Abonnés

Lina Guérin : Belle de sept

Par Pierre-Laurent Gou
  • Lina Guérin : Belle de sept
    Lina Guérin : Belle de sept
Publié le Mis à jour
Partager :

Bien qu’internationale à XV, Lina Guérin ne veut jouer qu’à VII où ses qualités de vitesse seront l’un des gros atouts de la sélection française à Rio.

Ne lui parlez pas de rugby à quinze. « Je n’aime pas, je n’y prends pas plaisir. Pas assez de mouvement et si tu touches trois ballons dans une rencontre, c’est le nirvana. » Lina Guérin n’est pas du genre à tourner longtemps autour du sujet. Et même si son court et discret passage à quinze a laissé des traces, tout en elle indique que le VII est dans son ADN. Un physique d’athlète, le verbe droit, Lina sait où elle va.

« Avec le club de Marcoussis, elle traversait le terrain et marquait 20 essais », indique l’entraîneur des filles à VII, David Courteix, qui regrette presque les positions radicales de sa joueuse sur le rugby à XV. Mais il se félicite de compter dans les rangs de la sélection olympique du VII, une fille avec une telle pointe de vitesse. Lina Guérin est une ancienne sprinteuse, qui profite du moindre espace pour déployer ses longues jambes et filer vers la ligne d’essai. à chaque opposition, cette semaine, sur le terrain éric Cantona de Tignes, ses accélérations étaient aussi soudaines que tranchantes.

Et sa vitesse de course faisait également des merveilles en défense. ; il fallait la voir récupérer un décalage de dix ou vingt mètres... « Elle tient cela de ses années d’athlétisme. Elle a été championne de l’académie de Versailles juste avant de commencer le rugby », détaille son père, Jean-Michel, au départ farouchement opposé à ce que sa fille choisisse le ballon ovale.

« Avec mon épouse, Ibtissem, nous trouvions le rugby un peu trop violent. Lina s’est inscrite en cachette...Quand elle veut quelque chose, elle l’obtient toujours. En même temps, elle était déjà majeure, on n’avait pas trop notre mot à dire », explique un papa qui attend ce week-end avec impatience, afin de pouvoir lire le nom de sa fille sur la liste officielle des sélectionnées pour Rio. Il nous confie : « Pour ne pas lui porter la poisse nous n’avons pas voulu prendre les billets d’avion avant. Mais c’est sûr que nous irons la supporter, si elle y va… »

Tout pour réussir

Les parents de Lina n’ont pas trop à s’inquiéter, elle fait partie depuis deux saisons des dix filles sur lesquelles David Courteix s’appuie sur les World Series. « Je me vois mal les priver des jeux au dernier moment », avoue-t-il tout en refusant de confirmer officiellement la présence de sa sprinteuse.

à 25 ans, Lina a choisi de vivre à 100% sa passion pour le VII : « C’est la compétition d’une vie. J’ai pratique l’athlé et le hand, deux sports pour qui les JO sont le Graal. Petite, je ne rêvais pas de Tournoi mais d’olympisme. D’y participer, de représenter son pays pour un tel évènement, serait plus qu’un rêve... J’avais entamé des études pour devenir commissaire-priseur en commençant mon droit et un deug d’histoire de l’art mais, depuis deux ans, j’ai un peu tout lâché pour le VII. »

Sous contrat FFR, elle espère rester dans le giron fédéral jusqu’à la prochaine olympiade de Tokyo en 2020. « Mais j’ai promis à mes parents de reprendre mon droit par correspondance », tempérait-elle. Et seulement au rugby à VII ? «Oui, oui et encore oui. L’an passé, j’ai dépanné et effectué une pige avec la sélection à quinze durant le Tournoi et le match face à l’Italie. Lors de ma remise de cape, j’ai choqué un peu le groupe en disant que je n’aimais pas le quinze... Je ne signerai plus dans un club. J’ai essayé avec Bobigny, en Top 8, mais je préfère définitivement le VII. » Ce n’est pas un caprice de jeune fille, mais une conviction sincère. « J’apprécie son authenticité.» Et Courteix de préciser : « Elles sont deux ou trois comme cela dans le groupe. Leurs propos peuvent offusquer certains quinzistes mais Lina est une dévoreuse d’espace. Les batailles rangées des rucks, ce n’est pas son truc.»

Et puis, de toutes les façons, elle possède tous les attributs pour réussir et devenir une des stars de cette discipline, loin du XV. D’ailleurs, cette semaine, quand l’un des partenaires de la Fédération (la Société Générale), est venu à Tignes effectuer une séance photo pour une campagne publicitaire en vue des JO, Lina faisait partie des trois élues...

Vous êtes hors-jeu !

Cet article est réservé aux abonnés.

Profitez de notre offre pour lire la suite.

Abonnement SANS ENGAGEMENT à partir de

0,99€ le premier mois

Je m'abonne
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?