saison avec des mecs comme ça, je ne vois pas comment tu peux réussir.

Après la demi-finale, l’un de vos coéquipiers nous confiait que la saison avait été très brutale sur le plan émotionnel. L’avez-vous ressentie de la même manière ?

Peut-être un peu moins que les autres… Il s’agissait de ma première saison à Montpellier et je ne sais pas comment les choses fonctionnaient auparavant. Personnellement, je n’ai pas été marqué plus que ça mais c’est vrai que, pour les historiques du club, les choses ont été difficiles. François Trinh-Duc, qui a été le meilleur joueur du club, Nicolas Mas ou Thibaut Privat ont marqué le rugby français et ils auraient mérité de sortir par la grande porte. Malheureusement, les choses se sont passées autrement et ça s’est fini brutalement avec la défaite en demi-finale. Mais c’est la loi du sport et il y a plus grave dans la vie… ça se passe comme ça dans le rugby professionnel aujourd’hui et il faut faire avec. On va juste bien fêter ça avec eux et leur offrir la sortie qu’ils méritent lors d’un barbecue.

Comment voyez-vous l’avenir ?

Très bien. Il est sûr que nous allons être attendus désormais. On a été un peu l’épouvantail la saison dernière, entre nos résultats et tout ce qui s’est dit sur le club. Notre style de jeu direct et frontal ne plaît pas à tout le monde mais il n’empêche que nous comptons le meilleur marqueur du championnat dans notre équipe (Nagusa, N.D.L.R.). Je ne comprends pas qu’on puisse nous reprocher de ne pas produire du jeu.

Vous vous épanouissez dans ce système en tant qu’ailier ?

Clairement. Personnellement, j’ai inscrit neuf essais cette saison. Cela ne m’était jamais arrivé alors je ne peux qu’être épanoui. Je trouve les critiques sur notre jeu vraiment infondées. Nous avons la deuxième attaque du championnat et même si l’équipe marque beaucoup sur mauls par exemple, Jim et moi avons marqué 24 essais en tout ! Nous sommes conscients que notre jeu est simple et un peu restrictif parfois, parce que le seul objectif reste la gagne. C’est une vérité, alors il faut faire avec nos forces. Pourquoi devrions-nous faire autrement ?

À titre personnel, vous avez été placé sur le banc pour le barrage et la demie après avoir enchaîné les titularisations. Comment avez-vous vécu la fin de saison ?

Ça a été un peu difficile. J’avais fait les dix derniers matchs avant de me retrouver sur le banc pour les phases finales. Mais comme je l’ai dit plus tôt, c’est la loi du sport et d’autres joueurs, qui ont bien plus marqué le rugby français que moi, n’étaient même pas sur la feuille de match alors je ne vais pas me plaindre.

Vous allez rejoindre l’équipe de France à VII pour la préparation aux JO. Dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Je suis un peu crevé mais je suis le plus heureux d’aller faire cette préparation. C’est une énorme chance. Je ne fais pas de plans sur la comète parce que je sais qu’il sera très dur d’être retenu pour les jeux Olympiques. Je n’ai pas fait un seul tournoi cette année. Mais j’y vais libéré. Je vais donner le meilleur de moi-même et on verra bien.

Vous sortez d’une saison particulière, puisque vous aviez aussi été appelé avec le XV de France sans pouvoir y aller en raison d’une blessure…

C’est le plus grand regret de ma saison. Je n’ai jamais été aussi près de porter le maillot bleu et je me suis blessé à un genou contre Pau juste avant d’y aller… Je le regrette beaucoup, parce que le train ne passe qu’une fois dans certains cas. Mais c’est comme ça.

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