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Toulouse est sous tension

Par Jérémy Fadat
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Publié le Mis à jour
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Lourdement battus à domicile par le RCT, les Toulousains se déplacent à Lyon avec une grosse pression sur les épaules. Pour plusieurs raisons.

Depuis juillet, le staff craignait le début de saison… Inquiétudes désormais confirmées. Après avoir évité les pièges de Montpellier et de Bordeaux-Bègles, le Stade s’est lourdement incliné à domicile face à Toulon dimanche (15-32). Désillusion qui peut laisser des traces. Au classement si la troupe d’Ugo Mola ne rattrape pas vite les points perdus. Aussi sur le terrain, où l‘esprit d’initiative ne masque pas une inefficacité trop pénalisante, ainsi qu’en interne en cette année spéciale. Voici les raisons pour lesquelles Toulouse a tout intérêt à réagir.

Danger au classement

En recevant à cinq reprises lors des sept premières journées, le Stade se savait en danger. Les quatre premiers matchs face à de grosses cylindrées (Montpellier, Union Bordeaux-Bègles, Racing 92 et Toulon) étaient craints. La chute est survenue le week-end passé face au RCT. La première des conséquences, au classement, est que Toulouse pointe à la neuvième place, avec sept points de retard sur le leader rochelais, alors qu’il a reçu trois fois. Du coup, si les coéquipiers de Thierry Dusautoir espéraient se rendre à Lyon l’esprit libéré, avec l’idée de réaliser un premier « coup » à l’extérieur chez un promu qui n’en a pas l’allure, les voici en position inconfortable. Au-delà du besoin de récupérer au plus vite les points laissés en route, le Stade ne peut se permettre de subir un troisième revers de rang. D’abord parce que le terrain du Lou est un des plus accessibles à l’heure actuelle pour augmenter son capital. Ensuite parce que, derrière une déconvenue majuscule, une réponse est attendue immédiatement, surtout chez une équipe censée être inférieure. Enfin car, en cas de défaite, la pression serait encore plus forte sur les épaules toulousaines avant de recevoir le Stade français et Grenoble.

Retard sur le jeu

« Sur le rugby, on a du boulot. » C’était le constat d’Ugo Mola après le succès contre l’UBB lors de la deuxième journée. « Tout est à jeter. » C’était le sien après le revers face au RCT. En effet, si Toulouse s’est montré rassurant en conquête jusqu’à dimanche dernier, il a du mal à retrouver son niveau de jeu de l’an passé. Les intentions et initiatives sont toujours là, comme en atteste le nombre de passes réalisées en quatre rencontres. Selon les stats Opta, avec 592 au total, le Stade se classe premier, devant le Racing 92 (537) et le Stade français (527). Ceci pour seulement quinze franchissements (avant-dernier de ce classement devant Brive et ses dix franchissements). Loin du Racing (46). Ceci aussi pour quatre petits essais, ce qui en fait l’équipe la moins prolifique sur ce plan du Top 14 avec Brive. Autant dire que les hommes d’Ugo Mola manquent jusque-là cruellement d’efficacité et de pragmatisme.

La question du buteur

C’était le gros point noir de la saison dernière. Lequel persiste depuis l’entame de l’exercice actuel. Les buteurs toulousains connaissent une réussite beaucoup trop faible face aux poteaux pour espérer mettre leur équipe à l’abri. Ainsi, avec 60 %, le Stade est la deuxième équipe la moins efficace dans ce domaine, devant Pau (58,8 %). En termes de statistiques individuelles, Sébastien Bezy reste le plus performant avec un douze sur seize (75 %) mais a raté deux coups de pied capitaux et à sa portée contre Toulon. Florian Fritz et Gaël Fickou, les artilleurs longue distance, présentent un bilan honorable (avec respectivement 66,7 % et 50 %). Mais Samuel Marques, notamment recruté pour ses qualités de buteur, est pour l’heure en échec avec un insuffisant trois sur neuf (33,3 %).

Pression à tous les étages

Quoi qu’il se passe sur le terrain, cette saison est particulière au Stade toulousain puisque c’est une année d’élection présidentielle. René Bouscatel arrive au terme de son contrat, ce qui n’a pas manqué d’aiguiser des ambitions en interne. Mais l’homme fort des vingt dernières années s’est dit prêt « à accompagner son successeur pendant deux ans », rôle pour lequel il a choisi son directeur sportif Fabien Pelous. Mais, derrière l’échec de la délocalisation du match face à Toulon au Stadium qui a déjà cristallisé les tensions dans les couloirs d’Ernest-Wallon, il se dit qu’une série de défaites pourrait avoir des répercussions à tous les étages du club. En effet, son déclin progressif sur l’échiquier du rugby français remettrait en cause autant son modèle économique que sa politique actuelle. Une victoire au Matmut Stadium serait donc aussi bien vécue en haut lieu.

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