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La bataille de l’atlantique

Par Jérôme Prévot
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Publié le Mis à jour
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Revenus dans l’élite, Bordeaux et La Rochelle portent des projets ambitieux, candidats à l’Europe et capables de rivaliser à domicile avec les meilleurs. Modèles dans le sillage de présidents déterminés, les deux clubs se sont construits sur des bases et des cultures parfois opposées, avec des public fidèles pour les soutenir. Rivalités la nouvelle grande région Atlantique-Limousin-Poitou-Charentes est un terreau fertile pour le rugby pro : Bayonne et Pau sont ainsi de solides concurrents pour les Bordelais et Rochelais.

Les rivages de l’Atlantique vibrent donc pour le ballon ovale. Comme quoi l’élite du rugby français n’est pas si figée qu’on le dit. Après la période dominée par l’axe Toulon-Clermont, nous venons de vivre deux Boucliers de Brennus parisiens en deux ans, avec deux clubs différents. Et pendant que Toulon reprenait un peu son souffle, un autre club méditerranéen, Montpellier, affirmait ses ambitions. Si l’on considère que les Midi-Pyrénéens Castres et Toulouse demeurent solides au poste, on constate que les rives de l’Atlantique restent un peu désertées par le rugby de très haut niveau.

Retours en scène

Une place est donc à prendre sur cette bande côtière. Depuis peu, elle est peuplée par deux écuries ambitieuses, Bordeaux et La Rochelle, deux citées distantes de 200 kilomètres. Samedi, les premiers ont fait tomber le Racing, champion de France, les seconds ont tenu Clermont en échec à l’issue d’un match de grande qualité. Mais les clubs ont traversé des moments difficiles. Les Girondins n’ont découvert le Top 14 qu’en 2011, les Charentais Maritimes l’avaient fait en 2010 pour redescendre tout de suite avant de faire leur retour en 2014. Le Stade Rochelais a connu une longue traversée du désert quand l’élite s’est resserrée dans les années quatre-vingt-dix, au point de se retrouver au troisième niveau français. L’UBB n’a été créée qu’en 2006 comme fusion du CA Bègles-Bordeaux et du Stade Bordelais. Les Béglais après une décennie de galère se retrouvaient en Fédérale 1 après un dépôt de bilan, les seconds vivaient en Pro D2 sans espoir vu la précarité de leurs structures. Au milieu des années 2000, les citoyens bordelais avaient même oublié que leur ville avait été une Mecque du Rugby. En un rien de temps, les deux clubs ont vécu une formidable résurrection. Elle s’incarne à travers leur ferveur populaire. L’UBB en investissant Chaban-Delmas est devenue l’équipe la plus supportée d’Europe avec une moyenne de 25 000 spectateurs. La Rochelle joue en permanence dans un stade Marcel-Deflandre de 15 000 places entièrement rempli. Les deux équipes se sont donc adaptées au Top 14 à une vitesse stupéfiante.

L’appel des stars

Mais Bordeaux et La Rochelle ont choisi des voies diamétralement opposées. Laurent Marti a d’abord installé sur le terrain du Pro D2 une équipe composée de joueurs français et étrangers quasiment inconnus mais à fort potentiel. Et ce collectif spectaculaire, en empathie avec la population, a puissamment tiré le convoi de l’UBB jusqu’à convaincre la municipalité de laisser le stade Chaban-Delmas au club. Les Rochelais ont vécu une histoire plus linéaire avec des fondations plus historiques, en se référant à sa culture et à son patrimoine. Chaque structure nouvelle devant apporter sa plus-value budgétaire. N’oublions pas que jusqu’en 2000, le club se refusait à recruter à l’extérieur. Peu à peu, les dirigeants rochelais se sont pliés aux exigences du professionnalisme en termes de partenariat, marketing et recrutement. Budget en forte hausse, joueurs étrangers en renfort, recrutement haut de gamme : Eaton hier, Vito et James aujourd’hui, ils se sont glissés dans le moule. Comme l’UBB recrutait aussi des « vedettes » (Ashley-Cooper, Kepu, Madigan) les deux clubs ont fini par se ressembler. Ils ont réveillé la Côte Atlantique. Doit-on considérer qu’ils chassent désormais sur les mêmes terres ?

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