[SAGA TOP 14] Morlaes : « Rivaliser en gardant notre identité ! »

Le recrutement, si tardif soit-il, vous satisfait-il ?

Le plus important était d’abord de conserver notre groupe. Dès le mois de janvier, on avait fait signer les cadres. On avait déjà vingt titulaires pour cette saison à ce moment-là, de manière à conserver notre état d’esprit, notre force, et à les motiver pour l’accession. Ensuite, on avait déjà pris pas mal de contacts même si rien n’avait été finalisé. On savait qu’en Top 14, il nous fallait doubler les postes, et les tripler en première ligne. On a fait signer des joueurs que l’on avait rencontrés en Pro D2 et qui nous avaient séduits comme Schuster, Leiataua, Saubusse, Lagarde, Oulai Dion. Et puis on a pris des joueurs de Top 14 à l’esprit revanchard qui n’ont pas beaucoup joué dans leur club comme Donnelly, Beattie, Martial. Ils veulent montrer qu’ils valent mieux que ne peut le faire supposer leur temps de jeu. Et puis, nous avons réalisé deux bons coups avec Latimer et Cittadini, deux joueurs phares de notre recrutement.

La difficulté venait aussi de votre enveloppe budgétaire…

Par rapport à la masse salariale qui nous est allouée, on peut se montrer satisfaits. On a bien étoffé le groupe. Les nouveaux sont de bons compétiteurs qui vont se fondre dans le groupe. Ce que nous avons privilégié, c’est l’aspect humain.

L’an passé, vous partiez dans l’inconnu suite à l’épisode de la fusion avec Biarritz. Cette année aussi d’une certaine manière en Top 14 ?

Au sein du staff, tout le monde se connaît. Connaît son rôle. Des liens forts se sont créés. On a une expérience commune et elle servira en Top 14. On sait qu’aucun match n’est simple. Malgré cela, tout le monde est très motivé, a confiance. En toute humilité, on est prêt à rivaliser. En gardant notre identité.

Justement avec quel type de jeu ?

On veut garder notre jeu. En prenant du plaisir. C’est la ligne directrice de Vincent Etcheto. Tout le monde va dans sa direction. Il a le souci du détail, de la précision. On veut rivaliser avec ce jeu. Ce n’est pas en faisant un copier-coller de ce que l’on peut rencontrer que l’on s’en sortira. On veut préserver notre identité. On sait aussi que ce championnat est différent de celui que l’on vient de connaître. Tous les week-ends, ce sera du haut niveau. Pour gagner, il faudra être toujours à 100 %.

Êtes-vous armés pour le maintien qui sera votre souhait ?

C’est évident, notre objectif premier est le maintien. Mais on tient à notre contenu. On le veut de qualité. L’état d’esprit est là. Il y a de la joie à transmettre au public. C’est ce qui a fait la force de l’équipe et celle de Vincent qui veut entraîner tout le monde dans son sillage. Les résultats viendront naturellement.

La continuité, la stabilité, c’est presque nouveau à l’Aviron…

Et c’est très important. Le Top 14 est exigent. On a voulu aussi renforcer le staff et les présidents nous ont suivis. On a pris un troisième kiné, un troisième préparateur physique, un préparateur mental, un diététicien. On a créé un lieu de vie où on prendra nos repas ensemble. Au niveau des joueurs, on a 37 contrats. On s’est bien renforcé à tous les niveaux. Et puis, il y a le chantier de la formation. C’est une tradition au club. C’est la clé de la pérennité.

Avez-vous ciblé des clubs avec qui vous serez à la lutte pour le maintien ?

Ce serait une erreur de regarder tel ou tel adversaire. Nous devons nous occuper de nous. Travailler sur nous. Nous concentrer sur nous. Ce sera primordial de bien débuter face à Toulon. Il faudra se lâcher. Mais, je le répète, quel que soit le calendrier, il n’y a aucun match facile.

Propos recueillis par Edmond Lataillade