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[SAGA TOP 14] Toujours ambitieux, mais moins pressés

Par Jérôme Prévot
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Publié le Mis à jour
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Dix ans après sa création, l’UBB veut toujours s’inviter à la tables des grands, mais le contexte conduit le président Marti à se montrer plus fataliste que par le passé. Moins pressé en tout cas.

Il y a dix ans, le club naissait, sans que ça passionne les foules. Une décennie plus tard, l’UBB est devenue l’un des emblèmes les plus médiatiques du Port de la Lune, au point d’éclipser les Girondins de Bordeaux en termes de popularité. Ce formidable succès d’estime est une victoire en soi, Laurent Marti le reconnaît bien volontiers : « Nous avons la plus forte moyenne de spectateurs en Europe, je me dis que, quelque part, nous sommes champions d’Europe de l’Amour. C’est quand même une satisfaction. Quand je vois que Montpellier, qui termine devant nous, n’attire souvent que onze mille personnes dans un stade de quinze mille, je me dis que nous ne sommes pas si mal lotis. Nous avons vécu une belle aventure, même si nous butons sur la dernière marche et qu’elle est vraiment difficile à franchir. » Le président de l’UBB se veut philosophe, presque fataliste.

L’UBB rêvait tant de se retrouver dans le fameux top 6, avec une assiette et des couverts au banquet des puissants, même pour un simple repas de barragiste, mais comme en 2015, les Girondins ont terminé à la septième place. Le club n’a donc pas régressé même si la fin du dernier exercice a charrié son lot d’amertumes. Ah... ces deux défaites coup sur coup face à Clermont et au Racing, quels coups de poignard cruel. « Que voulez-vous, ce championnat est celui des budgets, ou plutôt celui des masses salariales si l’on considère le dernier parcours du Stade français comme une exception. Le top 6, c’est en 2015 que nous l’avons vraiment loupé parce qu’une porte s’était ouverte. Alors oui, je rêve toujours des phases finales, mais je suis moins pressé. »

Le championnat des masses salariales

Le patron de l’UBB ne sait pas vraiment à quoi s’attendre pour la saison qui commence. Lyon débarque avec des moyens énormes et si le phénomène l’inflation salariale qu’il nous avait prédite à la fin de l’hiver dernier n’a pas manqué de se déclencher aussi sûrement que l’orage après la nuée. « Regardez bien les chiffres, notre masse salariale est plus proche de celle du promu bayonnais que ce celles des cadors du Top 14. En plus, je vois que certains clubs n’hésitent pas à attaquer des joueurs plus d’un an avant la fin de leur contrat. J’espère que la LNR va intervenir sur ce sujet. » Il fait référence évidemment à la volonté supposée de Montpellier d’approcher Baptiste Serin, le prodige de l’effectif girondin : « Il est avec nous pour trois ans et il est intransférable. J’insiste, intransférable, quels que soient le club qui le veut et le prix qu’il proposera. D’abord parce que nous sommes toujours un club ambitieux et que Baptiste partage notre projet et aussi parce que c’est une position de principe. Je ne suis pas d’accord avec certaines pratiques et avec ces présidents qui se trompent de ballon… »

On sent bien que cette mini-affaire a ajouté un peu de sinistrose à une intersaison déja marquée par le départ inattendu de Kepu et surtout la convocation d’Adam Ashley-Cooper par les Wallabies, une vraie déception : « Il avait le pouvoir de dire non. En novembre 2014, quand je l’ai rencontré pour la première fois, il m’avait dit qu’il arrêterait sa carrière internationale. Des choses se sont passées depuis, c’est vrai, mais quand même, il aurait pu me prévenir avant. »

Les chantiers délicats ne manquent pas à l’UBB, il faudra désormais gérer des internationaux, sous le régime d’une nouvelle convention en plus, qui placera le sélectionneur en position de force : « Oui, là aussi la donne a changé. Nous avons anticipé ceci en recrutant aux postes de demi de mêlée, de pilier gauche et de troisième ligne. » Les Girondins ne plastronnent pas c’est clair mais ce contexte de plus en plus ardu n’a pas transformé l’UBB en club de dépressifs pour autant. Après tout, Jacques Brunel, une référence, a débarqué dans le staff tout comme l’Irlandais Ian Madigan. « Nous avons aussi fait revenir le centre néo-zélandais Jayden Spence qui avait déjà porté nos couleurs en 2014-2015, j’ai revu tous les matchs qu’il avait disputés à ce moment-là. C’est très surprenant ce qu’il arrive à faire sur un terrain dans son style de passeur à la Conrad Smith. Je me suis parfois inquiété en pensant à la prochaine saison, mais je me dis aussi qu’on pourrait surprendre. »

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