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« Notre truc, c’est d’obliger l’adversaire à cogiter… »

Par midi olympique
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    « Notre truc, c’est d’obliger l’adversaire à cogiter… »
Publié le Mis à jour
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Visiblement ravi de voir son équipe égaler le record de dix-sept victoires consécutives, le gourou des Blacks, Steve Hansen, a accepté d’en livrer quelques secrets expliquant sa suprématie. Le technicien y évoque son staff, le programme post-coupe du monde, mais aussi sa stratégie qui pose tant de problèmes à ses adversaires…

Votre équipe vient d’enregistrer sa plus large victoire en Afrique du Sud et égale le record de victoires consécutives. Ce match a-t-il une place particulière dans votre carrière ?

C’est vrai, ce match est spécial. Seulement trois équipes ont gagné 17 fois de suite. Nous devenons la quatrième et c’est un bel accomplissement. Notre préparation nous a donné les moyens de bien faire. Quand on croit en soi, la confiance a un effet domino. En première mi-temps, nous avons vendangé plusieurs essais. Mais si je m’étais mis en colère et demandé à mes joueurs d’arrêter ces passes après contact, ils n’auraient pas marqué la moitié de leurs essais. Sans vouloir être arrogant car ce groupe reste humble, la confiance fait des miracles. Et pour avoir cette confiance, il faut bien se préparer.

Les Springboks enchaînent toutefois les mauvais résultats, cette faiblesse nuance t-elle votre triomphe ?

Hé bien, nous savons que nous disposons d’une bonne équipe et nous étions déterminés à le prouver ce soir. Les joueurs sont allés sur le terrain avec cette détermination, même si je reconnais que le carton jaune donné aux Sud-Africains à la fin du match (contre le deuxième ligne Lood de Jager pour un déblayage à l’épaule, N.D.L.R.) a contribué à ce que le score enfle. Croyez-moi, les Boks sont une bonne équipe, d’excellents joueurs et Allister Coetzee est un bon entraîneur. Le Four Nations est une compétition rude et les autres scores étaient plus serrés. Cela me rappelle ce que les gens ont dit après notre victoire contre les Wallabies : ils ont qualifié à tort cette équipe comme étant la pire de l’histoire du rugby australien. Mais ce n’est pas le cas, tout comme pour les Springboks. Ces équipes ont simplement besoin de temps. Les Boks ont changé de sélectionneur et de staff, ils ont perdu des joueurs qui avaient une expérience immense. On ne remplace pas ces joueurs du jour au lendemain. Il faut être patient.

Les All Blacks ont surclassé les Boks dans tous les secteurs de jeu. Considérez-vous que la vitesse de votre jeu est la raison principale de ce succès ?

Tout le monde sait qu’une Ferrari va plus vite qu’une Mini. C’est simple, il faut aller le plus vite possible. Les deux équipes sur le terrain ce soir étaient des Ferrari, mais la différence vient de la pression. Sous pression, il est difficile d’aller vite. Quand on doit réfléchir à ce que l’on fait, cela nous ralentit. Notre truc, c’est d’obliger l’adversaire à cogiter quand il a le ballon, pour que son jeu ne devienne plus instinctif. Quand nous parvenons à appliquer cette pression à l’adversaire, il commence à faire des erreurs.

À la différence des Blacks, les autres sélections ne semblent pas avoir progressé depuis le Mondial… Comment expliquez-vous cette progression ?

Cela tient à notre planification du travail après la Coupe du monde. Au lieu de nous relâcher, nous avons suivi un lourd programme de travail pour négocier cette période charnière. Le capitaine Kieran Read et les leaders de jeu de l’équipe ont entraîné tout le monde derrière eux. Ian Foster a été très exigeant sur les habiletés techniques ainsi que sur nos lancements offensifs, tandis que Wayne Smith en a fait de même pour la défense. Tous deux sont de grands entraîneurs, ils ont abattu un boulot considérable. Je me garderais bien de dire que les autres équipes n’ont pas progressé ou pourquoi elles ne l’ont pas fait, mais c’est en tout cas ce qui s’est passé de notre côté.

Propos recueillis à Durban par Ken Borland (avec S. V.)

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