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[DOSSIER TOULON] Les dessous d’un rachat

Par Pierre-Laurent Gou
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    [DOSSIER TOULON] Les dessous d’un rachat
Publié le Mis à jour
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Après le départ de Laporte, Toulon pourrait tourner la page de son histoire récente si Mourad Boudjellal venait à céder ses parts, estimées à hauteur de 10 millions d’euros. Jamais la vente d’un club n’avait autant rapporté à son propriétaire, preuve de l’intérêt que suscite le RCT, et de la nouvelle dimension économique prise par le rugby. Le tandem Simon-Barba, qui a rendez-vous avec Boudjellal cette semaine, tient la corde pour succéder au président varois… De quoi donner des idées à d’autres investisseurs ?

Le processus semble cette fois-ci irréversible. « Nous sommes dorénavant à huit ou dix jours de l’échéance », nous affirmait vendredi soir, l’un des avocats au cœur du dossier. Mourad Boudjellal s’apprête donc bel et bien à céder si ce n’est tout, au moins une majorité des 51 % de parts qu’il détient au sein du Rugby Club toulonnais SASP, mais aussi la propriété de Rouge et Noir Image, la SARL à associé unique, qui exploite et détient les quatre boutiques et deux brasseries du club. « Je veux changer de vie et c’est une réalité », clamait-il dans ces colonnes le 30 septembre dernier, quelques jours avant de rater, pour une bonne dizaine de voix, son entrée au conseil d’administration de la LNR - une élection qui aurait pu tout changer.

Depuis, les choses se sont accélérées. Tout en préparant le recrutement de l’équipe pour l’an prochain - « Je ne suis pas dans une logique, après moi le déluge » - il a rencontré, à trois reprises, le producteur de cinéma Gérard Barba, investisseur pressenti pour le rachat, qui s’est associé à l’avocat et ancien président d’Aix-en-Provence, Lucien Simon. La dernière entrevue entre les trois hommes et leurs avocats respectifs date de mercredi dernier, où chaque partie a présenté ses dernières exigences contractuelles. Mourad Boudjellal et ses avocats ont demandé d’ultimes garanties bancaires à l’homme de cinéma afin de pérenniser le modèle de gestion de club mis en place par l’actuel président. Sous ses ordres, le RCT est passé de 7 à près de 30 millions d’euros annuels et a généré une masse salariale d’un peu plus de 10 millions d’euros. C’est d’ailleurs autour de cette somme que se négocie la vente du club triple champion d’Europe.

Conseil d’administration le 8 novembre

Selon nos informations, une nouvelle rencontre est programmée entre les deux hommes et leurs conseils jeudi prochain. Tout pourrait être finalisé avant la fin du mois. Preuve que les discussions sont entrées dans leur dernière phase : la date retenue pour le prochain conseil d’administration de la SASP RCT a été fixée au mardi 8 novembre. C’est à cette occasion que Mourad Boudjellal présentera aux administrateurs du club, aux quatre représentants de l’association RCT qui détiennent près de 49 % des actions, mais aussi au restaurateur Stéphane Lelièvre, le dossier complet du repreneur. À l’heure actuelle, outre le projet Barba-Simon qui tient la corde, deux autres candidats auraient formalisé auprès de Mourad Boudjellal une proposition de rachat. Ces derniers jours, un Français installé aux États-Unis aurait fait miroiter, dit-on, une offre de près de 20 millions d’euros. Si cette proposition était avérée, peut-être faudrait-il s’attendre à un changement de cap de dernière minute, même si Mourad Boudjellal nous assurait lors d’un long entretien de fin septembre : « Je n’en ferai pas une affaire d’argent… »

« Un modèle qui gagne »

De fait, depuis dix ans, il a développé la marque RCT en quadruplant son budget, en multipliant les recettes par 20 ou 30, tout en mettant tout de même 7 millions d’euros de sa poche et en étant caution personnelle sur quelques contrats de gros joueurs (Umaga et Wilkinson notamment). Depuis quatre ans, en plus de faire de Toulon l’une des locomotives du championnat (neuf finales jouées et quatre titres remportés), Boudjellal en a fait une affaire rentable (plus de 100 000 euros de bénéfices en 2015 et 2016 selon les chiffres garantis par Euridile).

« Mourad a créé un modèle qui gagne et, avec mon associé, on prend conscience de la tâche qui nous attend si nous sommes choisis », nous affirmait d’ailleurs Lucien Simon, en fin de semaine dernière, laissant transparaître à la fois son impatience d’en découdre, mais aussi l’ampleur du travail qui les attend.

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