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« Je suis un homme de chiffres, sérieux, je ne promets pas »

Par Jérôme Prévot
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    « Je suis un homme de chiffres, sérieux, je ne promets pas »
Publié le Mis à jour
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Le président de la FFR, Pierre Camou, tenait vendredi dernier une réunion publique à Miélan dans le Gers. Il a défendu son bilan et s’est étendu sur le sujet le plus chaud de sa campagne, le grand stade.

Cette campagne, comment la sentez-vous globalement ?

Pas si mal, vous avez vu, j’aborde tous les sujets librement. Je réponds à tout, mais je voudrais dire que ça fait huit ans que je me rends dans les clubs tous les week-ends, de l’élite aux séries. Je ne suis pas un adepte des grandes messes, ce n’est pas mon style.

On vous sent fidèle à votre stratégie. Pas de sorties médiatiques flamboyantes…

Ce n’est pas ma stratégie, c’est ma nature. On me le reproche, c’est vrai. En huit ans, je n’ai donné qu’une poignée d’entretiens à trois journaux je crois. Je le répète, je préfère être en contact avec les clubs.

N’avez-vous pas peur que vos adversaires profitent d’une surexposition médiatique ?

Ne vont-ils pas finir par lasser ? J’ai trop de respect pour les clubs pour essayer de les impressionner par des discours d’estrades ronflants.

Mais ils ne manquent pas d’arguments. Cette question du vote décentralisé, elle est présentée comme un signe de démocratie que vous refuseriez de mettre en place…

Je me suis déjà expliqué là-dessus. Nous avons reçu une lettre du ministère, puis il y a eu un jugement au fond. Si on doit le faire, il faut le faire sérieusement. Ce n’est pas du cinéma. Pour ça, il faut monter des statuts, c’est long, ça prend un an environ. C’est très compliqué techniquement à mettre en place. Il faut sécuriser juridiquement ce vote. Les « Y a qu’à… Faut qu’on… », c’est facile.

Que répondez-vous aux propositions parfois si séduisantes de vos opposants ?

On promet de donner de l’argent pour certaines choses. D’accord. Mais pour ça, il faudra en enlever à d’autres secteurs. À qui ? Ou alors, il faut augmenter les ressources. Mais qu’on m’explique comment. On promet, on promet. On se croirait dans des primaires. Moi, je suis un homme de chiffres, sérieux. je ne promets pas. Je dis ce qu’on va faire et comment.

Ce soir, nous avons parlé bien sûr du Grand Stade, angle d’attaque de vos adversaires. Craigniez-vous que ce dossier se retourne contre vous ?

Ces attaques sont un enfumage. On parle de ça quand on n’a rien d‘autre à dire. Et puis, au final, ce sont les clubs qui se prononceront sur cette question. Mais vous savez, le problème, ce n’est pas le grand stade en tant que tel. Qu’on me dise plutôt comment on financera la FFR de demain. Qu’on me le dise…

Oui, mais on prétend que ce stade sera tellement dur à rembourser que la FFR sera étranglée…

Écoutez, je viens du monde de l’entreprise. Quand on fait le choix d’un investissement, c’est pour un rapport. Vous savez, quand nous avons fait le CNR, nous avions déjà emprunté. On nous a déjà dit que c’était trop cher, trop loin, trop grand.

Mais les événements non rugbystiques de ce futur stade. Ne sont-ils pas chimériques ? Certains spécialistes disent que les grands concerts par exemple sont de moins en moins nombreux.

Un tourneur, doit avoir l’assurance de pouvoir faire jouer son spectacle. S’il pleut, s’il gèle, c’est très compliqué. Nous aurons un toit, et il y aura très peu de concurrence en Europe dans les grandes enceintes couvertes. Nous sommes dans la même catégorie que Cardiff. Nous aurons en plus une palette de prestations, on pourra faire un concert avec 80 000 personnes, mais aussi 10 000.

Ce soir, on vous a beaucoup parlé de l’afflux de joueurs étrangers, même dans les clubs de série. Voulez-vous les limiter ?

Nous essayons de contrecarrer ce phénomène avec les licences blanches. Mais je ne peux pas aller trop loin. Je me heurte aux règles européennes. Mais je pose une question. Qui les fait venir ? Je rappelle qu’un club, ce n’est pas qu’une équipe une. C’est plus large que ça.

Nous pensions qu’on vous attaquerait plus sur le prix des licences…

Mais parce qu’il a baissé. Sur les clubs d’Armagnac-Bigorre, ça représente 180 000 €. Ce ne sont pas des subventions mais des économies réalisées et donc de l’argent en plus pour les clubs.

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