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[Saga ProD2] Les « prédateurs » de l’ombre

Par midi olympique
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    [Saga ProD2] Les « prédateurs » de l’ombre
Publié le Mis à jour
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Après une saison mouvementée et décevante sur le plan sportif (7e place), l’Usap change de peau pour retrouver le fil de ses ambitions. Une mue qui doit lui permettre de devenir un favori caché à la montée.

«J’ai été entre la vie et la mort pendant deux ou trois jours suite à mon accident de manège en décembre dernier. Je reviens de très loin. Et je ne peux donc être que reconnaissant à la vie. » L’introspection d’un miraculé revenu plus déterminé de son voyage entre deux mondes. Malgré les railleries incessantes dont il a fait l’objet, le président François Rivière se refuse à abandonner le navire usapiste. Décidé à tenir la barre après avoir essuyé plusieurs tempêtes, il a changé de cap dans sa communication. Fin des effets d’annonce placés dans un plan reconquête (montée en deux ans) qui a échoué. Place à un discours teinté de pragmatisme et de prudence : « L’Usap doit retrouver l’élite du rugby français tôt ou tard. Mais je ne souhaite pas prendre d’engagement ! » En secret, les Catalans visent la phase finale et se donnent encore deux ans pour remonter. Mais ils n’excluent pas d’atteindre leur visée dès cette année. Une fiction qui se rapproche enfin de la réalité pour trois raisons.

La première découle d’un assainissement des finances : « Le budget sera d’environ 9,5 millions d’euros. L’augmentation du capital réalisée à hauteur de deux millions d’euros (quinze nouveaux actionnaires minoritaires), avait pour but de rattraper les pertes de contentieux importants depuis deux ans, en comblant aussi le manque à gagner découlant des matchs joués le jeudi et le vendredi. Aujourd’hui, nous avons réussi à laisser le ratio de fonds propres et de garanties nécessaires à la DNACG, en pourcentage de la masse salariale joueurs. » Une satisfaction pour François Rivière, qui a déjà investi « entre sept et huit millions d’euros » à l’Usap : « Nous avons aussi réussi à renouveler la quasi-totalité des partenariats économiques pour 2017-2018. Et on a également trouvé douze nouveaux partenaires pour cette année. » Rassuré sur le budget de la SASP, le président a confié une mission prioritaire à un nouveau « capitaine » sorti de sa retraite : le directeur sportif, Christian Lanta.

Recrutement trois étoiles

« Pour réussir, il faut avoir une connaissance des rouages rugbystiques, de la technique et de la formation que je n’ai pas. Et il était donc essentiel que j’aie à mes côtés un patron du sportif, en charge du recrutement, des entraînements avec ses adjoints Gélez et Benetton (qu’il a entraînés à Agen, N.D.L.R.), ainsi que de la formation. » Et Christian Lanta n’a pas été choisi par hasard : « Il fallait une personne avec une vraie réputation et une reconnaissance du milieu. Christian Lanta a fait ses preuves et il a l’autorité nécessaire pour mener à bien le projet sportif validé avec moi et amener un état d’esprit intransigeant au sein de l’équipe. » Une main de fer dans un gant de velours. Une expression qui caractérise parfaitement Christian Lanta, déterminé à rebâtir l’Usap à tous les niveaux (lire ci-contre le dada du coach). François Rivière confirme : « Pour réussir, il faut que tous les feux soient au vert au club. Par exemple, nous sommes en train de rénover les équipements sportifs notamment les vestiaires et la salle vidéo. Tout ceci est lié à un maître mot : Perpignan mérite d’avoir une équipe en Top 14. »

Ambitieux, les Catalans ont effectué un recrutement trois étoiles pour écrire une nouvelle histoire après le départ ou l’arrêt de ses fidèles soldats, Marty ou Pérez. Huit renforts ont été engagés, dont quatre débarqués du Top 14 : Millo-Chluski, Matanavou (toujours attendu), Acébès et Muller. « Je l’avais annoncé et ça va continuer. Ces joueurs de haut niveau doivent permettre à l’équipe de franchir un palier. Tout en devenant plus performante dans un secteur où elle a terriblement souffert l’an dernier : la conquête », ajoute-t-il.

Plus dense physiquement, l’Usap présente un des plus beaux effectifs de Pro D2. Reste à savoir si elle sera en mesure de gagner en régularité dans son jeu, en se disciplinant et en trouvant une solidité défensive. Dans cette optique, Christian Lanta a confié les rôles de leaders à deux joueurs aguerris (Mafi, capitaine, et Strokosch, vice-capitaine) et s’attèle à apporter sa vision à ses troupes : « J’amène ma méthode, les valeurs que je peux véhiculer et je dois surtout trouver le jeu le plus adapté aux caractéristiques de l’équipe. C’est encore tôt. à la fin du premier bloc de matchs, on discernera mieux ses qualités, ses manques et son mental. » à ce moment-là, les « prédateurs » sang et or pourraient sortir de l’ombre.

Par Julien Louis

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