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Duane Vermeulen « Le rugby sud-africain s'est ridiculisé » (1/2)

Par midi olympique
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    Duane Vermeulen « Le rugby sud-africain s'est ridiculisé » (1/2)
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Première partie - Au cours d'un long entretien accordé à Midi Olympique, Duane Vermeulen s'est confié sur son retour à la compétition, son départ pour la sélection alors que Toulon disputait les phases finales du championnat, la crise qui touche le rugby sud-africain, son capitanat ou encore le match qui attend le RCT face aux Saracens.

Avant de commencer, comment vous sentez-vous ? 

Parfaitement bien ! Mon opération m'a éloigné des terrains un peu trop longtemps à mon goût, mais je suis content d'être de retour.

 

Comment avez-vous vécu votre faux-départ pour la sélection ? 

J'ai été sélectionné pour disputer les Four Nations, mais avec ma blessure au Ménisque (N.D.L.R. En amical contre Toulouse) je n'ai jamais rejoint la sélection. A ce moment, j'aurais pu prendre un peu de repos et reprendre plus tard, mais nous avons décidé de m'opérer. Depuis j'ai eu pas mal de repos mais tout est rentré dans l'ordre. Ça a été très difficile de dire non à l'Afrique du Sud. Surtout que ça ne s'est pas très bien passé pour mes coéquipiers (N.D.L.R. seulement deux succès). J'ai beaucoup de mal a regarder les matchs. Voir les gars à la télé, surtout quand les résultats ne suivent pas, ça m'a mis un coup. Mais même si j'ai un peu le blues du Rugby Championship, j'ai un contrat ici (N.D.L.R. à Toulon) et je suis à 100% avec le club.

 

Malgré tout, êtes-vous restez en contact avec vos coéquipiers en sélection ? 

Oui j'échange avec quelques joueurs, et je sais que c'est difficile pour eux. Ils ont quelques problèmes sur le terrain évidemment, mais surtout en dehors. Aujourd'hui les politiques ne respectent pas les rugbymen et c'est la sélection qui en paye le prix cher*. Seulement deux succès tout au long du Rugby Championship et la défaite face à la Nouvelle-Zélande (57-15) pour finir, le rugby sud-africain s'est ridiculisé. Aujourd'hui j'aimerais continuer à jouer pour les Springboks mais il doit se passer quelque chose, car la politique sur le rugby en Afrique du Sud est mauvaise et le rugby sud-africain se porte mal. J'irais même plus loin : aujourd'hui je suis très heureux d'être à Toulon, ça m'évite d'être mêlé et de prendre part à ces questions de politique. D'ailleurs je ne comprends pas tout ce qu'il se passe, mais je sais qu'il faut faire bouger les choses! En étant à Toulon, je peux me consacrer sur mon rugby, et c'est bien plus simple.

 

Vous n'auriez pas pu rejoindre la sélection, après votre retour de blessure, pour les deux dernières rencontres ? 

C'était certainement possible, mais le sélectionneur n'a pas fait appel à mes services. Le staff est très content de ses troisièmes ligne centre, et de toute manière c'était assez logique pour moi, car je n'avais pas participé au reste du Rugby Championship.

 

Vous affirlez être "à 100% avec le club", ce qui n'a pas forcément été le cas en fin de saison dernière où, pour rappel, vous aviez rejoint votre sélection alors que Toulon disputait les phases finales du Top14...

Pour moi ça a été extrêmement difficile. Mais après de longues nuits de réflexion j'ai accepté de m'envoler pour l'Afrique du Sud. Le sélectionneur voulait que je rentre pour disputer les tests matchs contre l'Irlande et j'ai accepté. Ce n'était pas une situation évidente pour moi, que ce soit vis-à-vis de la sélection ou du club. Mais il faut savoir que j'ai signé à Toulon, car je savais que je pourrais continuer à jouer pour mon pays. Vous savez, c'est une position très complexe. De toute manière, tant que toutes les nations ne suivront pas le même calendrier, ce seront les joueurs qui en payeront les conséquences. Cette année ce sera mieux, car si j'ai la chance d'être appelé avec la sélection en juin, la saison avec Toulon sera terminée et je pense qu'il n'y aura pas de problème.

 

Et comment avez-vous vécu cette fin de saison, où vous avez loupé les phases finales ?

Ce n'était pas agréable d'avoir loupé la demi-finale et la finale. Mais vous savez, j'ai la chance de me rattraper cette saison. Aujourd'hui ma priorité c'est le RCT ! Nous sommes en train de poser les fondations de quelque chose de spécial, et j'espère que nous pourrons jouer une ou deux finales. Nous avons connu une saison sans trophée et il faut impérativement qu'ils reviennent à Toulon !

 

Vous êtes en contrat jusqu'en 2018. L'Afrique du Sud ne vous manque pas ? 

Je pense que je vais rapidement devoir m’asseoir autour d'une table et parler avec les sélectionneurs, pour savoir si je suis toujours dans leurs plans ou non. Je pense pouvoir disputer encore une Coupe du monde au moins et c'est mon souhait aujourd'hui. Mais j'ai conscience que les choses évoluent et que le staff fait confiance à des joueurs plus jeunes que moi. Pour autant je ne vais pas baisser les bras, et je resterais concentré sur ce que je dois faire à Toulon, en espérant être appelé à nouveau par le sélectionneur.

 

Mais plus que la sélection, le pays vous manque-t-il ? 

Quand je suis en Afrique du Sud, je peux chasser, être à la ferme, là où j'ai grandi, donc pour moi c'est sympa et j'adore ça. Mais lorsque j'ai joué pour les Stormers (entre 2009 et 2015) je vivais à Cap Town et c'est un peu comme à Toulon, donc je ne peux pas dire que cette vie sud-africaine me manque.

 

En Top14, il y a de nombreux Sud-Africains. On imagine que c'est sympa pour vous. 

Bien sûr ! C'est cool, parce que chaque week-end tu croises quelques uns de tes amis, notamment contre Montpellier ou le Stade français. Et soit ils viennent à Toulon, soit nous allons chez eux. Ca nous laisse à chaque fois quelques heures, voire une nuit quand on a de la chance, pour faire un barbecue et parler de ce qui se passe en Afrique du Sud. Après sur le terrain c'est différent (il mime un choc avec ses deux mains) parce que quand tu joues un Sud-Africains tu veux vraiment lui faire mal afin de lui montrer qui est le meilleur. 

 

Et à Toulon également les Sud-Africains sont nombreux...

A Toulon je crois que nous sommes six sud africains, et c'est vraiment cool. Nous restons beaucoup ensemble. On fait des barbecues et on essaye d'apprendre l’Afrikaans aux autres gars de l'équipe. En échange ? Ils essayent de nous apprendre le Français, mais c'est pas gagné. Propos recueillis par Pierrick Ilic-Ruffinatti

 

Retrouvez-ici la deuxième partie de l'entretien.

 

*Comprenez l'imbroglio qui touche le rugby sud-africain dans notre édition du 14 octobre.

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