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[Revue de l'élite/Talonneurs] Szarzewski et Du Plessis sur le podium

Par Marc Duzan
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    [Revue de l'élite/Talonneurs] Szarzewski et Du Plessis sur le podium
Publié le Mis à jour
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Les deux joueurs du Racing et de Montpellier complètent le podium et talonnent Guilhem Guirado.

No 2 : Szarzewski, et le Tsar a vu rouge...

En décembre dernier et au retour d’un Mondial difficile, Dimitri Szarzewski annonçait donc la fin de sa carrière internationale. « J’aurais préféré que cela se termine autrement que sur une défaite historique (62-13, N.D.L.R.). Mais les All Blacks étaient nettement supérieurs ce jour-là. […] Dès le coup de sifflet final, je savais que ce serait mon dernier match. Je l’ai même dit à plusieurs de mes coéquipiers, dans les vestiaires. […] À la maison, mes deux enfants ont besoin de moi. Dernièrement, le garçon m’a d’ailleurs demandé : « Mais tu n’arrêtes pas avec le Racing, quand même, papa ? » Je l’ai rassuré sur ce point-là… »

Comme libéré depuis qu’il a rendu publique une décision mûrement réfléchie, Dimitri Szarzewski a réalisé l’une de ses plus belles saisons en Top 14. Diminué par une blessure à un genou en finale de Champions Cup (21-9), le capitaine francilien a très mal vécu la défaite face aux Saracens et tout mis en œuvre, dans la foulée, pour que les Ciel et Blanc se relèvent. Auteur d’une demi-finale époustouflante à Rennes, face à Clermont (34-33), le Tsar a mis les bouchées doubles pour accrocher le deuxième Brennus de sa carrière, neuf ans après avoir conquis le Graal sous le maillot du Stade français.

No 3 : Du Plessis, le phénomène attendu

Bismarck est grand comme un flanker, bâti comme un nageur. Son dos est large, ses bras plus noueux que les vieux chênes entourant la ferme familiale de Bethlehem. Son prénom, charmant vocable teuton, résonne comme un avertissement terrible. Son premier match avec les Sharks, il l’a d’ailleurs joué dans l’enfer du Gauteng, à Pretoria. À 2 000 mètres d’altitude, chez Mafield et Botha, il faut savoir que les Bulls avaient instauré une politique de rigueur assez étrange en Currie Cup : sur leur pelouse, Bakkies et Victor avaient pour habitude de saluer le premier match d’un joueur de première ligne en lui fracassant le nez sous une mêlée fermée.

C’est ce qui est arrivé au plus jeune des frères Du Plessis. « Sur le coup, j’ai cru que Matfield m’avait défiguré. J’ai néanmoins poursuivi le match. Sur le ruck suivant, j’ai pris mon agresseur en tête à tête, comme pour lui dire : « Vous ne me faites pas peur, toi et ton garde du corps. » Victor m’en parle encore. […] Vous savez, j’ai été élevé à la dure. On m’a appris à souffrir. » Très utilisé par Jake White au MHR, Bismarck du Plessis s’est imposé en quelques mois comme le leader du pack montpelliérain. En sera-t-il bientôt le capitaine ? C’est ce qu’il se murmure, en tout cas…

Les surprises : Chat et Ulugia prennent date

Au sujet de l’un de ses protégés dans les Hauts-de-Seine, l’ancien talonneur du CABCL Laurent Travers, champion d’Europe avec Brive en 1997, a coutume de dire : « Camille Chat est en train de grandir. Je le dis souvent : il est bon mais pourrait rapidement devenir très très bon… » Particulièrement explosif et très fort en mêlée fermée, l’ancien talonneur des moins de 20 ans tricolores a explosé cette saison, au Racing 92. Après avoir tapé dans l’œil de Yannick Bru, Camille Chat a ensuite connu les honneurs de la sélection nationale à quatre reprises.

Pour devenir incontournable dans les années qui viennent, ce Bourguignon formé à la rude école des sports de combat (il a débuté par boxe thaïlandaise) devra néanmoins travailler la précision de ses lancers en touche. Ailleurs, John Ulugia fut l’une des rares satisfactions des phases finales clermontoises. Très mobile et particulièrement puissant balle en mains, l’ancien talonneur de Bourg-en-Bresse est en progrès constants. Peut-il devenir, à terme, le numéro 1 du poste à l’ASMCA ? La question mérite d’être aujourd’hui posée…

Les valeurs sûres : Bonfils et Sempéré dos à dos

Depuis plusieurs saisons, le Stade français s’appuie sur deux talonneurs de niveau sensiblement équivalent, Laurent Sempéré et Rémi Bonfils. S’il demeure un travailleur de l’ombre, Sempéré est pourtant considéré comme l’un des cadres les plus influents du paquet d’avants parisien, au sein duquel son expertise en mêlée fermée est loué de tous. À ses côtés, Rémi Bonfils a connu une saison contrastée dans le XVIe arrondissement de la capitale. Handicapé par une lourde blessure à l’épaule l’ayant tenu éloigné des terrains durant de longs mois, l’ancien flanker du Paris Université Club n’a retrouvé la compétition qu’à la fin de l’hiver et terminé le Top 14 en boulet de canon.

Appelé par Guy Novès et son adjoint Yannick Bru en équipe de France pour pallier les absences de Camille Chat et Guilhem Guirado, le talonneur du Stade français fut l’une des grandes révélations du dernier déplacement tricolore en Amérique du Sud. Très fort dans le combat au sol et précis sur le travail de base d’un talonneur, on se demande aujourd’hui si Rémy Bonfils n’a pas tapé dans l’œil de Bru. Aura-t-il à nouveau sa chance lors de la tournée d’automne ? C’est ce qu’il se murmure, en effet..

Les absents : Kayser et Étrillard hors course

Victime d’une blessure au biceps gauche, Benjamin Kayser a dû mettre un terme à sa saison il y a déjà plusieurs mois. Désormais devancé par Camille Chat dans la hiérarchie des talonneurs du XV de France, le Clermontois compte sur la saison à venir pour regagner la confiance du staff tricolore et redistribuer les cartes en équipe nationale comme en club, où la montée en puissance de John Ulugia n’a plus rien d’anodine. L’autre grand absent de ce classement n’est autre qu’Anthony Étrillard.

Arrivé sur la rade avec le statut de grand espoir du poste, l’ancien Bayonnais a réalisé un très bon début de saison sous les couleurs du RCT (il a d’ailleurs brillamment suppléé Guilhem Guirado lorsque celui-ci était au Mondial) avant de se blesser lourdement aux cervicales. Explosif, fort en mêlée et plutôt adroit au lancer, Anthony Étrillard doit donc prouver cette saison qu’il a bel et bien les épaules pour évoluer à Toulon. La nouvelle convention LNR/FFR, qui tiendra les internationaux français éloignés de leurs clubs pendant quatorze semaines, devrait en tout cas lui permettre d’avoir un temps de jeu conséquent…

Les déceptions : Orioli et Ribes ont marqué le pas

Jean-Charles Orioli, le bouillant talonneur du RCT, s’est-il vraiment remis de la terrible blessure à un genou l’ayant frappé au printemps 2013 ? On est en droit de se poser la question, tant le talonneur survolté qu’avaient alors lancé Bernard Laporte et Jacques Delmas semble aujourd’hui marquer le pas. Numéro 3 derrière Guilhem Guirado et Anthony Étrillard dans la hiérarchie des talonneurs toulonnais, le Minot (27 ans) est donc attendu au tournant cette saison par Diego Dominguez et Marc Dal Maso. Peut-il à nouveau s’imposer comme un des leaders du paquet d’avants varois ? Retrouvera-t-il enfin le punch qui avait fait de lui un potentiel international ? Réponse imminente…

En Corrèze, le sulfureux Guillaume Ribes (31 ans) est aujourd’hui soumis aux mêmes interrogations que son cadet. Moins utilisé que son concurrent François Da Ros par le coach du CAB Nicolas Godignon, l’un des guerriers emblématiques du pack briviste, considéré comme le meilleur talonneur du Top 14 en mêlée fermée, devra donc regagner du crédit auprès du staff technique corrézien, cette saison.

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