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Horta : « Ce n’était pas vraiment nous »

Par Nicolas Augot
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    Horta : « Ce n’était pas vraiment nous »
Publié le Mis à jour
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La capitaine de l’équipe de France féminine de rugby à VII, Fanny Horta, revient sur la performance des Bleues pendant le tournoi olympique.

Trois jours après l’élimination de l’équipe de France en quart de finale, quel bilan tirez-vous de ces premiers jeux Olympiques ?

Les jeux Olympiques resteront quand même un très bon souvenir malgré notre résultat. C’est une expérience extraordinaire à vivre et je ne sais pas si je la revivrai. Je ne pense pas. Mais la déception est toujours là. Je vais mettre un petit peu de temps à la digérer et je ne suis pas la seule dans ce cas. Depuis dimanche dernier, on se refait souvent le match, ce qui n’est pas forcément une bonne chose, mais c’est dur de faire autrement. Il faut maintenant profiter des vacances pour se reposer, se vider la tête et penser ensuite à demain pour bien repartir.

Avez-vous le sentiment que le dernier match de poule face à la Nouvelle-Zélande a finalement eu plus d’incidence que vous pouviez penser ?

Nous accrochions les Néo-Zélandaises depuis quelques tournois. Nous pensions vraiment que cette fois-ci serait la bonne. Ça n’a pas été le cas et nous avons même pris une petite leçon. C’est toujours difficile à digérer. C’est aussi toute la complexité de ce sport. Il faut arriver à passer outre une défaite. À ne plus penser à un match où l’on sent que l’on n’arrive pas à imposer notre jeu et se dire que le lendemain, ça sera différent.

Avant et pendant la compétition, vous sembliez vouloir minimiser le fait que vous participiez aux jeux Olympiques. Est-ce que c’était finalement une bonne option ?

Nous ne voulions pas mettre trop d’affectif et ne pas tomber dans un surplus d’émotion autour de cette compétition. On ne sait jamais comment un tournoi peut se dérouler. Si on s’était fait une montagne des jeux Olympiques, peut-être que notre première défaite face à la Nouvelle-Zélande nous aurait beaucoup plus attristées ou même découragées. Relativiser l’événement nous a permis de ne pas craquer mentalement à ce moment-là. Nous voulions vraiment faire quelque chose de bien et aller jusqu’au bout. Après, face au Canada en quart de finale, nous avons manqué de réalisme et nous avons mis beaucoup trop de temps avant de marquer.

Que faire lors des quatre prochaines années pour arriver avec plus d’atouts à Tokyo ?

Quatre ans avec énormément de travail. Maintenant le travail, il faut le faire sérieusement et avec beaucoup d’implication. Je ne parle pas de David Courteix, au contraire. Nous devons nous faire violence sur certaines choses, sur les passes, sur cette volonté de toujours vouloir gagner. Je l’ai vu avec les Fidjiens, chez les hommes, qui ont toujours cette volonté de gagner, de garder la main sur le ballon, de le faire vivre. C’est vrai que c’est une équipe particulière mais c’est aussi important de se servir de ce qui se passe chez les garçons pour se donner quelques idées du très très haut niveau du rugby à VII, qui est vraiment un sport impressionnant, qui demande réellement beaucoup d’entraînement.

Après votre dernier match, vous avez dit que vous n’aviez pas pris de plaisir pendant ce tournoi. Est-ce toujours votre avis ?

C’était une réaction à chaud. Si, bien sûr, nous avons pris du plaisir. Mais je voulais parler des sensations que l’on peut ressentir sur un terrain. Quand nous sommes vraiment les enragées, car c’est comme ça que l’on nous a surnommées, et comme on aimerait pouvoir encore être surnommées, on le ressent sur le terrain. Je voulais dire qu’il y a eu des moments dans le tournoi où je n’ai pas eu la sensation de jouer dans cette équipe de France que j’aime. Ce n’était pas vraiment nous. On a le sentiment de s’être puni toutes seules avec des choix de jeu, ou sur certaines décisions. Nous n’avons pas été, à certains moments, l’équipe que l’on est dans nos cœurs.

Comment vous sentiez-vous physiquement pendant cette compétition ?

Nous avons eu deux mois intensifs de préparation mais c’est aussi un travail entrepris en amont depuis longtemps. Nous nous sentions bien physiquement. Je ne nous ai pas vu traîner parterre où mettre trois heures à nous relever. Physiquement, nous étions bien préparées et c’est encore plus décevant car cela veut dire que nous avons pêché, encore une fois, sur le rugby.

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