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Jedrasiak : « J’ai encore besoin d’être entouré »

Par Léo Faure
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    Jedrasiak : « J’ai encore besoin d’être entouré »
Publié le Mis à jour
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Au top depuis dix ans et plus vieux club de l’élite, l’ASM est toujours invaincue et séduisante en ce début de saison. Si cela ne lui garantit pas une saison pleine, la formation auvergnate attire les louanges. Interview avec son deuxième ligne international, Paul Jedrasiak.

On vous a peu vu, pour l’instant, cette saison. Une situation qui était prévue ou une mauvaise surprise ?

Déjà, j’ai eu les huit semaines de coupure obligatoires cet été, comme tous les joueurs de la liste « Élite ». J’ai aussi rejoint l’équipe de France en Argentine, en fin de saison dernière, donc je suis revenu à l’entraînement une semaine plus tard que mes coéquipiers. Du coup, les choses étaient claires depuis le départ avec le club. Je savais que j’allais moins jouer au début, que je ne rentrerai sûrement que contre le Stade français.

Une situation confortable ?

C’est la première fois de ma vie que je me retrouve avec ce statut, d’être dans la liste « élite ». C’est énormément de bonheur, bien sûr, mais il y a aussi une période d’adaptation. La saison dernière, c’était l’inverse. J’étais encore le jeune qui jouait beaucoup en début de saison et un peu moins quand les internationaux sont rentrés de la Coupe du monde. Je suis désormais dans une situation un peu inverse et je joue moins le début de saison. Je m’adapte.

Une situation que vous prenez avec philosophie ?

Franck (Azéma, N.D.L.R.) est venu me voir pour me parler, après le match au Stade français. J’étais content parce que j’en avais besoin. Je suis un joueur, je veux donc jouer. Je voyais mes potes prendre du plaisir sur le terrain, faire de bons résultats à La Rochelle et Montpellier. Moi j’étais sur le côté. Cette discussion avec Franck m’a fait du bien.

Que vous a-t-il dit ?

Que nous étions plus cette année, que la concurrence était forte. Le message, c’était qu’il y aurait un turn-over peut-être un peu plus important. Qu’il faut que je l’accepte. Cette concurrence doit nous pousser. Il faut qu’on se tire la bourre. Les entraîneurs feront leurs choix à la fin, pour savoir qui jouera les matchs les plus importants. En attendant, nous sommes cinq joueurs de très bon niveau. Que ce soit « Vahaa » (Vahaamahina, N.D.L.R.) , Flip Van der Merwe, Timani et Arhtur (Iturria, N.D.L.R.) qui fait de supers matchs et mérite son temps de jeu actuel. Ma pomme complète ce podium.

L’an dernier, Loïc Jacquet et Jamie Cudmore jouaient moins. Cette saison, votre poste apparaît beaucoup plus dense. Si c’est forcément bénéfique pour le club, comment le vit-on individuellement ?

La concurrence, il faut la vivre et l’accepter. Bien sûr que ce n’est pas toujours facile. Quand c’est moi qui ne joue pas, bien sûr cela me fait mal. (il hésite) Cela me touche, en tout cas. Mais je ne suis pas dans une démarche négative, je l’accepte et je vais même tout faire pour qu’elle soit saine. Je ne veux pas être con par rapport à ça. Arhtur (Iturria, N.D.L.R.) fait des bons matchs : il joue. « Vahaa » fait des bons matchs : il joue. Pareil pour Flip (Van der Merwe, N.D.L.R.) et Sita (Timani, N.D.L.R.). Moi, je prendrai mon tour quand il viendra et je donnerai le maximum pour l’équipe. Les coachs, eux, assumeront leurs choix et la concurrence en fin de saison.

Vous avez changé de statut l’an dernier, en devenant international. Ce nouveau costume est-il parfois dur à porter ?

Dur ? Absolument pas ! C’est un bonheur fabuleux d’être dans cette liste « élite », d’avoir connu une telle saison l’an dernier avec mes premières sélections et beaucoup de temps de jeu en club. Mais cela ne m‘assure rien. Comme je le disais, nous sommes cinq joueurs de très haut niveau à Clermont, en deuxième ligne. Le turnover va se faire. À chacun, ensuite, de tirer son épingle du jeu pour jouer les phases finales.

Les attentes vous concernant ont-elles changé ?

Oui, forcément, on ressent une attente plus importante. Je ne vais pas le cacher. Quand vous êtes international, on attend de vous, à chaque match, que vous ayez un niveau d’international. Benjamin Kayser, la dernière fois, me disait : « C’est bon, tu n’es plus un gamin. Tu es chez les grands. » J’en rigolais mais ce n’est pas complètement vrai. Je reste jeune. J’ai toujours besoin d’apprendre énormément, j’ai encore besoin d’être entouré par des leaders sur le terrain.

Le comportement de vos coéquipiers a-t-il changé à votre égard ?

Non, pas du tout. Quand les anciens ont un truc à me dire, croyez-moi, ils n’hésitent pas. Ne vous inquiétez pas pour ça.

Quels sont vos axes de travail prioritaires ?

Le travail de base du deuxième ligne moderne. Ce rugby qu’on voit en Super rugby. Les mecs sont ultra-mobiles, courent partout mais si on regarde bien, ils n’oublient pas le travail de l’ombre. C’est là-dessus que je me concentre, surtout sur les taches de l’ombre. En ce moment, je bosse beaucoup sur la qualité de mes soutiens et de mes déblayages.

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