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Romain Cabannes : « Je suis dégoûté »

Par Marc Duzan
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    Romain Cabannes : « Je suis dégoûté »
Publié le Mis à jour
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Le rugby professionnel laissera encore cette année nombre de joueurs sur le carreau. Romain Cabannes, champion de France il y a trois ans, témoigne…

Champion de France avec le Castres olympique en juin 2013, le trois-quarts centre Romain Cabannes voit aujourd’hui sa carrière à l’arrêt. Comment est-ce possible ? Comment un très bon joueur de Top 14 peut-il se retrouver le bec dans l’eau à seulement 31 ans ? L’intéressé explique : « Je viens de mettre un terme à ma carrière de rugbyman professionnel. Ce n’est ni la faute de Castres, ni la faute de Biarritz ; c’est la faute de la Section paloise. Il y a quelques mois, Pau m’a donc fait une proposition. Simon Mannix (le manager de la Section paloise, N.D. L.R.) m’a appelé, puis rencontré. À ce moment-là, j’étais chaud pour aller à Pau. Au final, il (Mannix) m’a dit : « Non… Attends un peu.. Machin… Truc… Je reviens vers toi ! » Il ne m’a jamais rappelé, jamais renvoyé le précontrat. Je vais être franc : il m’a baisé la gueule. C’est aussi simple que ça ».

Le bec dans l’eau, Romain Cabannes a alors décidé de contacter le Biarritz olympique, un club qui l’avait démarché quelques mois plus tôt. « Au moment où j’ai compris qu’on me ferait un enfant dans le dos, j’ai rappelé le Biarritz olympique. Mais c’était compliqué. En Pro D2, les budgets sont assez modestes. Ils ne peuvent être incessamment modifiés pour intégrer des joueurs au dernier moment. Entre-temps, les Biarrots avaient recruté le trois-quarts centre du Stade montois Adriu Delai (un Fidjien). Pour moi, c’était trop tard. »

Matthieu Bourret témoigne 

Actuellement au chômage, Romain Cabannes ne sait pas encore ce qu’il adviendra de son futur. « J’ai aujourd’hui 31 ans et j’aurais pu avoir de balles années de rugby devant moi. Franchement, je suis un peu dégoûté par tout ça et je ne vais pas participer aux stages qu’organisera Provale pour les chomeurs, cet été. Je n’ai plus envie de batailler. En ce moment, je suis bien en famille, je profite de l’été et il n’y a pas le moindre souci, ne vous inquiétez pas pour moi ».

Combien sont-ils à mordre la poussière tous les ans ? Combien de joueurs le grand mercato du rugby pro laisse-t-il sur le bord de la route ? À Dax, Mathhieu Bourret (32 ans) est peu ou proue dans la même situation que Romain Cabannes. Il confie : « Le rugby pro est de plus en plus brutal. Les dirigeants de l’US Dax m’ont donc annoncé le 24 mai, juste après le dernier match de la saison, que je ne faisais plus partie de l’effectif. Après six saisons au club, je pensais mériter autre chose. On aurait juste pu me le dire un peu plus tôt dans la saison, ça m’aurait permis de m’organiser… »

Plusieurs semaines après avoir tourné le dos au rugby professionnel, l’ancien buteur de l’Usap a prévu de rester au chômage pendant six mois avant de se reconvertir comme assureur, dans la région de Perpignan : « Au fil du temps, le rugby pro perd ses valeurs humaines. C’est dommage. Certains joueurs mériteraient de plus belles sorties que celles qu’on leur offre, juste histoire de dire au revoir au public, de prendre un dernier bain de foule, en quelque sorte… »

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