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Vannes, l’exploit du nul

Par midi olympique
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    Vannes, l’exploit du nul
Publié le Mis à jour
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Le RCV a signé vendredi soir devant 6 000 supporters entièrement acquis à la cause bretonne un authentique exploit. Tenir en échec le grand Agen.

Oser vaincre ? Non, même pas, surtout pas. Même simplement penser le faire, c‘était déjà presque commettre un crime de lèse-majesté. Cette « pensée criminelle », c‘était dans les jours qui ont précédé la rencontre. Mais rétrospectivement, le XV du Golfe du Morbihan n‘a eu cure de toutes cette littérature de la bien-pensance et s‘est jeté à corps perdu dans cette bataille. « Nous n‘avions rien à perdre dans cette confrontation. Perdre de 10, 20, 30 points était dans une certaine logique des choses. Personne ne s‘en serait ému plus que de raison. Alors vous pensez bien que ce 19-19 est vécu par le groupe comme un authentique exploit », commentait après coup l‘un des joueurs vannetais. En règle générale, être tenu en échec chez soi constitue d‘habitude une sorte de contre-performance. Rien de tel dans ce nul contre Agen.

Car ce RC Vannes-là a été présent physiquement de la première à la dernière minute du match. C‘était du reste la grosse inquiétude et la grosse interrogation de l‘encadrement technique du RC Vannes dans les jours qui ont précédé la rencontre. À quelle sauce le RC Vannes allait-il être accommodé ? Cette équipe aurait-elle les moyens de mettre de l‘intensité dans le jeu et pendant quel laps de temps ? La réponse est venue, rassurante et ô combien porteuse d‘espérance. « Nous sommes crédibles, lançait même Jean-Noël Spitzer comme pour saluer la performance des siens. Au final, c‘est un résultat remarquable. Il faut remettre les choses à leur juste place et ne pas oublier qu‘il y a seulement quatre mois, nous étions encore en Fédérale 1 et Agen en Top 14. Le score reflète aussi assez fidèlement la physionomie du match. Agen nous a mis sous pression en première période et nous avons été dominés, mais sans qu’on perde pied au score. En deuxième mi-temps, nous avons l‘initiative et la possession. Nous n‘avons qu‘une seule occasion que nous mettons au fond, eux deux, dont une positive. Globalement on ne peut pas faire la fine bouche sur ce résultat. » Sur le plan du jeu, les Vannetais ont pleinement rivalisé, s‘offrant même le luxe de bousculer le pack agenais en mêlées fermées, de chiper pas moins de cinq ballons de remise en jeu à la touche, alors même que c‘est ce secteur qui avait montré certaines limites contre Montauban. « Sur la période initiale, nous avons laissé trop d‘initiatives aux Agenais. Sans doute parce que nous avons été trop timorés, inhibés aussi sans doute. Nous avons laissé nos complexes au vestiaire à la pause et nous avons réussi à mettre la main sur le ballon, notamment grâce à notre touche. Nous nous sommes vite décomplexés. » Un constat fait également par Olivier Cloarec, le président de la SASP : « Nous avons eu du mal à entrer dans le match. En cause, une certaine fébrilité face à une grosse équipe dont le passé et le palmarès restent impressionnants. Ce qui n‘a pas été sans effet sur le groupe. En revanche en seconde période, le groupe s‘est sublimé. Les joueurs ont été héroïques dans le combat face à une équipe d‘Agen qui va sortir la tête de l‘eau prochainement et qui va retrouver et montrer sa véritable valeur. Peut-être avons-nous pris cette équipe au bon moment. »

« La différence ne se fera que sur la constance »

Pour Wilfrid Lahaye, l‘entraîneur des arrières du RC Vannes, il y avait d‘abord à lire dans ce nul une performance de résultat, « devant une équipe d‘Agen qui avait besoin à la fois de se racheter après son début de championnat en demi-teinte et venue chercher un match référence. On peut donc considérer que la prestation agenaise n‘était pas aboutie, lorsque l‘on sait la valeur intrinsèque tant individuelle que collective. Pour notre part, nous n‘avons pas sans doute eu la performance de jeu attendue, mais nous ne l‘aurons pas non plus systématiquement dans ce championnat. Il n‘en faut pas moins tirer un sacré coup de chapeau à cette équipe du RC Vannes, car ce nul reste un super résultat ». Un nul qui ne devait rien à personne si ce n‘est tout simplement au talent de ces 23 Vannetais, qui n‘ont peut-être pas encore fini de surprendre dans ce championnat actuellement très fermé de Pro D2. Comme le soulignait jeudi dernier Mathieu Blin, manager du SUA : « Actuellement, tout le monde peut battre tout le monde, aussi à domicile qu‘à l‘extérieur. » « Personne ne domine vraiment et la différence ne se fera que sur la constance qu‘auront les équipes dans les résultats. Nous n‘en sommes qu‘au tout début et les effectifs sont globalement au complet. Il faudra attendre la première casse pour voir évoluer ce championnat et son classement », concluait Jean-Noël Spitzer. Dans l‘instant, le RCV goûte aux joies d‘un classement sans angoisse et qu‘il entend faire durer le plus longtemps possible.

Par Didier Le Pallec

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