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Eternelle reconquête

Par midi olympique
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Battus à Toulouse, les héraultais de Nic White doivent triompher de Clermont dimanche pour lancer leur saison. Libéré, l’Australien est, lui, déterminé à saisir sa chance.

L’homme a changé. Au premier coup d’œil, la métamorphose saute aux yeux. Mardi après-midi, les Montpelliérains bafouillent leur rugby sous les regards ébahis de fans venus voir de près le géant Nemani Nadolo, attendu comme le Messie dimanche à l’Altrad Stadium. Mais sur le pré, le « lutin » Nic White est l’attraction du jour. Ses crochets courts autour des rucks, ses prises d’initiatives et sa qualité technique illuminent la séance. Des qualités seulement entrevues l’an dernier. Souriant, disponible pour les supporters, l’Australien semble libéré : « Je suis mieux dans ma tête et je prends un deuxième départ. » Dans l’ombre d’un Benoît Paillaugue étincelant, Nic White est presque passé inaperçu l’année passée : six titularisations en Top 14, trois en Challenge Cup et deux essais marqués… Alors que l’intéressé, révélé aux Brumbies en 2011 par un certain Jake White, débarquait dans l’Hérault avec le statut de Wallabie en devenir (22 sélections) : « J’ai vécu des moments très difficiles la saison dernière. L’adaptation à ma nouvelle vie n’a pas été trop délicate. […] En revanche, j’ai eu plus de mal avec cette nouvelle compétition. Benoît (Paillaugue, N.D.L.R.) a su saisir sa chance et je n’ai plus eu la mienne. » Visage fermé, le numéro 9 ne souhaite pas épiloguer sur sa souffrance passée. Blessé dans son orgueil, déstabilisé par le deuxième échec consécutif de sa carrière (non-sélection pour le Mondial), cet obsessionnel débordant d’énergie est parfois tombé dans l’excès d’individualisme lors de ses entrées. Et s’est infligée au quotidien une « torture » physique, décrite par le préparateur Dominique Schenck : « Pour évacuer son mal-être, il s’entraînait constamment. Nic venait tous les jours de repos, se rajoutait des extras après les séances… Et quand je lui disais de ne pas s’entraîner dehors, je le retrouvais en salle de musculation. J’avais l’impression qu’il se punissait. »

À 26 ans, Nic White a pensé à partir (encore deux ans de contrat) avant de se raviser. Et d’entamer une introspection estivale : « Je me sens plus léger désormais. » Pour se ressourcer, il n’est pas rentré au pays. Il s’est immergé au cœur de l’Hérault afin de voir plus haut : « J’ai gravi le Pic Saint-Loup quelque chose comme dix fois. J’aime aller à Sète et faire du jet ski. J’ai aussi mon permis bateau, donc je pars en mer de temps en temps. J’ai profité de ma vie hors du rugby, avec mes deux bouledogues français et ma fiancée avec qui je me marierai en février. »

Le détonateur face à Clermont ?

Épanoui et intégré, Nic White s’est également rapproché de deux recrues côtoyées en Super Rugby : « Je passe beaucoup de temps avec Jesse (Mogg), Ben Botica, Nemani Nadolo, car nous venons un peu des mêmes endroits. Trois Australiens (Nadolo a grandi en Australie) et un Kiwi. » Le demi de mêlée a désormais toutes les cartes en mains pour s’imposer. Mais il ne lui reste plus qu’une « mène » pour récupérer la main. Car Benoît Paillaugue, blessé jusqu’alors, devrait faire son retour sur le banc dimanche… « Je crois que j’ai plutôt bien joué à Toulouse, et je devrais avoir une nouvelle occasion face à Clermont, de montrer ce que je vaux, pour gagner le soutien de l’équipe et bien jouer. »

Pour cela, Nic White doit redevenir ce neuf de caractère capable de pousser un pack héraultais encore juste physiquement, à se sublimer. Associé dimanche à Demetri Catrakilis qui fait son retour, la créativité du jeu héraultais dépendra de lui. Il devra donc apporter plus d’incertitude qu’à Toulouse en variant ses choix de jeu. Oser, tout en pesant plus sur la ligne d’avantage par ses appuis et sur la zone des rucks grâce sa vitesse d’exécution : « J’espère toujours être ce joueur, même si je n’ai pas l’impression d’avoir vraiment eu l’occasion de m’exprimer. »

Ce choc de cadors face à Clermont semble être le moment idéal pour lui de briller et mener le MHR à la victoire. Un impératif pour les hommes de Jake White, dont la capacité à conserver le ballon en conquête direct et sur les premiers temps de jeu (voir échos), sera la clé du succès : « Nous étions un peu trop impatients de jouer à Toulouse, trop excités. Il faut que nous abordions la rencontre de dimanche plus détendus et sereins. Nous devrons garder la possession pour mettre Clermont sous pression. Et finir les coups en attaque, en étant plus précis dans le dernier geste. » Retrouver ses forces passées avant d’évoluer : la quête commune de Nic White et Montpellier.

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