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Faut-il tuer la ligue ?

Par midi olympique
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    Faut-il tuer la ligue ?
Publié le Mis à jour
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La France est le seul pays du rugby à avoir deux instances à sa tête : la FFR et la LNR. Leurs intérêts sont si peu souvent conformes que certains candidats à la présidence de la FFR songent à supprimer la ligue ou du moins à l’amender.

Derrière la formulation un rien provocatrice de ce dossier, il y a d’abord ces fameux constats que nous rappellent tous les amoureux du rugby croisés autour des terrains chaque fin de semaine. Les jeunes talents français ne jouent plus dans nos clubs d’élite. Les présidents et les entraîneurs préfèrent faire confiance à des joueurs confirmés venus d’ailleurs. Il y a aussi l’éternel débat sur le format du championnat, Top 14, Top 12, Top 16 ? Et son corollaire : quelles plages laissées à la préparation du XV de France qui reste pour beaucoup la vitrine du rugby français ?

Et si tous les problèmes venaient donc du fait que le rugby français est gouverné par un aigle à deux têtes ? Entre la FFR, l’institution bientôt centenaire, et la Ligue, créée en 1998 pour s’occuper du rugby professionnel, les divergences d’intérêt sont parfois criantes. Au final, elles aboutissent à un immobilisme désastreux. Après tout, il n’existe pas de Ligue en Angleterre, ni au pays de Galles, ni en Irlande, ni en Ecosse, ni dans les pays majeurs de l’hémisphère Sud. Et cela n’empêche pas ces pays de nous battre désormais régulièrement. Eux, parviennent à former et à sortir de jeunes talents.

La question de la suppression de la Ligue n’est d’ailleurs pas neutre et figure clairement dans le programme du candidat Pierre Salviac.Tandis que Bernard Laporte, s’il est moins radical, espère la mettre sous tutelle s’il est élu : «Pour remettre l’équipe de France au centre du village. Rappelons qui commande : c’est bien la la Fédération, laquelle délègue les pouvoirs d’organisation à la Ligue», a-t-il plusieurs fois martelé.

 

Théoriquement, le rugby français serait sûrement renforcé, s’il avait une seule autorité à son sommet qui organise tout le rugby d’élite, comme le faisait la FFR jusqu’aux années 90 (avec quelques excès de pouvoir, il faut bien le reconnaître) et comme cela se pratique dans tous les pays de rugby.

Mais le problème, c’est que le rugby français s’est toujours structuré autour de ses clubs, ce qui n’est pas le cas des pays anglo-saxons. Dans ces pays, la fédération a pris directement en main les destinées de ses équipes d’élite, des provinces pour la plupart.

 

Depuis le passage au professionnalisme, les clubs français ont pris une dimension et une puissance inédite. Ils ont très vite conquis leur autonomie pour négocier directement les juteux contrats télévisés, le nerf du sport moderne. Ils pèsent désormais très lourd et à leur tête figurent des capitaines d’industrie qui savent se faire entendre. La FFR pourrait regarder du côté de l’Angleterre où la fédération doit composer elle aussi avec des clubs ambitieux et puissants. Mais outre manche, la RFU dispose d’une force de frappe financière terrible grâce à Twickenham. La FFR affiche un produit d’exploitation de 115 millions d’euros environ contre plus du double à son homologue anglaise. Celle-ci a les moyens d’ »acheter » la coopération des clubs et l’absence de Ligue. La FFR se trouve elle face à des clubs dont le budget cumulé pèse 320 millions d’euros. Il faudrait donc à la FFR un pouvoir politique très fort pour contraindre les clubs à rentrer dans le rang. Après tout, certains des quatre candidats aux élections se sentent peut-être à la hauteur de cette tâche. S’ils n’y arrivent pas la via la puissance financière, il leur faudra passer par la persuasion et par le charisme. Autre combat, qui sera peut-être le vrai en jeu de l’élection du 3 décembre.

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