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Les 20 ans des Four-Nations

Par Jérôme Prévot
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    Les 20 ans des Four-Nations
Publié le Mis à jour
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Le tournoi de l’Hemisphère Sud a été créé en 2016, il est passé à quatre équipe en 2012. Il a bouleversé nos étés rugbystiques.

Le Tournoi de l’Hemisphère Sud fête ses vingt ans. C’est en 1996 que pour la première fois, les nations du Sud se sont affrontées régulièrement via la formule d’un tournoi annuel, sur le modèle du Tournoi des Cinq Nations des Nordistes. Pour la petite histoire, ce jour-là, un 6 juillet, à Wellington, les All Blacks avaient écrasé les Wallabies 43 à 6 grâce à six essais de Zinzan Brooke, Christian Cullen, Jonah Lomu, Justin Marshall et Jeff Wilson. Cette innovation majeure faisait partie évidemment de la nouvelle donne du professionnalisme, un rugby d’élite tournée ouvertement vers le spectacle et financé par les chaînes de télévision. La manne de Rupert Murdoch s’est donc déversée sur les trois grands pays du Pacifique et de l’Océan Indien en créant le Super 12 pour les franchises et le fameux « Tri nations » pour les sélections.

Une fédération multnationale, la SANZAR fut même fondée pour l’occasion. L’idée d’un Tournoi sudiste semblait couler de source mais elle était difficile à mettre en place aux temps de l’amateurisme à cause du coût et de la durée des déplacements, sans parler du boycott des Springboks à cause de l’apartheid. Jusqu’alors, les trois cadors s’affrontaient au gré de tournées à l’ancienne avec matchs de semaine ou de la Bledisloe Cup pour les voisins All Blacks et Wallabies. Cette nouvelle compétition trouva tout de suite son rythme de croisière grâce à son homogénéité. Même si les All Backs ont toujours fait figure de « patrons », les trois sélections ont tout de suite proposé des affrontements de qualité entre adversaire qui jouaient dans la même cour. Les premières éditions furents marquées par les exploits des Jonah Lomu, John Eales ou François Pienaar. Les Sudistes en finirent donc avec la sensation d’isolement qui leur donnait un sentiment d’injustice vis-à-vis des nations du Nord, moins fortes sportivement, mais favorisées sur le plan du business grâce aux revenus du Tournoi.

De Tri-Nations à Rugby Championship

Pour nous, spectateurs, ce Tri Nations nous offrit un joli divertissement estival, avec les charmes du décalage horaire. Mais la formule avait ses limites : trois équipes, ce n’est pas énorme, ça ne faisait que quatre matchs (aller-retour) pour chaque nation. De 2005 à 2012, la SANZAR décida de passer à six matchs, chaque équipe affrontant les autres sur trois rencontres. Ceci renforça l’offre télévisée mais donna un caractère indigeste à cette compétition : une profusion de All Blacks Springboks ou de All Blacks Wallabies finissait par dévaloriser l’aura ces affiches prestigieuses. Mais sur le plan sportif pur, le bilan du Tri Nations fut incontestablement positif, les trois nations phares ont conforté leur supériorité sur la planète ovale.

Heureusement, l’Argentine passa un cap au bon moment. En 2012, forts de leurs progrès remarquables, les Sud-Américains furent admis dans le saint des saints. On passa de trois à quatre nations avec trois affrontements aller-retour pour tout le monde. L’initiative était souhaitable pour les Pumas souffraient d’un isolement vraiment cruel et ils étaient la seule puissance dans ce cas. Mais les trois autres nations tordaient un peu le nez à cause du partage financier d’abord, et au fait de subir un nouveau décalage horaire, sans compter que Auckland-Buenos-Aires, ce n’est pas vraiment la porte à côté. Mais l’arrivée de cette nation hispanophone, ne fut pas un échec, loin de-là. Certes, les Pumas n’ont gagné que deux matchs en quatre ans (plus un nul), mais ils ont quasiment toujours fait bonne figure. L’ex-Tri Nations a trouvé son rythme de croisière, il est est entré dans l’Histoire. Dommage que son nom soit si plat : « Rugby Championship ». L’appelation « Four Nations » était prise par le rugby à Treize.

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