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Dominguez pose la première pierre

Par Vincent Bissonnet
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    Dominguez pose la première pierre
Publié le Mis à jour
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Après le faux départ de Bayonne, le RCT a affiché davantage de maîtrise pour s’imposer au Hameau. Le modus vivendi et la patte du manager argentin commencent à payer.

Le chrono affiche soixante-dix-huit minutes et le tableau d’affichage le score étriqué de 18-22. Sous l’effet de la pression, tout le stade se fige et ses occupants se cramponnent au siège. Soudain, un homme fend la foule depuis le haut de la tribune honneur pour rejoindre la pelouse : Diego Dominguez ne peut plus rester simple spectateur de cette souffreteuse rencontre devenue haletante sur le tard. Palpitant au maximum, trouillomètre à zéro, le manager vivra les cinq longues dernières minutes au plus près de l’action, alternant entre passages sur le terrain, allers-retours sur le banc et courts moments de perplexité pour finalement enlacer Jacques Delmas. « J’ai eu très peur, confie le nouvel homme fort du RCT. La défaite aurait été une catastrophe. Il y a tellement de pression dans ce championnat. Ce n’était pas parfait mais le plus important est de gagner. » Le visage, froid et dur, dévoilé à Bayonne retrouve alors des couleurs et des courbes. Aux commissures des lèvres se dessine un sourire empreint de soulagement. De satisfaction, même. Car « l’équipe mérite cette victoire ». Le jugement ne vaut pas tant pour « le très bel état d’esprit » ou l’opportunisme du jour. À l’heure de prononcer ces mots, Diego Dominguez se remémore avant tout la somme d’efforts effectués, en amont, pour parvenir à ce résultat positif. En juillet, à l’heure de prendre les rênes, le technicien avait insisté, sans sourciller, sur l’importance de la valeur travail, sous tous ses angles : « Il y a certaines choses qui sont non-négociables. Pour que le groupe se forme, tout le monde doit faire des sacrifices, chacun doit faire le maximum pour l’autre. »

Halfpenny, le travail et les fruits

Sous l’ère Laporte, le RCT avait adopté un fonctionnement unique avec un emploi du temps allégé. Le divin chauve, roi de la synthèse, apôtre de la stratégie générale, savait aller à l’essentiel. De ses protégés, il n’exigeait ni heures supplémentaires ni ateliers spécifiques mais une rigueur et une application maximales sur le terrain. Une politique couronnée de succès, jusqu’au printemps dernier. Témoin privilégié de la fin de cet âge d’or, l’Argentin a décidé de poser sa propre patte en instaurant un programme plus exigeant et chronophage afin de façonner son collectif. Une nécessité, au regard de la concurrence, plus ardue, et de la réalité de son effectif, relativement moins clinquant.

Une semaine après le faux départ de Jean-Dauger, le retour sur investissement a commencé à devenir effectif dans le Béarn. A commencer par la tenue du paquet d’avants, riche héritage des années Laporte désormais aux mains du duo Delmas-Dal Maso. « La touche a très bien marché et la mêlée poursuit sa progression », note le manager. Dans les airs, les voltigeurs, Kruger et Ollivon en tête, ont signé un 100 % avec trois prises adverses en prime ; au niveau de l’épreuve de force, le huit de devant a obtenu six pénalités. Dans son sillage, Charles Ollivon et Leigh Halfpenny, grands absents d’hier, meneurs d’aujourd’hui, ont joué un rôle prépondérant. Diego Dominguez érige ces deux joueurs en exemple à suivre : « Charles progresse et prend de l’assurance. J’avais beaucoup travaillé avec lui l’an passé pour le faire progresser techniquement. De toute manière, si tu n’es pas complet à ce niveau, tu restes moyen. Il s’était aussi étoffé physiquement. Il n’y a pas de secret : pour être performant, il faut passer du temps sur le terrain. Regardez Leigh : deux matchs, deux fois 100 %. Il répète ses gammes quatre jours par semaines. Mais il n’est pas comme ça depuis quelques semaines, ça fait plusieurs années. Et ça se voit. Il est fort dans sa tête. »

Rassuré, libéré, le triple champion d’Europe ne saurait se contenter longtemps de ce niveau. À en croire son manager, le meilleur reste à venir. A force d’ateliers skills et de répétition, évidemment : « L’équipe n’est pas prête à jouer vite, à enchaîner, à multiplier les passes après contacts. Pour y parvenir, il faut une grosse préparation physique et être très prêts techniquement. Ce n’est pas encore le cas. Au bout de deux mois de travail, il commencera à y avoir de la fluidité et il n’y aura plus dix ballons tombés mais un seul. » à condition aussi de donner de l’envergure et du liant à la ligne d’attaque, un des chantiers majeurs. En attendant, Diego Dominguez se satisfait de la pose de cette première pierre : « Cette victoire va donner confiance à tous. Je dis bien à tous, staff, joueurs, supporters. » Une manne ô combien précieuse, pour commencer.

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