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Pau – Bayonne, tout sauf un derby !

Par midi olympique
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    Pau – Bayonne, tout sauf un derby !
Publié le Mis à jour
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Le retour de la rivalité entre Pau et Bayonne, dix ans après. Béarnais et basques, unis dans le même département mais si différents, ne sont d’accord que sur un seul point : ce n’est pas un derby.

«Pau - Bayonne, un derby ? Non ! Pour Bayonne, c’est Biarritz ! » Ce n’est pas un Bayonnais qui parle mais tout bonnement le président de la Section paloise. L’avis du président basque, Christian Devèze, est exactement le même. « Le derby, c’est avec le BO ! » Les deux hommes sont d’ailleurs d’accord sur toute la ligne. Le match de ce samedi est simplement le retour d’une rivalité départementale. Après un trou de dix ans. Pau était descendu en 2006, au terme d’un duel à distance avec… Bayonne qui s’était maintenu à son détriment. Si Christian Devèze parle d’un « choc départemental », Bernard Pontneau le qualifie « du plus court déplacement ». Le président béarnais efface d’ailleurs toute notion de derby. « Le derby c’est pour les clubs de village. Ce Pau -Bayonne est un match comme un autre pour les professionnels. La pression globale de ce match sera la recherche de points. Ils jouent avant tout pour gagner. Le Top 14, sur le fond, c’est un derby tous les week-ends. De plus, je n’aime pas cette notion, qui engendre toujours un mauvais match. Si les joueurs sont quand même perméables à une forme de pression, celle des supporters - et elle existe, je n’ai jamais pu en mesurer le degré. »

Si seulement cent kilomètres les séparent, les deux villes semblent aux antipodes l’une de l’autre. « Pau, c’est l’autre partie du département ! », clame Christian Devèze. Un abysse qui s’est creusé au fil du temps. Les services administratifs du département sont dans les deux villes, une antenne du Conseil départemental est installée à Bayonne. Car les deux parties du « 64 » sont culturellement différentes. Basques d’un côté, Béarnais de l’autre. Un élément essentiel dans le clivage. « C’est là que c’est le plus vrai, renforce le président bayonnais… illustré par les mascottes, le pottok (poney basque) et l’ours. »

Peyrehorade, plus qu’une frontière

Ce sont donc les territoires qui définissent les différences. Territoires qui dessinent aussi naturellement les zones de chalandises. Qui n’empiètent pas l’une sur l’autre. Pau l’a même définie sur sa dernière appellation : Section paloise Béarn Pyrénées. « Culturellement, nous sommes plus proches des Bigourdans, développe le président palois. On se tourne vers le piémont pyrénéen. La culture a toujours son poids, même si Bayonne, ville occitane, est devenue basque ! Notre zone est le Béarn, le nord des Landes, la Bigorre, le Gers. Nos bassins économiques sont différents et tant mieux. »

Le président de l’Aviron n’ira pas chasser sur les terres béarnaises. Mais suivra le cours naturel des choses, avec un Sud des Landes naturellement tourné vers Bayonne. « C’est si vrai que le maire de Tarnos (Landes) vient à tous les matchs et sa couleur politique est opposée à celle de la municipalité bayonnaise. La rupture sur l’axe Bayonne-Pau se fait à Peyrehorade. On se tourne aussi vers le Pays basque Sud. Nos budgets sont façonnés avec les entreprises de nos zones. La seule différence de 4 millions d’euros en notre défaveur vient de Total, partenaire principal de Pau. »

Le seul terrain d’entente, sportif et culturel, est la passion des deux villes pour le rugby. « Notre patrimoine commun, affirme Bernard Pontneau, c’est le sport. Le « 64 » pourrait à lui tout seul remplir un grand stade tous les week-ends. Sur ce plan, on joue entre riches ! » Propos repris par Christian Devèze sous une autre forme. « Pau et Bayonne, c’est l’antériorité. Nous ne sommes pas des clubs neufs comme il en apparaît aujourd’hui. On a cette similitude de s’appuyer sur les clubs alentours. C’est le même tissu. »

Derby ou pas derby, le Hameau affichera complet. Simplement la rivalité et le poids de l’histoire.

Par Edmond Lataillade

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